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Notes de taxi : Agnès Saal, exclue de la fonction publique pour 2 ans


Agnes Saal, alors patronne de l'INA, pose le 31 juillet 2014 au siège de Bry-sur-Marne. (Photo : AFP)

Agnès Saal, ex-patronne de l’INA, qui avait dépensé 40 000 euros en frais de taxi, a été exclue de la fonction publique pour 2 ans, dont 6 mois ferme, une sanction administrative décidée par le président de la République, a annoncé lundi le ministère de la Culture, confirmant une information du Point.

Elle sera d’abord exclue sans rémunération pendant six mois, puis sera réintégrée dans la fonction publique, où un nouveau poste lui sera proposé, a précisé le ministère de la Fonction publique.

Mme Saal avait démissionné de l’Institut national de l’audiovisuel (INA) en avril 2015, quand l’affaire de ses frais de taxi avait éclaté. Elle faisait depuis l’objet d’une procédure disciplinaire administrative, qui a abouti à cette sanction, prise par décret du chef de l’État.

Mme Saal fait aussi l’objet d’une procédure pénale. Après un signalement du ministère de la Culture, deux enquêtes préliminaires ont été ouvertes, l’une par le parquet de Créteil et l’autre par celui de Paris, sur les quelque 40 000 euros de frais de taxis dépensés au cours de ses dix premiers mois à la présidence de l’INA, en partie utilisés par son fils, ainsi que sur 38 000 euros de notes de taxi présentées entre janvier 2013 et avril 2014 quand elle était directrice générale du Centre Georges-Pompidou.

Elle avait été placée en garde à vue en septembre et en décembre derniers, et entendue par les enquêteurs de la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE) de la police judiciaire parisienne. Les deux parquets doivent décider des suites qu’ils comptent donner à la procédure: classement sans suite, désignation de juges instructeurs, ou citation directe devant un tribunal correctionnel.

En décembre, Mme Saal avait aussi comparu devant une Commission administrative paritaire interministérielle (Capi), qui n’était pas parvenue à tomber d’accord sur l’avis à donner pour une sanction, laissant le président de la République trancher.

Mme Saal risquait jusqu’à une révocation pure et simple de l’administration.

Selon Le Point, la décision de François Hollande suscite déjà un recours gracieux de la part d’amis de Mme Saal, notamment des hauts-fonctionnaires, qui adresseront au président une lettre lui demandant de revenir sur sa décision.

Après la démission de Mme Saal pour cette affaire très médiatisée, le ministère de la Culture avait rappelé à l’ordre les dirigeants de grands établissements publics pour prévenir toute dérive sur leurs frais. Ces établissements devront désormais tenir à jour un «tableau de bord» pour suivre les dépenses de leurs dirigeants.

Avant cette affaire, Mme Saal avait mené une brillante carrière à la tête d’établissements publics culturels: elle a été n°2 du Centre national du cinéma, de la Bibliothèque nationale de France et du Centre Pompidou, avant de prendre la tête de l’INA en 2014.

AFP/M.R.

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