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Nice : l’attentat a plombé un peu plus l’activité touristique en France


Un femme se recueille sur la promenade des Anglais, à Nice, le 19 juillet 2016. (Photo : AFP)

Déjà en berne, le secteur du tourisme français a enregistré un mauvais mois de juillet, l’attentat de Nice ayant notamment freiné encore plus les arrivées de touristes étrangers sur l’ensemble de l’Hexagone.

Le début de l’année avait été difficile dans les secteurs du tourisme. Dans la foulée du 13-novembre, la destination France était boudée par les voyageurs internationaux. Et même si la situation tendait à se normaliser, les arrivées par vols réguliers sur la période janvier/10 juillet accusaient un baisse de 5,8% par rapport à la même période en 2015 (-11% à Paris, mais +1% en province).

Mais au lendemain de la tuerie au camion sur la Promenade des Anglais le 14 juillet – qui a fait 84 morts et 435 blessés – les arrivées par avion de touristes dans tout l’Hexagone ont chuté de 8,8% entre le 15 et le 23 juillet, selon la société ForwardKeys qui analyse plus de 14 millions de transactions aériennes dans le monde chaque jour. L’attaque a aussi amplifié la baisse des réservations de vols vers la France qui atteint désormais -20%.

«Nice a annihilé l’effet Euro de football, qui s’était bien passé au niveau sécurité et qui avait redoré l’image de la France», déplore Frédéric Valletoux, président du Comité régional du tourisme de Paris Ile-de-France. «Et la prolongation de l’état d’urgence ne nous rend pas service, on continue de voir une contraction des clientèles, surtout américaines et asiatiques», souligne-t-il ajoutant que la bonne nouvelle est que «la clientèle touristique française semble se maintenir» dans la capitale.

Le mois de juillet «n’est globalement pas terrible, la tendance n’est pas bonne», commente pour le principal syndicat hôtelier Umih son vice-président, Hervé Becam. L’attentat de Nice a entraîné une baisse du taux d’occupation de 5% à 10% dans la ville et sur la côte d’Azur «jusqu’au 22 juillet». Et à Paris, même si l’Umih n’avance pas de chiffres, «on peut anticiper une baisse de 20% dans l’hôtellerie et peut-être même pire dans la restauration».

Les autres régions ont subi moins de répercussions, mais les situations sont contrastées: la Normandie pâtit de l’absence des touristes américains et le littoral du Languedoc-Roussillon affiche des taux d’poccupatiopn de 10% pour l’hôtellerie et de 30% pour la restauration. A contrario, «le tourisme rural tire son épingle du jeu», tandis que la Bretagne comme le Poitou-Charente devraient faire une bonne saison, selon Hervé Becam.

Les palaces parisiens à -45%

Concernant uniquement les 5 étoiles et palaces de Paris, la branche «Prestige» de l’Umih indique que du 1er au 13 juillet, le Revenu par chambre (Revpar, principal indicateur de l’hôtellerie) était en hausse de 9% «avant de chuter brutale après l’attentat de Nice, occasionnant une baisse de 45% pour le 28 juillet par exemple».

«Ce qui est nouveau», c’est la désaffection de la clientèle chinoise pour «Paris et la France». On voit même des annulations d’événements, de congrès, pour le troisième ou le quatrième trimestre, qui jusqu’ici étaient maintenus malgré les attentats de Paris et Bruxelles», s’alarme l’Umih Prestige.

Sur l’ensemble de l’Hexagone, le cabinet spécialisé MKG estime que le Revpar recule de 6%. Si la tuerie de la promenade des Anglais a freiné les arrivées de touristes en France, elle semble aussi avoir fait réfléchir certains Français qui devaient prendre des vacances. «La première quinzaine de juillet était très bonne avec une croissance de 10% des réservations. Et l’attentat du 14 juillet nous a brusquement fait descendre à -5%», résume Alain de Mendonça, PDG du voyagiste Karavel-Promovacances (qui détient également Fram).

«Depuis nous sommes plus ou moins à l’équilibre, mais il y a des hauts puis des bas (…). Les gens ont peur d’aller dans un aéroport, de prendre l’avion», résume-t-il. Au total, le cabinet Protourisme estime que juillet enregistrera une baisse de 4% des nuitées par rapport à juillet 2015. «Le mois ne devrait pas être très bon mais ça aurait pu être pire», notamment en raison des grèves et manifestations du printemps et aussi la mauvaise météo qui avaient pesé sur les décisions de départs en vacances, selon son président Didier Arino.

Le Quotidien/AFP

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