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Selimovic pense à Metz avant les Lions


Vahid Selimovic a décidé de se consacrer exclusivement au FC Metz. Pour éviter d'avoir à penser plus à fond à la sélection qu'il voudra rejoindre ? (Photo Mélanie Map's)

Le défenseur central était le seul Luxembourgeois sur le terrain, dimanche à la Plaine de jeu Saint-Symphorien, pour affronter Nancy en 64e de finale de la Gambardella. Il sera aussi le seul jeune Grenat à rater le stage en Turquie, fin janvier.

Risquer de faire 60 kilomètres sur autoroute sous la flotte s’imposait : à deux semaines d’un stage de la sélection en Turquie où il sera question de rajeunissement en l’absence logique de tous les pros, voir d’un peu plus près la jeune garde messine dans le cadre d’un affolant derby contre l’ASNL en Coupe Gambardella, c’était du caviar après les fêtes.

Bon, sous des trombes d’eau, le FC Metz a remporté son choc aux tirs au but après avoir subi les assauts nancéiens toute la deuxième période (1-1, 4-3 tab) et pour les supporters grenats, même trempés jusqu’aux os, c’était jour de fête. Pour les suiveurs du football luxembourgeois par contre, l’humidité l’a emporté sur tout le reste : un seul Luxembourgeois présent sur la pelouse, qui en plus ne cache pas qu’il pensera au Grand-Duché… quand il aura réglé son avenir personnel.

Thill ? «Trop compliqué de s’exprimer»

Vahid Selimovic, puisqu’il s’agit de lui, a donc monopolisé l’attention de ceux qui étaient venus mesurer l’influence des jeunes Luxembourgeois sur l’équipe de Sébastien Muet. Pour plusieurs raisons. D’abord parce que Vincent Thill, au grand désespoir de tous les fans réunis autour de la main courante (la phrase «C’est lequel Thill ? Il paraît qu’il est super, j’aimerais bien le voir», si elle n’a pas été prononcée une bonne centaine de fois dimanche…), est resté sur le banc. «Trop compliqué de s’exprimer pour lui à un tel niveau d’intensité, avec autant de duels», synthétise Sébastien Muet.

Ensuite parce que Pit Simon, autre défenseur central notamment en concurrence avec Selimovic, a été laissé de côté. «Un choix», tranche le coach, c’est-à-dire une hiérarchie du moment. Enfin parce qu’Emir Bijelic, qui a de toute façon opté ouvertement et depuis un bout de temps pour la Bosnie, est convalescent et après tout tant mieux : cela fera une raison de moins de se lamenter de sa décision, alors qu’il est vraiment au-dessus du lot («Il nous aurait fait du bien dans l’entrejeu», avouera après la rencontre Denis Schaeffer, directeur du centre de formation messin).

Outre Cédric Sacras (réserve messine), Vincent Thill et Pit Simon pourraient, ou devraient, être du voyage à Belek (Turquie), du 29 janvier au 5 février, avec Luc Holtz. Muet et tout le staff grenat s’en réjouissent, malgré les échéances des équipes de jeunes du club : «Moi, ça me va ! Parce que c’est mené en bonne intelligence et qu’on sait que la FLF ne fera pas n’importe quoi. En matière de formation, elle travaille au profit des joueurs et pas à celui de ses équipes.»

«Pour l’instant, ce qui me tient à cœur…»

Et Selimovic là dedans ? Il a été dimanche assez remarquable en défense centrale, contre Nancy, pour qu’on se demande : pourquoi pas lui ? Mais parce que c’est son choix ! Alors qu’il a eu 18 ans en avril 2015, le garçon, qui possède un passeport luxembourgeois et un autre serbe (qui, selon nos informations, l’aurait déjà contacté) botte habilement en touche : «Je sais que la sélection s’intéresse à moi et cela me touche. Mais pour l’instant, ce qui me tient vraiment à cœur, c’est de parvenir à signer un contrat pro. Je me concentre exclusivement sur ça et sur le FC Metz.» A priori, c’est une simple question de temps.

Alors que les U19 messins sont en tête de leur championnat et rêvent de voir le stade de France pour la finale de la Gambardella, alors que Selimovic (comme Simon d’ailleurs) fréquente de plus en plus souvent la réserve, la signature d’un contrat pro ressemble plus à une excuse en or dont le garçon a beau jeu de se servir pour repousser avec élégance les assauts empressés du sélectionneur.

Un nouvel épisode de la fuite des cerveaux par ce trou que la FLF n’arrive pas à colmater, celui de la double nationalité ? Ce n’est pas inenvisageable. Le dernier à avoir procédé de la sorte, à avoir reculé le plus longtemps possible le moment de son incorporation à l’équipe A, c’est Miralem Pjanic. Lui avait sans doute plus de certitudes que Vahid Selimovic qu’il trouverait une place au sein de son «autre» nation (la Bosnie), mais la logique est la même.

Après Pjanic, Bijelic. Après Bijelic, Selimovic ? Le FC Metz a d’autres soucis en tête : il est en 32e de finale de la Gambardella. Les fans luxembourgeois pourront toujours revenir au prochain tour pour voir Simon et Thill…

Julien Mollereau

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