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Le burkini désormais interdit sur plusieurs plages françaises


Plusieurs mairies côtières de France, de Corse jusqu'au Pas-de-Calais, ont pris des arrêtés pour interdire ce type de tenue de plage. (illustration AFP)

En pleine polémique sur le burkini, plusieurs mairies côtières de France, de Corse jusqu’au Pas-de-Calais, ont pris des arrêtés pour interdire ce type de tenue de plage couvrant le corps et la tête des femmes, parfois même sans avoir constaté son usage.

La mairie LR de Cannes (Alpes-Maritimes) est la première cet été à s’être opposée, le 27 juillet, à « une tenue de plage manifestant de manière ostentatoire une appartenance religieuse, alors que la France et les lieux de culte religieux sont actuellement la cible d’attaques terroristes ». Toute contrevenante sera punie d’une amende de 38 euros, précise l’arrêté. Le directeur général des services de la ville, Thierry Migoule, qui affirme observer ces costumes de bain depuis l’été dernier, estime que ces tenues « font référence à une allégeance à des mouvements terroristes qui nous font la guerre ».

Mandelieu-la-Napoule, voisine de Cannes, avait pris en toute discrétion un arrêté similaire dès juillet 2013, « à partir de faits constatés », selon le service communication de la ville. D’autres mairies de droite leur ont emboîté le pas depuis début août, notamment à Villeneuve-Loubet, toujours dans les Alpes-Maritimes.

« Opportunisme politique »

Au Nord, le député-maire LR du Touquet (Pas-de-Calais), Daniel Fasquelle, a annoncé vouloir copier ces initiatives tout en admettant « il n’y a pas de burkini pour le moment au Touquet ». A Sisco, en Haute-Corse, Ange-Pierre Vivoni (PS) a réuni en urgence son conseil municipal dimanche soir après de graves altercations sur une plage de sa commune, qui auraient éclaté, selon certains témoins, alors que des baigneuses en burkini étaient prises en photo par des touristes, ce que l’enquête judiciaire n’a pas permis de confirmer ni d’infirmer jusqu’ici. Ange-Pierre Vivoni assure vouloir « protéger la population et notamment la population musulmane, car je pense qu’ils sont les premières victimes de ces provocations extrémistes ». Pour lui, le burkini est « un effet de mode qu’on voit sur toutes les plages en Corse ».

Un autre maire socialiste, à Oye-Plage dans le Pas-de-Calais, a annoncé mardi vouloir prendre la même décision après avoir croisé dimanche une femme qui se rendait sur le bord de mer « en cape intégrale, gantée : on ne voyait ni son visage ni ses yeux ».

L’arrêté de Mandelieu-la-Napoule, le plus ancien, a été copié textuellement par les autres mairies sur sa définition des tenues interdites. L’accès aux plages y est « interdit à toute personne n’ayant pas une tenue correcte, respectueuse des bonnes mœurs et de la laïcité ». Une définition floue, qui ne vise pas seulement le burkini selon l’avocat du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), Sefen Guez Guez. « Une simple maman voilée sur la plage peut se faire verbaliser », craint-il, dénonçant « une réaction d’opportunisme politique à l’approche de primaires pour 2017 ».

AFP

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