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UEL : «L’accord tripartite n’est pas à remettre en question»


Michel Reckinger plaide pour des «négociations responsables». (Photo : archives lq/tania feller)

Michel Reckinger, le président de l’association patronale UEL, souligne d’ores et déjà que le principe du versement d’une seule tranche indiciaire en l’espace de 12 mois doit être maintenu.

Après les syndicats en matinée, ce sera au tour du patronat, réuni sous le toit de l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL), d’être reçu, jeudi en début d’après-midi, par la délégation du gouvernement emmenée par le Premier ministre, Xavier Bettel. «On s’attend à un échange d’informations qui doit nous servir en vue des prochains mois. Il s’agira de prendre le pouls de part et d’autre de la table», affirme Michel Reckinger, le président de l’UEL, contacté hier par nos soins.

Si la «réunion de consultation bilatérale» doit permettre de préparer une prochaine tripartite, le patron des patrons annonce déjà la couleur. Même si la situation socioéconomique s’est dégradée depuis l’accord tripartite du 31 mars dernier, l’UEL et son président estiment qu’«il n’y a pas de raison fondamentale de remettre en question l’accord conclu». Traduisez : le camp patronal veut maintenir le principe qu’une seule tranche indiciaire soit versée en l’espace de 12 mois.

Michel Reckinger souhaite que les négociations à venir se déroulent dans un climat serein. «Il faudra faire preuve de responsabilité. On va se mettre à table pour trouver des solutions, non pas de manière individuelle, mais pour s’assurer que le pays dans son entièreté ne perde pas trop de plumes au vu de la situation actuelle», avance-t-il.

Pleine confiance accordée au Statec

Il reste à voir quelles seront les «solutions» voulues à la fois par le gouvernement, les syndicats et le patronat. Le scénario le plus pessimiste du Statec, datant de début août, annonce une succession à très courte échéance de tranches indiciaires qui vont être déclenchées. En attendant une actualisation des prévisions qui sera publiée début septembre, l’Institut national des statistiques mise pour le quatrième trimestre, soit entre octobre et décembre, sur un prochain index, le troisième de cette année après la tranche versée en avril et celle due en juin, mais reportée à avril 2023.

D’autres tranches risquent de suivre courant 2023, qui viendraient s’ajouter à l’index déjà reporté. L’embouteillage redouté à la sortie du printemps devrait donc encore s’aggraver. Au vu de la situation volatile, peut-on se fier aux chiffres du Statec? «Contrairement à ce que d’aucuns affirment, la tripartite de mars était très bien préparée. On se trouvait alors en tout début de guerre en Ukraine. Les chiffres du Statec indiquaient que la situation allait se corser si la guerre perdurait. Fondamentalement, rien n’a changé», avance Michel Reckinger.

Comme souligné plus haut, l’UEL ne compte pas accepter le versement de plus d’une tranche indiciaire par an. «Tout comme les ménages, les entreprises sont aussi lourdement impactées par l’inflation généralisée. Ce ne sont pas uniquement les prix de l’énergie qui nous préoccupent. Les prix pour les matières premières sont à la hausse, les chaînes d’approvisionnement sont toujours perturbées», explique Michel Reckinger.

Un autre phénomène plomberait l’économie : «La hausse des taux d’intérêt par la Banque centrale européenne rend les prêts plus chers. Les investissements sont, par conséquent, en recul. Les consommateurs, également impactés, dépensent aussi moins.»

L’équation à résoudre à l’approche de l’hiver par les partenaires sociaux sera périlleuse.

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