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Tripartite : «Une nouvelle discussion doit commencer»


Les réunions bipartites fixées à jeudi vont se limiter à un échange de vues. «Aucune décision ne sera prise», confirment les services du Premier ministre Xavier Bettel. 

Le camp syndical, l’OGBL en tête, réclame des aides supplémentaires pour permettre aux ménages de faire face à l’inflation galopante. Des premiers échanges bipartites auront lieu jeudi.

Le 3 août, les prévisions économiques actualisées ont jeté un sacré pavé dans la mare. Au départ, le Statec misait sur un seul index supplémentaire à verser courant 2022, qui, sur base de l’accord tripartite, avait été reporté à avril 2023. Avec un taux d’inflation qui est passé depuis mars de 5,8 % à 6,6 % pour cette année, et de 2,8 % à 5,3 % pour l’année prochaine, une nouvelle augmentation des salaires et pensions de 2,5 % s’annonce avant le 31 décembre, venant aggraver encore l’embouteillage de tranches dues, mais reportées à des dates non encore définies. En parallèle s’annonce un choc des prix pour le gaz (entre +60 % et… 140 % sur un an) et pour l’électricité (entre +30 % et +40 %).

Vendredi dernier, le Premier ministre, Xavier Bettel, a pris les devants en annonçant sur Twitter inviter les syndicats (OGBL, LCGB et CGFP) et le patronat (UEL) à des réunions de consultations bilatérales, afin de préparer une «éventuelle» tripartite en automne. Le conditionnel est toujours employé, mais la tenue de nouvelles tractations entre partenaires sociaux semble inévitable. Par contre, les réunions bipartites, fixées à jeudi, sont acquises.

Le camp syndical, l’OGBL en tête, attend de pied ferme les négociations à venir. Si l’UEL et son président, Michel Reckinger, ne comptent pas bouger (lire ci-dessous), le premier syndicat du pays réclame qu’«une nouvelle discussion doi(ve) commencer». «La tripartite à venir ne doit pas se limiter à une simple reconduction de l’accord que nous avons rejeté fin mars», souligne Nora Back.

L’OGBL – seul partenaire social à ne pas avoir cautionné l’accord de fin mars – va refaire équipe avec les deux autres syndicats nationaux. «Une concertation avec la CGFP et l’OGBL aura bien lieu, comme avant toute réunion tripartite. Nous allons aborder les négociations à trois afin de dégager un bon accord», nous confirme Patrick Dury, le président du LCGB.

L’index restera la principale pomme de discorde entre syndicats et patronat. «Dès le mois de mars, on a insisté sur le fait que l’inflation allait continuer à s’accentuer en raison de la guerre en Ukraine. Par conséquent, la succession de tranches indiciaires n’est pas une surprise», clame Nora Back, également contactée par nos soins. Sa conclusion est sans appel : «Il faut mettre fin à la manipulation de l’index, faute de quoi, des tranches dues risquent d’être supprimées.»

Bettel, Backes, Fayot et Turmes à la table

Du côté du LCGB, deux priorités sont énoncées : le maintien du pouvoir d’achat et la sauvegarde des emplois. «Il est très clair que la situation s’est détériorée depuis le printemps», constate Patrick Dury. Le président du syndicat chrétien veut qu’un «état des lieux détaillé» soit dressé avant le début des négociations tripartites. Les trois syndicats appellent d’ailleurs le gouvernement à ne pas précipiter les choses. «Il faut bien préparer les négociations afin d’arriver à un accord», insiste Patrick Dury. «Il faudra se donner le temps nécessaire et ne pas forcer les choses comme cela fut le cas en mars», renchérit Nora Back.

L’OGBL s’attend à ce qu’une analyse complète de la situation des entreprises soit mise sur la table. «Pour les aider de manière ciblée, il nous faut savoir quelles sont réellement les sociétés qui souffrent de la hausse des prix de l’énergie ou de la pénurie de matières premières. D’autres sont peut-être plus touchées par le coût de la main-d’œuvre», énumère Nora Back. Il faudrait différencier, y compris au sein de l’important secteur tertiaire. «Ces entreprises sont moins exposées que l’industrie ou l’artisanat. Il ne peut donc plus être question de sortir l’arrosoir», martèle la présidente de l’OGBL.

La CGFP et son secrétaire général, Steve Heiliger, sont restés plus discrets en amont de la réunion de jeudi : «Nous allons réserver la primauté de notre analyse de la situation au gouvernement.» Le Premier ministre sera entouré par la ministre des Finances, Yuriko Backes, le ministre de l’Économie, Franz Fayot, et le ministre de l’Énergie, Claude Turmes.

En juillet : les prix alimentaires à la hausse,
le diesel, l'essence et le mazout en baisse

Les chiffres risquent d’être périmés à l’approche de la rentrée de mi-septembre. Il est cependant à constater que malgré l’inflation galopante, les prix pour les produits alimentaires et les carburants, deux des coûts essentiels pour les ménages, continuent à varier.

La mauvaise nouvelle d’abord : à part les fruits frais (-1,5 %) et le poisson (-1,3 %), tous les prix alimentaires ont continué à augmenter en juillet. Il s’agit notamment des légumes (+4,8 %), des céréales (+3,5 %) et des produits laitiers (+1,8 %). Dans leur globalité, le passage en caisse coûte 7,9 % de plus aux consommateurs.

Par contre, la flambée des prix à la pompe a pu être freinée en juillet. L’essence a baissé de 8,7 % tandis que le diesel a vu son prix baisser de 4,6 %. Le mazout de chauffage a été vendu 6,9 % moins cher en juillet qu’en juin. Il reste toutefois à voir quel sera l’effet de la fin du rabais de 7,5 centimes d’euro par litre d’essence et de diesel, qui viendra à échéance le 31 août.

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