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Un juge unique et des délits à la chaîne


Tous les prévenus craignent de perdre leur permis de conduire pour une période plus ou moins longue.

Les prévenus étaient pressés. Grand mal leur a pris d’avoir trop appuyé sur le champignon. Johnny, par exemple, a foncé dans le décor en cherchant à échapper à la police à ses trousses.

Johnny est un miraculé. Le quinquagénaire a, à deux reprises, échappé à la mort. Fan de vitesse, il est sorti amoché de deux accidents de la circulation. En avril 2010, il est amputé au-dessus du genou gauche à la suite d’un accident de moto. Le 5 août dernier, les secouristes le sauvent de la carcasse de sa voiture. Après une course poursuite avec deux patrouilles de police, la voiture de Johnny a percuté une glissière de sécurité et foncé dans un arbre à Potaschberg. Johnny s’en tire avec une vertèbre et un bras cassés. «J’ai un bon ange gardien», commente-t-il.

L’automobiliste ne s’explique pas sa réaction ce soir-là. Il sortait d’un café à Mersch où il avoue avoir bu quelques bières anglaises après avoir rencontré un acheteur potentiel pour son bolide. «C’était une voiture très rapide et personne n’en voulait», s’est souvenu Johnny. Au loin, il a aperçu un contrôle de police et, conscient de son état d’ébriété, a fait demi-tour pour échapper aux policiers et à une éventuelle condamnation.

S’en est ensuivie une course poursuite à plus de 200 kilomètres à l’heure avec des pointes à 250 kilomètres à l’heure sur l’autoroute jusqu’à l’accident. «J’ai eu peur», explique Johnny qui qualifie son équipée sauvage avec la police à ses trousses de «coup de folie». La représentante du parquet a estimé qu’il avait été un danger pour autrui et lui-même. Bien que constatant une véritable «prise de conscience» de la part de Johnny, elle a requis une interdiction de conduire de 15 mois à son encontre et une amende appropriée.

L’avocate de Johnny a demandé à ce que la condamnation qui lui pend au nez soit assortie d’un sursis partiel et que son client puisse bénéficier d’une dispense pour se rendre à ses rendez-vous médicaux. Le prévenu sera fixé le 29 juin.

Délit de grande vitesse

Christian a lui aussi roulé trop vite. Ce Belge de 57 ans dévalait la descente entre Bridel et Bereldange à du 85 km/h au lieu des 50 km/h autorisés quand il s’est fait pincer par la police qui lui a signifié qu’il avait commis un délit de grande vitesse. «Cela descend fort!», a constaté le prévenu à la barre de la 7e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg vendredi.

«Votre véhicule était tout de même équipé de freins», lui a répondu le juge. Un radar a été activé à cet endroit depuis peu pour rappeler aux automobilistes pressés de ralentir. La représentante du parquet a requis une interdiction de conduire de 9 mois à son encontre ainsi qu’une amende appropriée. Elle ne s’est pas opposée à un sursis intégral, le casier judiciaire de Christian étant vierge.

Comme son prédécesseur, Exon était pressé. Tellement pressé qu’il n’a pas pris la peine de s’arrêter après avoir heurté un bus. «C’était le matin, j’étais pressé. J’ai vu que le bus n’avait pas grand-chose. Comme le chauffeur ne m’a rien dit, j’ai continué ma route», explique le jeune homme de 27 ans qui est accusé de délit de fuite.

«Vous auriez dû rester sur les lieux de l’accident pour clarifier les dommages et laisser vos coordonnées», lui explique le juge. «Certains dommages ne sont pas visibles immédiatement et cela devient cher de nos jours.» La représentante du parquet a estimé que le jeune homme s’était soustrait à ses responsabilités et a requis une peine de 18 mois d’interdiction de conduire et une amende appropriée. Exon n’ayant jamais commis d’impair auparavant, la magistrate ne s’est pas opposée à un sursis intégral.

Conduite sous influence

«Je n’avais pas de travail, pas de copine. J’étais déprimé. J’ai fait des conneries», reconnait Georges, 26 ans, qui a depuis trouvé un travail et une petite amie et, du coup, va beaucoup mieux. En juin 2021, il est arrêté au volant de sa voiture par la police à Dudelange. Le jeune homme est sous l’influence de THC et de cocaïne.

Il présente un taux sanguin de 28,1 ng/ml, ce qui est tout juste au-dessus du seuil autorisé pour la conduite d’un véhicule. La représentante du parquet a requis une peine de 18 mois d’interdiction de conduire et une amende appropriée. Elle ne s’est pas opposée à un sursis intégral. Georges, qui est chauffeur-livreur, a demandé à pouvoir conserver son permis de conduire pour son travail.

Les trois hommes seront fixés sur leur sort le 6 juillet.

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