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[Cinéma] « Les Fantômes d’Ismaël » (Desplechin) : éclats de vie et casting de rêve


Mathieu Amalric, est l'acteur fétiche d'Arnaud Desplechin.

Avec Les Fantômes d’Ismaël, en ouverture du festival de Cannes et dans les salles, Arnaud Desplechin rappelle qu’il est le plus inspiré des cinéastes français.

Avec un soupçon de provocation, il lance  : « Je n’ai jamais vu aucun de mes films! » C’est pourtant bien lui, Arnaud Desplechin –  56 ans, 33 ans de carrière, 20  films et séries télé  – qui ouvre ce soir, le 70 e festival de Cannes, avec Les Fantômes d’Ismaël . Dans les années 1990, il a été salué comme le chef de file de l’«auteurisme», une sorte de nouvelle vague fin de siècle «à la française».

En 2015, il avait signé le beau Trois souvenirs de ma jeunesse . Cette fois, avec Les Fantômes d’Ismaël , il annonce présenter «cinq films en un», et de préciser  : « C’est le portrait d’Ivan, un diplomate qui traverse le monde sans n’y rien comprendre. C’est le portrait d’Ismaël, un réalisateur de film qui traverse sa vie sans n’y rien comprendre non plus. C’est le retour d’une femme, d’entre les morts. C’est aussi un film d’espionnage… Cinq films compressés en un seul, comme les nus féminins de Pollock. Ismaël est frénétique. Et le scénario est devenu frénétique avec lui! Pourtant, Ismaël, dans son grenier, essaie de faire tenir ensemble les fils de la fiction… »

Cinq films en un, décliné en deux versions  : la VF pour les salles principalement françaises, mais aussi grand-ducales, la VO plus longue d’une vingtaine de minutes pour quelques salles spécifiques de l’Hexagone et pour le marché nord-américain… Cinq films en un, avec un cinéaste dont la vie est chamboulée, juste avant le début d’un tournage par la réapparition d’un amour disparu. Voilà, il n’en faut pas plus au réalisateur français qu’on avait véritablement découvert en 1996 avec Comment je me suis disputé (ma vie sexuelle) , pour dérouler un long métrage tout empli d’éclats de vie.

Quand deux amours s’entrechoquent

Un réalisateur qui écrit son nouveau film dans sa maison de l’île de Noirmoutier. Il goûte la vie qui va avec Sylvia. Il voit apparaître Carlotta, la femme qu’il a aimée 20  ans auparavant. Choisir. Ne pas choisir. Il fuit, pour se perdre dans l’écriture de son film. Les histoires vont se mêler, s’entrechoquer, se bousculer. Éclats de vie, de la vie. Et les fantômes…

Pour ce nouveau film, Arnaud Desplechin a filmé un casting de rêve, très haut niveau. Les éblouissantes Marion Cotillard (en Carlotta) et Charlotte Gainsbourg (en Sylvia). Le ténébreux Louis Garrel. Le survolté Hippolyte Girardot… et puis, dans les habits d’Ismaël, le fidèle et toujours impeccable Mathieu Amalric, déjà présent dans La Sentinelle (1992), le deuxième film de Desplechin. Et une fois encore, le réalisateur des Fantômes d’Ismaël est, pour le moins, le plus inspiré et le plus audacieux des cinéastes français.

Serge Bressan

Les Fantômes d’Ismaël, d’Arnaud Desplechin (France, 1h54) avec Mathieu Amalric, Marion Cotillard, Charlotte Gainsbourg…

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