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Trafic d’héroïne: la dérive d’une employée luxembourgeoise


Entre février et mars 2023, les enquêteurs ont recensé plus de 200 transactions de cocaïne et d’héroïne à Longwy. (Photo : rl)

Un vaste trafic de drogue a été démantelé à Longwy. Parmi les prévenus présentés au tribunal jeudi figuraient quatre hommes en situation irrégulière et une employée luxembourgeoise.

Je n’ai jamais dit ça.» La phrase revient à de multiples reprises dans la bouche de quatre des cinq prévenus présentés en comparution immédiate le 20 avril au tribunal de Val de Briey. Seule Pascale assume la plupart de ses propos tenus quelques semaines plus tôt devant les enquêteurs. Le 27 mars dernier, en compagnie d’un complice, l’employée de restauration luxembourgeoise est interpellée au volant de sa Skoda avec 230 grammes de cocaïne et 128 grammes d’héroïne. La quadragénaire a multiplié les trajets vers les Pays-Bas pour importer la marchandise.

La valeur à la revente de la saisie est estimée à près de 20 000 euros. Au cours de ses auditions, la mère de famille reconnaît avoir importé à quarante reprises des stupéfiants à Longwy, en un an. Des risques inconsidérés pour une rétribution dérisoire : à chaque aller-retour entre la France et les Pays-Bas, la quadragénaire touchait une soixantaine d’euros afin de satisfaire sa consommation personnelle.

Une base arrière à Longuyon

Le rôle de Pascale ne s’est pas limité au transport de la marchandise. Pour le compte du réseau, la Luxembourgeoise a procédé à de multiples virements vers la Tunisie, le pays d’origine d’une partie des prévenus. Elle a aussi joué le rôle de taxi entre la rue du Maréchal-Joffre à Longuyon, où se trouvait l’appartement des trafiquants, et la place du Général-Leclerc à Longwy-Bas, où se déroulaient les ventes. «Elle n’a pas réfléchi et avait l’impression de rendre service. On lui fait porter un costume trop grand pour elle», soutient la défense.

Le procureur Félix Gros pointe également la responsabilité des quatre vendeurs. En situation irrégulière sur le territoire français, ils ont été confondus par des photographies, des écoutes téléphoniques, des tapissages et les témoignages de plusieurs clients.

Face aux dénégations des prévenus, la justice n’a pas réussi à identifier un éventuel meneur. Les peines à l’encontre d’Idris, Hatem, Wael et Ali vont de 20 à 25 mois d’emprisonnement ferme. Une interdiction du territoire français (ITF) est également prononcée à leur égard. Pascale écope de deux ans de prison dont un an de sursis.

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