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L’industrie pétrolière américaine perturbée par l’ouragan Harvey


Le pic des inondations ne devrait être atteint que mercredi ou jeudi, compromettant la réouverture des raffineries. (photo AFP)

L’ouragan Harvey, qui a touché la région phare de production de l’or noir, perturbait lundi l’industrie pétrolière américaine des États-Unis même si les stocks sont actuellement suffisamment élevés pour limiter l’impact à très court terme, estiment les spécialistes.

La côte texane, qui accueille près d’un tiers des capacités de raffinerie de pétrole des États-Unis, est ravagée depuis vendredi par le plus puissant ouragan qui ait touché l’État depuis 1961. Par prudence, 105 des 737 plates-formes de production pétrolières ont été évacuées dans le Golfe du Mexique, soit 14,25% des installations de la région, selon le Bureau de régulation de l’environnement et de la sécurité (BSEE). Le Golfe du Mexique accueille, à lui seul, 20% de la production américaine. Les services météorologiques américains ont rétrogradé Harvey en tempête tropicale samedi mais des pluies torrentielles se déversent depuis sur la région. Et le pic des inondations ne devrait être atteint que mercredi ou jeudi, compromettant la réouverture des raffineries.

Capacités affectées de 3 millions de barils par jour

« Ce sont environ 21,64% de la production actuelle du Golfe du Mexique qui ont été mis à l’arrêt », avait indiqué dimanche le BSEE, sur la base des bilans des opérateurs. Environ 25,71% de la production de gaz naturel sont également suspendus. Le géant pétrolier américain ExxonMobil a dû se résoudre dimanche à mettre à l’arrêt son complexe de Baytown, l’un des plus grands du monde. « L’information sur l’ampleur des dommages causés aux infrastructures pétrolières et gazières reste limitée actuellement », constatent les analystes de Goldman Sachs tout en soulignant que « les problèmes sont plus importants du côté du raffinage que du côté de la production ». Selon leurs estimations, les capacités de raffinage étaient affectées dimanche à hauteur d’environ 3 millions de barils par jour, soit 16,5% des capacités totales de raffinage des États-Unis.

A ce stade, il s’agit surtout de prévention, « seulement quelques problèmes mineurs d’inondations ayant été rapportés », ont-ils expliqué. Des fermetures supplémentaires de raffineries pourraient intervenir dans les prochains jours en raison de la lente progression de la tempête, ajoute de son côté James Williams de WTRG Economics. Et donc engendrer des dommages plus importants. L’impact sur la production est moindre, avec une capacité d’environ 1 million de barils par jour affectée, soit environ 11% de la production totale des États-Unis, selon des données des analystes de Goldman Sachs. « Les inondations en cours pourraient toutefois avoir un impact plus important sur la production à terre, dans le bassin d’Eagle Ford », ajoutent-ils.

Risque de pénuries et envolée des prix

Même si les stocks de produits pétroliers aux États-Unis sont à un niveau élevé, « il pourrait cependant y avoir à court terme des pénuries d’essence et de fioul », observe en outre James Williams. Car si la plupart des raffineries seront en mesure de reprendre leur activité une semaine ou deux après la fin des pluies, « certaines pourraient retarder le redémarrage et décider d’effectuer les travaux de maintenance habituellement réalisés à l’automne avec quelques semaines d’avance ».

D’autant que le BSEE avait dès dimanche prévenu qu’une fois l’épisode météorologique terminé, les infrastructures seront inspectées avant leur remise en route. Lundi, l’autorité américaine de surveillance des industries chimiques a, elle, émis un bulletin d’alerte sécurité exhortant les raffineries pétrolières et pétrochimiques à la plus grande prudence lors du redémarrage de leurs activités, un processus délicat qui pourrait s’avérer plus long que prévu.

Toutes ces incertitudes faisaient grimper lundi les prix de l’essence cotée sur la plateforme de l’opérateur CME. Le gallon d’essence est monté dimanche soir dans les échanges électroniques jusqu’à 1,7799 dollar, à son plus haut niveau depuis juin 2015.

Le Quotidien/AFP

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