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Cécile Duflot : « La gauche a jeté aux oubliettes nos valeurs »


Cécile Duflot le 5 février 2016 à l'Assemblée nationale à Paris. (Photo : AFP)

La coprésidente du groupe écologiste de l’Assemblée, Cécile Duflot, a estimé vendredi que la gauche avait «jeté aux oubliettes nos valeurs», avec le projet de révision constitutionnelle soumis aux députés.

«On voit bien que la gauche, en voulant mettre un adversaire dans l’embarras (la droite, ndlr), a jeté aux oubliettes nos valeurs», a lancé à la tribune l’ancienne ministre, face au Premier ministre Manuel Valls. Se livrant à un réquisitoire de la politique gouvernementale post-attentats du 13 novembre, l’élue EELV de Paris a défendu une motion de rejet préalable de ce projet de loi constitutionnelle de «protection de la Nation», portant sur l’état d’urgence et la déchéance de nationalité, un texte «inutile» et «dangereux» selon elle.

«Le dernier régime à avoir massivement utilisé (la déchéance de nationalité) fut le régime de Vichy», a lancé Mme Duflot, s’attirant des huées socialistes notamment.

Elle a pointé les multiples formulations du gouvernement sur la déchéance, avec une dernière version n’inscrivant pas dans le «marbre constitutionnel cette inégalité, tout en la maintenant dans les faits», ainsi que l’élargissement à des délits.

Jugeant qu’avec cette réforme, «nous emprunterions le chemin de nos ennemis» terroristes, Mme Duflot a aussi relevé que «la réforme proposée divise profondément» et a estimé que «notre pays vient de gâcher une occasion historique de refonder le contrat qui nous lie».

L’inscription dans la Constitution de l’état d’urgence, présentée par le gouvernement «avec une légèreté proche de la désinvolture», vise «au contraire à alourdir (ce régime), à l’affranchir des limites constitutionnelles actuelles et à passer par-dessus le pouvoir judiciaire», a encore considéré la coprésidente des députés écologistes.

«La priorité n’est pas la révision de la constitution, mais la réinvention de la République», a-t-elle plaidé. «Après janvier, le Premier ministre avait eu des mots très forts pour dénoncer les inégalités de condition, parlant même d’apartheid. Au choc des mots a succédé le vide des actes», a dénoncé celle qui pourfend régulièrement les positions de Manuel Valls.

«L’honneur est un instinct. Comme l’amour», a conclu l’ancienne ministre en citant l’écrivain Georges Bernanos, après un hommage à Geneviève de Gaulle-Anthonioz, dans un discours où elle a aussi cité une autre résistante, Germaine Tillon, panthéonisée par François Hollande.

La motion de rejet, soutenue par une partie des écologistes et par les députés du Front de gauche, a été repoussée par 120 voix contre 23.

AFP

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