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Bruxelles : six interpellations en lien avec les attentats


Un soldat Belge déployé dans les rue de Bruxelle, près de la station de Métro de Maalbeek, le 22 mars 2016. (Photo : AFP)

Accusées de laxisme dans la lutte antiterroriste après les attentats de mardi, les autorités belges ont procédé à six interpellations jeudi soir, dans l’enquête sur les attentats.

Les noms des deux frères Khalid et Ibrahim El Bakraoui, qui se sont fait sauter dans le métro et à l’aéroport de Bruxelles, figuraient dans les fichiers anti-terroristes américains, selon la chaîne de télévision américaine NBC. La chaine américaine cite deux responsables américains anonymes, qui «n’ont pas précisé dans laquelle des nombreuses» bases de données ou listes américaines figuraient les deux frères, a précisé NBC.

Les deux frères de nationalité belge étaient des caïds endurcis des faubourgs bruxellois et avaient été tous les deux condamnés à de la prison pour des vols ou braquages. Ibrahim El Bakraoui, qui s’est fait sauter à l’aéroport de Bruxelles, avait été expulsé en juillet par la Turquie vers les Pays-Bas, selon le ministère néerlandais de la justice. Il avait été arrêté en juin par les autorités turques près de la frontière syrienne. Les autorités turques avaient prévenu La Haye de l’expulsion par note déposée dans un portail électronique, mais cette note «ne présentait absolument aucune information ou clarification» sur les personnes expulsées, selon le ministère néerlandais.

Khalid El Bakraoui, qui s’est fait sauter dans le métro de Bruxelles, était recherché dans l’enquête sur les attentats de Paris pour avoir loué sous un faux nom un logement à Charleroi utilisé par certains assaillants du 13 novembre. Il était visé depuis le 11 décembre par deux mandats d’arrêt, international et européen, délivrés par les juges d’instruction parisiens chargés d’enquêter sur ces attentats ayant fait 130 morts à Paris et Saint-Denis.

Les autorités belges ont été accusées de laxisme dans la lutte antiterroriste après les attentats de mardi, qui ont fait 31 morts et 300 blessés, suivant un bilan provisoire. Elles ont promis jeudi de faire «toute la lumière» sur les attentats de Bruxelles, alords que la police continuait de traquer au moins deux hommes repérés sur des images de vidéosurveillance avec les trois kamikazes qui ont semé mardi la mort à l’aéroport international de Bruxelles et à la station de métro de Maelbeek.

Jeudi soir, elle a interpellé six personnes dans le cadre de l’enquête sur les attentats. Trois d’entre elles étaient «devant notre porte», a précisé un porte-parole du parquet fédéral dont les bureaux se trouvent en plein centre de Bruxelles, à côté du Palais de justice. Selon le quotidien La Libre Belgique, ces trois personnes étaient à bord d’une voiture mais aucun détail n’a filtré sur les motifs de leur présence en face du bâtiment du parquet fédéral.
«Il ne pourra pas y avoir de zones d’ombre»

Lors d’un hommage solennel, le Premier ministre Charles Michel a promis de faire «toute la lumière» sur les pires attaques terroristes jamais commises en Belgique, revendiquées par l’organisation Etat islamique, alors que la polémique montait sur les ratés dans le suivi d’un des suspects, intercepté puis expulsé par la Turquie l’été dernier. Le Parlement belge a décidé de mettre sur pied une commission d’enquête parlementaire, aux pouvoirs étendus. Charles Michel a toutefois refusé la démission des ministres de l’Intérieur et de la Justice, Jan Jambon et Koen Geens, qui avaient reconnu «des erreurs».

«Il ne pourra pas y avoir d’impunité. Il ne pourra pas y avoir de zones d’ombre», a insisté Charles Michel, sur la défensive après que la Turquie eut regretté le manque de réaction des autorités belges après l’expulsion d’Ibrahim El Bakraoui.

Ces remous font surface au moment où le pénible travail d’identification des tués progresse très lentement: les noms de seulement quatre d’entre eux sont aujourd’hui connus. Certaines dépouilles sont déchiquetées, leurs familles vivent parfois à des milliers de kilomètres de Bruxelles, ce qui complique les comparaisons d’ADN ou les reconnaissances visuelles. Facebook, où une page «Recherche Bruxelles» a été ouverte, ou Twitter relayaient des centaines de messages de proches demandant désespérément des nouvelles.

Le Quotidien/AFP

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