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Jempy Drucker se confie sur les Mondiaux de Belvaux


Le dernier championnat du monde de Jempy Drucker le 31 janvier 2010 à Tabor. (Photo : AFP)

Jempy Drucker sera à Dubai dimanche mais, forcément, il regardera le Mondial auquel il aurait rêvé de participer s’il n’était pas devenu le routier qu’il est devenu.

«Sur ce parcours, le plus fort va l’emporter», annonce Jempy Drucker, lequel n’a pu résister à aller reconnaître le circuit car il voulait s’en faire «une image» par lui-même. Il raconte…

Voici quelques mois déjà, Jempy Drucker nous avait annoncé, la mort dans l’âme, que l’idée de participer aux Mondiaux de cyclo-cross l’avait sérieusement taraudé. Ses dirigeants de BMC lui avaient même laissé la possibilité d’aménager son planning. Mais fermement décidé à faire le job, sur les classiques de printemps, il avait assez logiquement décliné. On imagine que ce n’est pas forcément simple pour vous d’aborder ces championnats du monde ?

Jempy Drucker : C’est vrai que j’ai un pincement au cœur. Tout le monde en parle des Mondiaux. C’est quelque chose d’unique dans une carrière de pouvoir disputer des championnats du monde dans son pays, de surcroît au Luxembourg puisque ce n’est pas arrivé depuis près de 50 ans. Moi, je ne dis pas qu’un jour ou l’autre je ne referai pas un championnat du monde de cross, mais j’avais fait mon choix, j’assume. Car c’est impossible aujourd’hui de combiner les deux. De vouloir être opérationnel sur les classiques flandriennes en préparant, avant, les Mondiaux de cyclo-cross. Et mon chemin à moi, en ce moment, c’est plutôt la route.

Lars Boom, le coureur néerlandais qui sera dimanche au départ de la course élites est en effet le seul à vouloir combiner les deux. Votre avis ?

Je suis toujours l’actualité du cross de près et jusqu’à maintenant, il n’a pas pu faire grand-chose. On verra bien, mais je pense qu’en devenant routier, on perd trop en technique et en explosivité. Est-ce que c’est bien de faire cinq cross comme lui, je n’en suis pas persuadé. Il dit qu’il reste ambitieux pour dimanche. Même s’il peut bien faire, je ne le vois pas jouer la gagne.

Lorsque vous étiez au Luxembourg, avez-vous été tenté d’aller reconnaître le parcours ?

Mais j’y suis allé! La semaine dernière, au détour d’une sortie d’entraînement, j’y suis allé avec mon vélo de route. Bien sûr, je n’ai pas fait les parties délicates, je suis resté au bord des chemins. Je voulais me faire une petite image. J’ai vu le poste matériel, des petits détails. Bon, je verrai la course à la télé.

Vous en avez pensé quoi ?

C’est joli avec le cadre de Belval, j’ai apprécié. C’est un parcours rapide, assez technique. Si c’est gelé et encore plus si le dégel annoncé s’opère. Ce sera physique aussi. Le meilleur va l’emporter, c’est sûr.

Vous auriez aimé courir, on imagine…

Oui, cela aurait été magnifique. J’aurais aimé disputer ce genre de Mondial lorsque j’étais espoirs et que je faisais alors partie des meilleurs de ma catégorie. Oui à l’époque, cela aurait été super…

Vous avez suivi toute la saison internationale alors qui va l’emporter ?

Si on reprend le fil de la saison, Wout Van Aert et Mathieu van der Poel sont les deux hommes forts. Je pense que cela va se jouer entre les deux-là. Peut-être que comme l’an passé pour van der Poel, cette rivalité va les pousser à la faute et alors, un outsider pourrait en profiter comme lors du championnat d’Europe (le Belge Toon Aerts s’est imposé à Pontchâteau). Van der Poel risque de suivre Van Aert qui, lui, va suivre van der Poel. Alors des portes peuvent s’ouvrir. Bon après une heure de course tout le monde est cuit et le meilleur doit l’emporter.

Dimanche à Hoogerheide, lors de la dernière manche de la Coupe du monde, Mathieu van der Poel (24e) a semblé bluffé. C’est votre avis ?

J’ai vu la course. Je pense que comme il l’a dit, il avait beaucoup travaillé dans son camp d’entraînement. Il s’est assis lorsqu’il a compris qu’il ne pouvait pas gagner la course.

Et Van Aert, que pensez-vous de son problème de genou (le champion du monde a fait l’impasse sur cette dernière manche) ?

D’après ce qu’on a entendu, il n’a pas pu rouler pendant une semaine. Dès lors, il ne pourrait pas devenir champion du monde, c’est impossible si on ne fait rien une semaine. Je pense qu’il sera bien là, opérationnel.

Qu’avez-vous pensé de la polémique entre l’entourage de Van Aert (Niels Albert) et Adrie van der Poel, (le père de Mathieu), accusé d’avoir dessiné un parcours à la convenance de son fils ?

Que la partie de poker menteur avait commencé à trois semaines des Mondiaux. Chacun essaie de déséquilibrer l’autre. C’est de bonne guerre. Ça fait monter la sauce.

Terminons avec les Luxembourgeois. Quel regard portez-vous sur les coureurs sélectionnés ?

Christine (NDLR : Majerus) a fait une très belle saison. Elle montre qu’elle a beaucoup progressé. Je pense qu’elle serait satisfaite avec une belle place d’honneur. Et si elle est contente, alors tout le public luxembourgeois devra être content. Pour les autres catégories et notamment en élite, on sait que ce sera plus dur. Les coureurs seront forcément très motivés et ils vont savourer de participer à ce championnat du monde au pays, une chose qui ne se reproduira pas pour eux. Chez les juniors, j’ai remarqué une belle densité. Ils se tiennent et ont beaucoup progressé. Même si, par la suite, la plupart feront le choix de la route alors cela leur servira toujours d’avoir eu cet apprentissage du cyclo-cross.

Entretien réalisé par Denis Bastien

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