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Des Femen s’invitent au controversé Salon de la femme musulmane


Les deux militantes, vêtues d'une abaya noire, ont fait irruption à la tribune où parlaient deux hommes en qamis blanc, avant d'en être violemment délogées par une dizaine d'hommes. (photo : Femen France - Facebook)

Deux militantes du mouvement féministe Femen ont perturbé samedi soir un salon consacré à la femme musulmane à Pontoise, près de Paris.

Peu avant la fermeture du salon, vers 20h30, « deux Femen sont montées sur scène, habillées de djellabas qu’elles ont enlevées avant d’être prises en charge par le service de sécurité du salon et remises à la police », a raconté une source policière.

Au programme de cette troisième édition du « salon de la femme musulmane », qui se tenait samedi et dimanche au parc des expositions de Pontoise, au nord de Paris, figuraient des conférences, des ateliers cuisine mais aussi un défilé de mode traditionnelle musulmane.

Placées en garde-à-vue, les deux activistes ont été relâchées dans la nuit, a indiqué de son côté le parquet de Pontoise, ajoutant que les organisateurs du salon avaient annoncé leur intention de déposer plainte.

D’après une vidéo postée sur twitter, les deux militantes, vêtues d’une abaya noire, ont fait irruption à la tribune où parlaient deux hommes en qamis blanc (tunique longue), avant d’en être violemment délogées par une dizaine d’hommes.

Les « deux imams étaient en train de parler de la question de savoir s’il faut battre ou non sa femme », quand les deux militantes âgées de 25 et 31 ans sont entrées en action, a raconté Inna Shevchenko, porte-parole des Femen à Paris.

Elles ont crié, en arabe et en français, des slogans qui étaient également peints sur leur poitrine et leur dos nus: « personne ne me soumet, personne ne me possède, je suis mon propre prophète », a-t-elle ajouté, précisant que les deux jeunes femmes étaient d’origine algérienne et tunisienne.

Aussitôt, des « sales putes, il faut les tuer » ont fusé dans la salle et une « quinzaine d’hommes ont sauté sur la scène et leur sont tombées dessus », a poursuivi Inna Shevchenko, reconnaissante à l’égard de la police d’être intervenue rapidement pour les protéger.

Dimanche après-midi, une dizaine de membres de l’Observatoire de la laïcité du Val-d’Oise, une association qui se dit prête « si nécessaire à mener toute action » pour « défendre » les principes laïcs, ont manifesté à l’extérieur du salon, mais « aucun incident n’a été à déplorer » et le salon « a clôturé dans le calme », a témoigné la source policière.

Avant sa tenue, une pétition réclamant son interdiction avait recueilli près de 6000 signatures sur le site change.org. L’initiateur de la pétition dénonçait la présence parmi les invités de « prédicateurs fondamentalistes tels que Nader Abou Anas, connu pour avoir légitimé le viol conjugal et plus largement la soumission de la femme ».

Le Parti des radicaux de gauche (PRG) du Val-d’Oise a jugé pour sa part « inopportune », dans un communiqué, la venue de ces prédicateurs « au moment où Cergy-Pontoise accueille des réfugiés syriens qui fuient les horreurs perpétrées dans leur pays par des extrémistes barbares qui justifient leurs crimes par des interprétations archaïques de la tradition musulmane ».

Hasard du calendrier, François Hollande s’est rendu samedi après-midi dans un centre accueillant une centaine de demandeurs d’asile syriens à Cergy-Pontoise, sa première rencontre directe avec des réfugiés depuis le début de la crise migratoire en Europe.

AFP / S.A.

 

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