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Après la « claque » du Brexit : réactions inquiètes des dirigeants européens


Martin Schulz, président du Parlement européen, espère que le Brexit n'entraînera pas "des réactions en chaîne". (photo AFP)

L’UE a exprimé vendredi sa tristesse après le coup de tonnerre venu de Londres, se lançant sans tarder dans une intense série de rencontres au sommet pour préserver son unité et éviter tout « effet domino » du départ du Royaume-Uni.

« C’est un moment historique, mais assurément pas un moment pour une réaction hystérique », a lancé le président du Conseil européen, Donald Tusk, qui a pris la parole au nom des Etats membres de l’UE, avec l’objectif de rassurer l’Europe.

« Aujourd’hui, nous sommes déterminés à garder notre unité à 27 », a-t-il déclaré, assurant qu’il n’y aurait pas de « vide juridique » d’ici le départ formel du Royaume-Uni et que la législation européenne continuerait d’ici-là à s’appliquer pour Londres, avec « ses droits comme ses devoirs ».

« La réaction en chaîne que les eurosceptiques célèbrent maintenant un peu partout n’aura absolument pas lieu », a assuré de son côté le président du Parlement européen, Martin Schulz, dans un entretien sur la chaîne publique allemande ZDF.

L’extrême-droite européenne n’a en effet pas tardé à exploiter le vote des Britanniques, à l’image de la chef du Front national français Marine Le Pen, du député néerlandais Geert Wilders et de l’italien Matteo Salvini, qui ont réclamé des référendums dans leurs pays.

M. Schulz a annoncé qu’il allait s’entretenir sans tarder avec la chancelière allemande Angela Merkel, sa compatriote, pour discuter des moyens d’éviter cette contagion. Il a aussi rendez-vous dans la matinée à Bruxelles avec Donald Tusk et le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.

Le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, dont le pays assure la présidence tournante du Conseil de l’UE (réunion des Etats membres) est également convié à cette réunion des plus hauts responsables européens qui doit commencer à 10h30 au siège de l’exécutif européen à Bruxelles.

« Une claque »

Des rencontres entre représentants des Etats membres sont elles aussi déjà prévues vendredi matin, à Luxembourg, entre ministres des Affaires étrangères socialistes d’abord, puis entre secrétaires d’Etat aux affaires européennes des 28.

C’est « un jour triste pour l’Europe et la Grande-Bretagne » a réagi le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier,, sur son compte Twitter.

Le chef de la diplomatie autrichienne, Sebastian Kurz, s’est lui dit « sous le choc ». « Un vote serré en faveur du camp du maintien aurait été un avertissement pour l’UE. Mais une sortie représente un séisme politique », a-t-il commenté, estimant que l’UE « survivra » au prix de « réformes majeures des institutions » pour éviter tout « effet domino ».

Il faut « réagir » pour « retrouver la confiance des peuples », a estimé son homologue français, Jean-Marc Ayrault, lui aussi « triste », dans la première réaction officielle de Paris au Brexit.

Le premier grand sommet européen post-Brexit aura lieu les 28 et 29 juin à Bruxelles. Le départ du Royaume-Uni, ses conséquences et ses modalités, en constitueront le sujet principal.

C’est une « difficile procédure de divorce » qui s’engage, a prévenu le chef de la diplomatie lettone Edgars Rinkevics, faisant écho aux prévisions selon lesquelles les tractations pour définir une nouvelle relation après plus de 40 ans d’union pourraient durer une décennie.

L’Europe a pris une « claque », a admis le Premier ministre belge Charles Michel, appelant toutefois à ne pas céder à la « panique ». « Il faut garder la tête froide » et « trouver très vite le chemin pour faire en sorte que l’on puisse faire rebondir le projet européen ».

« Avec les collègues des cinq autres pays fondateurs de l’UE (la France, l’Allemagne, l’Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas), nous nous reverrons demain (samedi) à Berlin », a annoncé le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders.

Les conséquences de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne « seront négatives de tous les côtés », a prévenu vendredi John Cryan, patron de la plus grosse banque allemande, Deutsche Bank. « A ce stade, nous ne pouvons pas complètement anticiper les conséquences, mais il ne fait aucun doute qu’elles seront négatives de tous les côtés », a estimé le Britannique, dans une déclaration écrite, précisant tout de même que son groupe était « bien préparé ».

Le Quotidien / AFP

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