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[Ligue des champions] Juventus-Real : tout le Luxembourg derrière Pjanic !


Le Bosno-Luxembourgeois, vainqueur du Scudetto, le 21 mai dernier. Soulèvera-t-il la coupe de la Ligue des champions ce samedi soir ? (photo AFP)

Miralem Pjanic et la Juventus Turin ne partent pas favoris, mais ce samedi (20h45), à Cardiff, contre le Real de Zidane et Ronaldo, ils auront le Grand-Duché derrière eux. C’est en effet la première fois qu’un Luxembourgeois, fût-il doté de la double nationalité, a la possibilité de gagner la Ligue des champions.

Le petit milieu de terrain offensif de Schifflange a grandi comme tout le monde le lui prédisait et même un peu plus encore. Après avoir défié l’Argentine de Messi au stade Maracana lors du Mondial-2014, il va s’attaquer à un autre sommet : affronter le grand Real Madrid pour le titre le plus convoité du continent, la Ligue des champions. Sera-t-il le premier joueur à passeport luxembourgeois à mettre la main dessus? Il y a beaucoup de gens, au pays, qui l’espèrent.

« Je me sentirai toujours luxembourgeois! », avait dit Miralem Pjanic un jour de février 2008 dans ces colonnes. Dans une longue interview, il défendait alors son choix sportif d’opter pour la Bosnie, mais redisait sur deux pages son amour d’un pays qui a accueilli sa famille, l’a formé en tant que footballeur et où il garde encore ses meilleurs amis.

C’est d’ailleurs une petite transhumance qui a commencé vendredi, depuis le Grand-Duché. « Pas pour moi, peste Ben Payal, l’un des amis fidèles. Je n’ai pas pu me libérer du travail. » L’ancien milieu de terrain international ne verra pas Cardiff. Les potes du centre de formation messin, si. Vendredi, depuis Londres où il était en transit, Illies Haddadji, le milieu de terrain mondorfois, a avoué que sa présence à lui, et à Vivian Reydel (centre de formation du RFCU) et Julien Fostier (Rumelange), s’est négociée dès le coup de sifflet final de Juventus – Monaco. « Je l’ai eu directement. On n’avait pas voulu réserver nos places avant pour ne pas porter malheur, mais on lui a tout de suite demandé des billets quand c’était fait. »

Pour Mire, c’était la moindre des choses. Ses amis du centre de formation grenat, il les a même déjà fait pénétrer sur les installations turinoises. « Passé la porte, tout le monde est extrêmement courtois, mais il n’y a pas de sourire, raconte encore Haddadji. Tout le monde ne pense qu’à gagner. Là-bas, les gens viennent pour travailler. »

«Je l’ai trouvé assez nerveux»

C’est cette machine à gagner des titres qu’a rejointe Mire et il a bien fait. À 27  ans, après une dizaine d’années à être sevré de trophées, il vient d’en gagner deux, majeurs, en moins de deux semaines (la Coupe et le championnat d’Italie). Et ça change sa vie.

« Les dernières fois où je lui ai parlé au téléphone, reprend Haddadji, je l’ai senti apaisé, mais très très concentré. La Juve veut faire le triplé. Même après Monaco et la qualification pour la finale, il n’était pas euphorique car ils n’avaient alors encore aucun titre en poche. D’ailleurs, aller en finale de la Ligue des champions, ce n’était pas une fin en soi : c’était l’objectif! Je savais que Mire en avait la capacité, mais de là à le retrouver sur le toit de l’Europe… » Ben Payal, lui, sourit : « Moi, quand je l’ai eu, je l’ai au contraire trouvé assez nerveux. »

Apaisé ou nerveux, Pjanic n’oublie pas d’où il vient même au moment de disputer l’événement footballistique majeur de la saison. Et le pays, à en croire Ben Payal, le lui rend bien : « Pour tous les gens que je croise, du football ou pas du football, Mire est un luxembourgeois! Même s’il joue pour la Bosnie, tout le monde est fier de lui. Je suis persuadé que tout le monde sera pour la Juventus ce samedi. »

Comme pour appuyer l’analyse, Haddadji croit pouvoir confirmer que le milieu de terrain « devrait normalement venir passer quelques jours de vacances au pays quand il connaîtra les dates de reprise en club et qu’il pourra s’organiser ».

«Il est fidèle en amitié»

Revenir aux sources quand on a été au centre du monde, Pjanic connaît. On le voit encore souvent traîner dans les parages. « C’est quelqu’un qui a les pieds sur terre et qui est fidèle en amitié. Dès Metz, on a créé des liens si forts qu’on savait que même si l’un de nous perçait, cela ne s’arrêterait pas. » La preuve, l’un de ses meilleurs amis du côté de la Vieille Dame s’appelle Mehdi Benatia, connu à la Roma. Pjanic le Schifflangeois traîne aussi beaucoup avec Juan Guillermo Cuadrado et Paulo Dybala. Ça ne l’empêchera pas de venir se jeter dans les bras de ses potes de Rumelange et Mondorf au coup de sifflet final. Et c’est aussi pour ça que tout le pays aura le regard tourné vers Cardiff. Pour encourager le gamin de Schifflange.

Julien Mollereau

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