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Une fête de la Nature pour des lendemains plus verts


Les animaux de la ferme restent l’attraction privilégiée des enfants, qui, souvent, ne veulent plus quitter leurs nouveaux amis. (photos Tania Feller)

Ce week-end, la nature était en fête à Kockelscheuer. La journée familiale, dimanche, a attiré une foule de curieux et de passionnés, loin d’être venus en simples touristes.

C’est une belle tradition qui perdure : chaque année, la Maison de la nature, à Kockelscheuer, invite le public à investir son terrain pour se mettre au vert, le temps d’un week-end. La fête de la Nature, rendez-vous incontournable depuis bientôt 30 ans, a ainsi attiré de nombreuses familles, des curieux et des passionnés, réunis dimanche autour d’une quarantaine de stands ou au milieu des animaux de la ferme. «C’est le temps parfait pour venir faire des activités et faire plaisir à nos enfants», dit Maria, devant l’enclos des chèvres, tandis que ses deux garçons tentent de passer leurs mains à travers la grille pour caresser les ruminants.

L’année dernière, regrette-t-elle, la chaleur étouffante avait découragé la petite famille de faire les six kilomètres qui séparent la Maison de la nature de leur maison à Bettembourg, «alors on se rattrape cette année». Et si, en début d’après-midi, les températures avoisinaient dimanche les 30 °C, tout le monde y trouvait son compte. Au prix d’une buvette qui tournait à plein régime et d’un stand de glaces artisanales qui drainait une file d’attente impressionnante.

Préserver la biodiversité

Au hasard d’une balade sur le site, on croise un forgeron en plein travail, autour de qui les curieux s’arrêtent pour l’observer frapper le fer chaud à l’aide d’un marteau ; quelques-uns s’intéressent aux statuettes et objets de décoration fabriqués par les soins de l’artisan. Ici, une jeune femme vend ses bijoux, fièrement estampillés «made in Luxembourg»; là, le Shop Nature de natur&ëmwelt, qui organise l’évènement, s’est délocalisé à l’extérieur de la Maison de la nature, et vend des livres, des objets et des souvenirs, tandis que les personnes derrière le présentoir sensibilisent le public aux actions de l’ASBL, comme le recensement des insectes, qui s’est terminé lui aussi dimanche.

En tout, une quarantaine de stands étaient disséminés tout autour du terrain de la Maison de la nature.

Samedi, la première journée de la fête de la Nature s’était déroulée autour du thème «Fair Fashion» et invitait les visiteurs à «repenser leurs vêtements». La journée familiale du dimanche, habituellement plus fréquentée, a de quoi donner le sourire aux organisateurs : l’argent dépensé sur place – et pour des tarifs qui défient toute concurrence, avec une entrée fixée à deux euros par adulte – sert à financer les projets de l’ASBL et du centre de soins pour la faune sauvage à Dudelange, permettant à chacun de participer activement à préserver la biodiversité du Grand-Duché.

«Militantisme fun»

Le lieu a tout, en effet, d’une grande fête. Un père et sa fille lancent à tour de rôle de petits cerceaux en cherchant à atteindre plus loin des bâtons plantés au sol; armés de pistolets à eau, deux enfants visent, eux, des balles de ping-pong, qu’ils essaient de faire tomber d’une table; avec la participation de Zaltimbanq’, l’école de cirque de Luxembourg, un homme s’essaie à tenir en équilibre sur un cylindre surmonté d’une planche, devant les rires gentiment moqueurs de sa famille et de ses amis. Même les associations très sérieuses participent à leur manière à la bonne ambiance générale, à l’instar de Greenpeace, qui avait organisé un jeu de chamboule-tout contre l’utilisation du glyphosate, alors que le Luxembourg, premier pays européen à avoir banni l’herbicide controversé en 2018, a été contraint début avril par la justice de le réautoriser. «C’est du militantisme fun, mais du militantisme quand même», glisse un couple en pleine discussion avec un bénévole de l’association, se disant «révoltés» par la fameuse décision de justice, «quand le Luxembourg montrait l’exemple et avait le mérite de faire avancer les choses».

Si les familles sont venues en grand nombre et déambulent tout autour du site, la petite ferme de la Maison de la nature semble être l’endroit privilégié pour profiter de l’après-midi : chèvres, poules, moutons et chevaux captent l’attention de tous les enfants, qui finissent souvent par ne plus vouloir les quitter (mais ne partent jamais sans leur dire au revoir). Ainsi, la maman de la petite Elsa dit avoir eu «du mal à la faire partir» de la ferme; on la rencontre sous un chapiteau, alors que sa fille de quatre ans est en train de créer son premier jardin, soit un carré potager portable, dans lequel elle a planté elle-même ses graines, promettant de bien s’en occuper par la suite.

Il n’était pas rare de voir des gens repartir du site avec leurs propres plantes. Plusieurs stands mettaient en vente des herbes et plantes en pot, ce qui n’a pas manqué d’intriguer Samantha, 38 ans, qui dit s’être «découvert récemment un intérêt, presque une passion, pour le jardinage». Pendant les périodes de confinement, en réalité, «comme beaucoup de gens», présume-t-elle. Des propos validés par la responsable du stand, entourée de ses plantes et des produits alimentaires qu’elle fabrique seule : «Tant mieux si cette période triste a eu cela de bon. Le covid a révélé à pas mal de monde qu’on pouvait facilement avoir la main verte. Le jardinage, c’est un loisir ou une passion, mais dans le monde d’aujourd’hui, c’est aussi très important, alors c’est un plaisir de voir les enfants y mettre du leur et, pourquoi pas, créer chez eux une vocation ?» Imaginer des lendemains plus verts reste encore un espoir ; avec un peu d’aide, ce pourrait être une prophétie.

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