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Dudelange prend, Mondorf apprend


Après deux échecs en finale contre Differdange, le F91 a enfin eu le plaisir de poser de nouveau sous la pancarte du vainqueur. (Photo Julien Garroy)

Une semaine après avoir remporté le championnat, le F91 a soulevé la Coupe, dimanche au stade Josy-Barthel. Pas parce qu’il a été fabuleux, mais parce qu’un monde le sépare encore d’un Mondorf qui n’avait rien d’autre que son courage à opposer dans ce duel.

Et à la fin, c’est Dudelange qui gagne. Qui gagne tout. Il y a des razzias plus évidentes, mais tant pis si celle de 2016 n’a pas remis tout le monde d’accord. Elle est là et il ne faut pas minimiser la performance des joueurs dudelangeois, une bande de chics types qui ont mérité de tout rafler. On ne réalise pas tous les ans un doublé, et il serait malvenu de banaliser la réussite d’un club qui en est désormais à 5 doublés en 25 ans d’histoire.

À l’exception de celui de 2012 estampillé Didier Philippe, tous ont été obtenus avec Michel Leflochmoan sur le banc. Ceux d’avant-hier (2006, 2007, 2009) comme celui de dimanche. Mais l’édition 2016 laissera à jamais un petit goût d’inachevé. Comme si les Dudelangeois avaient été incapables d’assaisonner un plat digne d’un palace. Voilà, pour la manière, on repassera. Cette impression est faussée par le fait que le F91 a bouclé sa saison de manière un peu moche. Jerry Prempeh, grand sage du F91 qui a toujours les mots justes, rappelait à l’issue du match qu’il serait un peu abusif de résumer la saison dudelangeoise à ce dernier mois très critiquable, ce que les joueurs sont tous capables de reconnaître. C’est juste. Mais la vie, elle, ne l’est pas. Alors la mémoire collective se souviendra d’un F91 qui, avant de terrasser Mondorf par la plus petite des marges, avait été sacré une semaine plus tôt en se faisant bousculer par Wiltz (1-1).

Encore une fois, le spectacle n’a pas été à la hauteur de l’événement. On a revu le Dudelange qui bégaye au lieu de dire les choses franchement. Disons que le show a plus été assuré par les sept joueurs de tambour du F91 et le gros millier d’hommes verts que par les 22 footballeurs. Ce n’était pas le rôle des Mondorfois de faire le jeu, eux qui avaient obtenu leur billet pour la finale avant tout avec leur cœur et leurs tripes. Pour espérer un autre résultat qu’une noble défaite 1-0, les Mondorfois auraient dû exhiber une autre partie de leur anatomie. Cela manquait cruellement de folie, mais comment en vouloir à ces gars-là ? Ils ont bousculé une certaine routine et se sont invités à une finale au Josy-Barthel, ce qui était presque impensable en début de saison.

Pour faire douter Dudelange, il aurait simplement fallu que cette frappe de Da Mota ne touche pas la jambe de Pape Aye Dione avant de tromper Worré (1-0, 32e). Usé par une fin de saison éprouvante dans tous les domaines, le F91 s’est contenté de gérer la suite des événements. Jamais Jonathan Joubert n’a subi une folle pression. Jamais Patrick Worré, habillé de jolis gants verts pour l’occasion, n’a été proche d’encaisser un deuxième but. Qu’à cela ne tienne, le gardien mondorfois n’a pas besoin de Coupe supplémentaire (après celle gagnée en 2005) pour s’enivrer. «C’est une belle journée, une belle fête, un super feeling. Aujourd’hui, on s’est sentis comme des pros. Mais maintenant, il va falloir revenir sur terre.»

Le problème Dave Turpel

Thibaut Thonon et ses coéquipiers étaient un peu abattus au coup de sifflet final, mais ils ne sont pas les seuls. Dans le camp d’en face, Dave Turpel l’était aussi. O. K., au bout de quelques minutes, il a repris goût à la vie en suggérant à son président, Romain Schumacher, d’apporter un casier de bières dans le vestiaire.

Avant cela, l’ancien Ettelbruckois avait les boules et de bonnes raisons de les avoir. Pourquoi ? Parce qu’il est entré à la 89e minute le seul jour de l’année où le F91 jouait devant plus de 3 000 spectateurs. Pourquoi ? Parce qu’il a disputé tous les matches de championnat cette saison et a été titularisé lors des 19 derniers. Pourquoi ? Parce que sur les trois derniers tours de Coupe, il a marqué 5 fois, terminant homme du match à la Jeunesse et à Käerjeng. Pourquoi ? Parce qu’il est le meilleur buteur du F91 avec 21 unités et que, hormis un 16e de finale de Coupe à Erpeldange en novembre, Leflochmoan l’a titularisé à tous les matches depuis le 27 septembre. Interrogé sur le sujet, l’entraîneur explique son choix : «Dave a réalisé une grande saison, mais comme d’autres, il a un peu piqué du nez à la fin du championnat.» Les «autres», eux, ne l’ont pas payé au même prix. Par rapport au dernier match contre Wiltz, 8 des 10 joueurs de champ ont d’ailleurs été reconduits.

Alors quoi ? Alors le F91 est un grand vainqueur légitime de cette saison et, s’il ne repart pas de zéro cet été, en donne en tout cas tout l’air. Car s’il reprend cet été, MLF va devoir régler quelques comptes avec Turpel, qui manquera le Luxembourg-Nigeria de demain, alors qu’il n’est entré qu’à la 89e minute dimanche. Mondorf n’a pas tous ces problèmes-là. Il n’a peut-être pas réussi à se procurer le nombre d’occasions dont il avait rêvé. «L’euphorie est un peu retombée, mais on peut être fiers de nous», résume le milieu de terrain Ilies Haddadji. Pas de Coupe d’Europe, mais des vacances plus longues et méritées pour l’USM. Pour le F91, elles seront plus courtes. Et mouvementées ?

Matthieu Pécot

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