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La Grèce pressée d’accepter un accord sans allègement de sa dette


"La Grèce a mené, au cours des deux dernières années, plus de réformes que l'ensemble des pays européens réunis", a souligné mercredi le premier ministre grec Alexis Tsipras. (photo AFP)

La Grèce est pressée d’accepter jeudi un accord avec ses créanciers, zone euro et FMI, prêts à lui verser de l’argent frais pour rembourser des créances urgentes et éviter une nouvelle crise, mais pas à discuter d’un réaménagement de sa dette.

Après des mois de désaccords et des retards à répétition, les 19 ministres des Finances de la zone euro ont rendez-vous jeudi à Luxembourg pour un Eurogroupe crucial pour l’avenir du pays, en présence de la directrice générale du FMI, Christine Lagarde.

Les discussions, qui s’annoncent longues et difficiles, ont pour objectif de relancer le troisième plan d’aide à Athènes de 86 milliards d’euros signé en juillet 2015, mais qui patine depuis des mois.

« On y arrivera jeudi, vous verrez », a promis mardi le très influent ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, lors d’une interview à Bloomberg.

Un optimisme loin d’être partagé par Athènes: « Si Schäuble ne change pas de position, et il n’y a pas jusque-là de signal en ce sens, il n’y aura pas de solution à l’Eurogroupe », a affirmé mercredi une source gouvernementale.

Depuis des mois, l’équation reste la même: l’Allemagne exige que le FMI participe financièrement au plan d’aide, mais celui-ci ne veut pas le faire sans engagement des Européens à alléger la dette grecque (179% du PIB)… ce que Berlin refuse d’imaginer avant les législatives de septembre.

Tsipras veut du « respect »

La Grèce, elle, a absolument besoin d’un accord jeudi afin de rembourser plus de sept milliards d’euros à ses créanciers, dont la BCE, en juillet. Mais elle attend aussi –et surtout– un réaménagement de sa dette.

Pour parvenir à un compromis et garantir le versement vital de juillet, le FMI semble prêt à temporiser sur ses exigences.

Concrètement il donnerait son « accord de principe » à sa participation au plan d’aide, mais sans débourser le moindre centime.

Ce positionnement, inhabituel pour l’institution, permettrait de préserver les progrès d’Athènes et de satisfaire l’Allemagne en renvoyant la discussion sur la dette à plus tard.

« La Grèce a mené, au cours des deux dernières années, plus de réformes que l’ensemble des pays européens réunis », a souligné mercredi le premier ministre grec Alexis Tsipras dans une tribune publiée dans plusieurs journaux européens.

« Nous avons fait ce qui nous incombait et (…) nous attendons que nos créanciers en fassent de même. Qu’ils respectent les règles qu’ils ont eux-mêmes écrites. Qu’ils respectent mon pays », a-t-il ajouté, dans un plaidoyer pour un « réaménagement de la dette » grecque.

Dans l’espoir d’assouplir les positions de chacun, la France compte proposer à l’Eurogroupe « l’introduction d’un mécanisme de souplesse », qui conditionnerait des mesures d’allègement de la dette aux performances économiques de la Grèce.

« Nous ne sommes pas loin d’un accord », a insisté le ministre français des Finances Bruno Le Maire, à l’issue d’une rencontre avec M. Tsipras lundi à Athènes.

Selon une source gouvernementale grecque, Athènes demandera à ce que la question soit discutée au niveau des chefs d’Etat, en marge du sommet européen qui doit se tenir les 22 et 23 juin à Bruxelles, en cas d’échec à l’Eurogroupe.

Une situation que les ministres de la zone euro feront tout pour éviter.

Le Quotidien / AFP

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