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L’équipe de France dans l’ombre de l’affaire Benzema


Le sélectionneur des Bleus Didier Deschamps en conférence de presse après l'annonce de son équipe, le 5 novembre 2015 à Paris. (Photo : AFP)

Les Bleus devront-ils se passer d’un titulaire indiscutable pour «leur» Euro? Si oui, qui pourra le remplacer ? Le groupe est-il déstabilisé ? L’équipe de France se réunit à partir de lundi à Clairefontaine dans un climat alourdi par l’affaire Benzema, qui laisse de nombreuses questions en suspens.

Ce stage précède les deux prochains matchs amicaux des Bleus, contre l’Allemagne vendredi au Stade de France puis en Angleterre lundi 17. Les deux principaux concernés en sont absents et n’auraient de toute façon pas pu y participer tous les deux, en vertu du contrôle judiciaire imposé à Benzema, qui n’a pas le droit de rencontrer Valbuena.

L’attaquant du Real Madrid, mis en examen pour «complicité de tentative de chantage et participation à une association de malfaiteurs» dans l’affaire de la sex-tape de Mathieu Valbuena, n’a pas été convoqué par le sélectionneur Didier Deschamps, officiellement à cause de sa blessure à la cuisse. La victime, Valbuena, a également été laissé de côté par Deschamps, qui a estimé qu’il n’était «pas dans les meilleures conditions psychologiques» à cause de cette affaire.

Mais tous deux seront évidemment dans tous les esprits. Jeudi, en annonçant sa liste, Deschamps a refusé de répondre aux questions sur les deux joueurs, mais il ne pourra pas longtemps esquiver les conséquences de ce scandale à 7 mois de l’Euro.

Benzema écarté ?

A l’heure actuelle et en attendant les prochains développements judiciaires, «DD» doit envisager un cas de figure problématique: se passer des services de l’un de ses deux titulaires indiscutables pour le Championnat d’Europe.

Le cas de Benzema est le plus problématique et le plus sensible. Le ministre des Sports Patrick Kanner a d’ailleurs estimé lundi que les instances dirigeantes du football français pourraient «réfléchir» à la mise à l’écart des joueurs mis en examen par la justice.

«Cette règle n’existe pas mais elle pourrait être mise en oeuvre par les instances», a-t-il estimé sur Europe 1.

L’affaire de la sex-tape tombe d’autant plus mal pour l’équipe de France qu’elle semblait s’être mise en ordre de bataille en vue de la grande échéance de 2016. Avec 4 victoires d’affilée, une première sous l’ère Deschamps, les Bleus avaient tiré un trait sur leurs déboires de la saison dernière (3 défaites en 4 rencontres) et pensaient défier les champions du monde allemands et les Anglais avec le moral au plus haut.

Gignac et Ben Arfa reviennent

C’est au contraire lestée de terribles interrogations que la France aborde ses derniers rendez-vous de l’année avant de basculer dans la dernière ligne droite de sa préparation pour l’Euro, qui aura lieu sur son sol du 10 juin au 10 juillet. Deux rendez-vous qui permettront de mesurer l’impact de ces absences sur le rendement des Bleus.

Deschamps pourra voir à l’oeuvre les revenants André-Pierre Gignac et Hatem Ben Arfa, les deux principales attractions des dix jours à venir. Mais ils ne peuvent pas être considérés pour le moment comme autre chose que des bouche-trous.

Le secteur offensif français, également renforcé par le jeune Kingsley Coman (19 ans, Bayern Munich), a subi tellement de coups durs ces derniers mois qu’il est encore trop tôt pour deviner son casting exact pour le tournoi européen. Outre Benzema et Valbuena, les Bleus ont perdu Nabil Fekir et Paul-George Ntep sur blessures et le triplé du Lyonnais Alexandre Lacazette face à Saint-Etienne (3-0) dimanche est arrivé trop tard pour effacer ses déboires récents.

Les malheurs de Deschamps ne s’arrêtent pas là. Le forfait du défenseur Mamadou Sakho, officialisé lundi pour une entorse au genou droit, le prive d’un troisième titulaire et l’empêchera de trancher une partie de la question concernant l’identité de l’arrière central aligné aux côtés de Raphaël Varane.

Laurent Koscielny, auteur d’un très bon début de saison avec Arsenal, peut donc dormir sur ses deux oreilles. On ne peut pas en dire autant du sélectionneur.

AFP/M.R.

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