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Bertino Cabral (Hamm) : «Au Portugal, mon agent, c’était Jorge Mendes»


«Inacio m'a déjà glissé que j'avais intérêt à venir à Rumelange avec de bonnes protections. Et pas juste des protège-tibias.» (photo Eddie Guillin)

Avec le match Rumelange/Hamm ce dimanche (16h), ce sera les retrouvailles entre deux des trois frères Cabral, Inacio et Bertino. On en a profité pour en savoir un peu plus sur ce dernier, celui que l’on décrit comme le plus talentueux de la fratrie.

Après avoir joué trois saisons ensemble sous la vareuse de Rumelange, les frères Cabral, originaires de Lisbonne, se sont séparés cet été, Kaewu partant à Mondorf pendant que Bertino optait pour Hamm. Et dimanche, on assistera au deuxième round de leurs retrouvailles.

Le Quotidien : Vous affrontez votre frère Inacio, celui qui est resté à Rumelange. Ce sera une grande première?

Bertino Cabral : Oui. Il a huit ans de plus que moi (NDLR  : 32 et 24  ans). On ne s’est donc jamais affrontés chez les jeunes. Et je vous avoue qu’on en parle tous les jours de cette rencontre. Avec mes frères, on habite tous les trois à Esch et Inacio m’a déjà glissé que je n’allais pas me régaler ce dimanche et que j’avais intérêt à venir à Rumelange avec de bonnes protections. Et pas seulement au niveau des protège-tibias (il rit) . Sur le terrain, il n’y aura pas de frère qui compte.

Vous êtes parti en bons termes de Rumelange?

On va dire que je n’étais pas très content. Beaucoup de choses se sont passées, mais j’essaie de ne plus trop y penser…

On a beaucoup associé votre nom à des soucis de discipline…

Ce n’était pas lié à la discipline pour moi. Je dirais plutôt qu’avec certaines personnes, nous avions des mentalités différentes. On n’appréhendait pas forcément les choses de la même façon. Et nous n’affichions pas la même attitude selon les situations. Du coup, on peut dire que nos caractères n’étaient pas vraiment compatibles…

Cela va mieux du côté de Hamm?

Oui! Tout le monde est vraiment fantastique ici. J’ai été merveilleusement accueilli. Le fait qu’on y parle beaucoup portugais n’est pas pour me déplaire, même si cela se passe aussi très bien avec ceux qui s’expriment en luxembourgeois, français…

Vous avez remporté votre premier match 5-0 à Strassen, avant six défaites d’affilée. Comment l’expliquer?

Je vous avoue que nous-mêmes nous nous posons la question. Parce qu’on joue bien au football. Mais on a l’impression que la balle refuse de rentrer. On va attendre que cela change. La roue finit toujours par tourner.

En début de saison, Christian Joachim, l’entraîneur de Rumelange, avait dit dans ces colonnes qu’en termes de qualités pures, vous n’aviez rien à faire dans le championnat luxembourgeois…

Au début, je ne devais pas venir au Luxembourg. Mon frère Kaewu jouait à Rumelange et il a proposé à Inacio de le rejoindre. Et puis, un jour avant qu’il ne parte, je lui ai dit que je voulais l’accompagner. Je ne connaissais rien du Luxembourg et je pensais qu’on y jouait un football de plus haut niveau. J’ai été surpris en débarquant ici…

Au Portugal, vous évoluiez à quel échelon?

Au troisième, au sein du club d’Oeiras. J’avais un contrat avec le manager Jorge Mendes, mais celui-ci était presque fini. Et je voulais tenter ma chance hors du Portugal.

Jorge Mendes? L’agent de Cristiano Ronaldo?

Oui. Enfin, je ne l’ai jamais rencontré en personne. J’avais toujours affaire à des collaborateurs de sa société de management.

Comment avez-vous signé avec sa société, GestiFute?

Lorsque j’ai quitté le club de D1 d’Amadora (qui connaissait de graves soucis financiers) pour celui de Real Sport Clube, il s’est avéré que le vice-président de ce dernier travaillait avec Mendes. C’est comme ça que je me suis lié avec cette société.

Et comment ont-ils réagi quand vous leur avez annoncé que vous vouliez partir au Luxembourg?

La personne qui s’occupait de moi ne voulait pas que j’y aille. Elle avait des possibilités pour moi au Portugal. Mais dans ma tête, j’avais envie de voir autre chose. J’avais déjà tellement bourlingué dans mon pays…

Vous étiez pourtant encore jeune…

J’ai joué au Sporting de 11 à 13  ans, puis vu le nombre important de joueurs présents, j’ai été prêté à un club « ami », Casa Pia, où j’étais surclassé. À 14 ans, j’évoluais avec des éléments âgés de 16 ans. Mais au terme de la saison, je n’ai plus eu de nouvelles du Sporting. Du coup, j’ai été voir ailleurs, passant par Amadora, Real Sport Clube (où j’ai effectué mes débuts en première à 17  ans), Ribeirao, Cinfaes… Toutes des formations du troisième échelon lusitanien.

Pourquoi avoir tant changé de clubs?

Parce que je suis quelqu’un qui veut toujours essayer d’aller plus haut. Alors, je passais dans des clubs de niveau supérieur.

Et à Rumelange, vous n’avez jamais eu envie de changer d’air avant cet été?

Si. Dès que je suis arrivé même. Mais on m’a alors appris que je ne pouvais pas changer d’équipe avant trois ans…

Mais ce n’est pas valable pour l’étranger…

Peut-être, mais au Luxembourg, je n’ai jamais eu d’agent. Et je ne connaissais personne dans des championnats étrangers, excepté le Portugal évidemment. Or, j’ai organisé ma vie ici, j’y ai un travail. Je gagne ma vie alors qu’au Portugal, on n’est pas toujours sûr de ce qu’on va avoir…

Vous avez toujours l’espoir de passer pro?

Bien sûr ! Je suis encore jeune puisque je n’ai que 24 ans. Et dans le foot, on ne sait jamais ce qui peut arriver.

Julien Carette

 

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