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Trois bébés découverts congelés à Lorient : la mère avoue les avoir étouffés à leur naissance


L'un des corps était conservé dans la chambre froide d'un navire sur lequel la mère travaillait. (photo AFP)

La mère présumée de trois bébés congelés découverts mardi à Lorient a avoué aux enquêteurs les avoir étouffés à leur naissance avec un coussin, avant de les conserver pendant plus d’une dizaine d’années dans son congélateur.

« Les premières investigations scientifiques permettent de penser, sous réserve des résultats de l’autopsie prévue ce jour (jeudi) des trois nourrissons et des examens médicaux complémentaires, que ces enfants étaient nés vivants », a expliqué la procureure de la République de Lorient Laureline Peyrefitte, lors d’une conférence de presse. « A ce stade de l’enquête, la mise en cause indique dans ses premières déclarations qu’elle a accouché à chaque fois dans son ancien domicile de Larmor-plage, seule, à des dates qu’elle situe en 1998, 1999, et 2003. »

Juste après ces accouchements, elle aurait procédé « selon un même mode opératoire : étouffer les nouveau-nés à l’aide d’un coussin avant de les envelopper dans un sac en plastique et de les mettre dans son congélateur », a continué la procureure. En raison d’un déménagement survenu en mars à Lorient, la mère présumée, qui a un fils de 25 ans, avait dû déplacer les corps à son lieu de travail. L’un d’eux était toujours présent dans la chambre froide de l’Héliotrope, navire dont elle était chargée de l’approvisionnement. C’est un employé de l’armateur du bateau, la Scapêche, qui a donné l’alerte en découvrant le corps du bébé dans un sac en plastique alors qu’il s’occupait du chargement du chalutier avant son appareillage mardi au port de Lorient. Le sac plastique portait les initiales de la mère présumée.

Le père présumé et l’entourage n’auraient rien su

La police s’est aussitôt rendue sur place avec un membre du parquet pour faire des constatations, obtenant rapidement les coordonnées de la mère chez qui ont été retrouvés deux autres bébés. La femme a été rapidement interpellée et sa garde à vue se poursuivait jeudi. Selon les premiers éléments de l’enquête, les trois enfants seraient le fruit d’une relation avec un homme rencontré dans le cadre professionnel et aujourd’hui retraité. « Ce dernier aurait ignoré les états de grossesses successifs de la mise en cause, état qui n’aurait pas été détecté non plus par son entourage à elle », précise la procureure de Lorient.

L’homme, employé également à la Scapêche, ainsi que son entourage n’auraient rien su des circonstances dans lesquelles sont décédés les trois enfants, selon les déclarations de la mise en cause qui n’est pas connue des services de police. Une information judiciaire « va être opérée dans les prochaines heures du chef d’assassinat, elle encourt la réclusion criminelle à perpétuité », a indiqué Mme Peyrefitte. Des investigations sont aussi en cours pour déterminer si d’autres suspects sont impliqués.

Le Quotidien/AFP

Longue liste de précédents

Cette affaire de bébés tués à leur naissance vient s’ajouter à une longue liste de précédents en France. La plus connue est l’affaire Courjault. Le 23 juillet 2006, Jean-Louis Courjault découvre les corps de deux nouveau-nés dans son congélateur à Séoul. Sa femme Véronique sera écrouée le 12 octobre suivant à Tours. Elle avoue un autre infanticide commis en 1999 en Charente-Maritime. Elle sera condamnée à huit ans d’emprisonnement en juin 2009 et libérée en mai 2010.

La plus importante affaire de ce type est survenue le 19 mars 2015 en Gironde : les corps de cinq bébés sont découverts à Louchats au domicile d’une femme de 35 ans, par son compagnon âgé de 40 ans.

La plus grave affaire d’infanticides, mais cette fois sans bébés congelés, a été la découverte de huit corps, en juillet 2010, dans un pavillon et un jardin du village de Villers-au-Tertre (Nord), chez un couple de 45 ans. La mère, Dominique Cottrez, aide-soignante, sera condamnée le 2 juillet 2015 à neuf ans d’emprisonnement par les assises du Nord.

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