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Turquie: l’UE estime que la campagne électorale n’a pas été « équitable »


La représentante de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, s'est exprimée ce lundi depuis Luxembourg (Photo : AFP).

La cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini a critiqué lundi les conditions de la campagne électorale en Turquie, estimant qu’elles n’avaient pas été « équitables ».

Dans un communiqué conjoint, Federica Mogherini et le commissaire européen à l’Elargissement Johannes Hahn ont pris acte de l’évaluation de l’OSCE et du Conseil de l’Europe qui ont dénoncé dans un rapport préliminaire l’absence « d’opportunités égales pour les candidats ». « Comme la mission d’observation des élections par l’OSCE l’a évalué, les électeurs avaient un véritable choix mais les conditions de campagne n’étaient pas équitables », ont-ils déclaré.

« En outre, le cadre juridique restrictif et les pouvoirs conférés par l’état d’urgence en cours restreignent les libertés de réunion et d’expression, y compris dans les médias », ont ajouté Federica Mogherini et Johannes Hahn, qui s’engagent néanmoins à « travailler avec le président (Erdogan) et le Parlement (turc) pour répondre ensemble aux nombreux défis communs qui nous attendent ».

Le président Recep Tayyip Erdogan a remporté dimanche un nouveau mandat aux pouvoirs renforcés à la tête de la Turquie et l’alliance dominée par son parti a obtenu la majorité au Parlement. L’opposition a reconnu sa défaite tout en déplorant une campagne injuste. Le rapport de l’OSCE et du Conseil de l’Europe met en avant les conditions de campagne inéquitables des différents partis, notamment sur le plan médiatique, le parti au pouvoir et le président sortant bénéficiant d’une couverture « plus favorable ».

Pas d’informations équilibrées

« Les organes médiatiques, dont l’audiovisuel public, n’ont pas offert aux électeurs des informations équilibrées sur les différents candidats », selon l’OSCE. De son côté, le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg a félicité le président Erdogan pour sa réélection, tout en rappelant les « valeurs fondamentales » de l’Alliance. La Turquie occupe une place majeure au sein de l’Alliance atlantique de par sa situation stratégique sur son flanc Sud et sa proximité géographique avec la Russie, et joue un rôle clé dans le combat contre le groupe Etat islamique (EI) dans la zone irako-syrienne.

Mais des tensions sont apparues avec d’autres membres de l’Alliance, notamment à cause du rapprochement entre Moscou et Recept Erdogan, qui a signé un contrat pour l’achat de missiles de défense aérienne russes. Les relations sont aussi tendues avec les Etats-Unis qui soutiennent des forces kurdes — considérées comme « terroristes » par la Turquie — dans la guerre contre l’EI. Par ailleurs, les purges massives qui ont touché des opposants et des journalistes après une tentative manquée de putsch en juillet 2016 ont suscité l’inquiétude de l’Europe.

« L’Otan est fondée sur quelques valeurs fondamentales: la démocratie, l’Etat de droit, les libertés individuelles. Personnellement, j’attache beaucoup d’importance à ces valeurs et je souligne leur importance dans de nombreuses capitales de l’Otan, dont Ankara, quand j’y rencontre des dirigeants turcs », a ajouté  Jens Stoltenberg à Luxembourg.

AFP

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