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Tirs mortels à Bonnevoie : le policier condamné


Le 11 avril 2018, un policier a fait feu sur une voiture qui tentait d’échapper à un contrôle de police à Bonnevoie. Photo : archives lq/fabrizio pizzolante

La 13ᵉ chambre criminelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg a condamné ce mercredi l’ancien policier du meurtre d’un automobiliste et n’a pas retenu la thèse de la légitime défense, mais l’excuse de provocation. 

Le 13 octobre dernier, le parquet avait requis une peine de réclusion criminelle de 30 ans assortie d’un large sursis. La défense avait plaidé l’acquittement, avançant que l’ancien policier avait agi en état de légitime défense.

La 13eme chambre criminelle a écarté cette hypothèse et a condamné le jeune homme de 27 ans pour meurtre à une peine de 5 ans de prison ferme dont 3 avec sursis, ainsi qu’à une amende de 5 000 euros ainsi qu’aux frais de sa poursuite pénale. 

Il a été reconnu responsable aux deux tiers et devra également verser la somme de 20 000 euros aux parties civiles, entre autres. 

Le 11 avril 2018 à Bonnevoie, l’ancien policier a tué un automobiliste qui avait refusé d’obtempérer en tirant à trois reprises sur la voiture de marque Mercedes qui avançait vers lui. Erreur professionnelle, légitime défense, tendance perverse, toutes les pistes ont été explorées lors d’une reconstitution notamment. 

Pour la substitut du procureur, l’ancien policier, décrit comme un cow-boy, aurait attendu une situation pour pouvoir faire usage de son arme de service. 

Au fil de onze audiences, de nombreux témoins, experts, enquêteurs et policiers se sont succédés à la barre afin d’aider les juges à trancher. Les uns ont décrypté et analysés la scène de crime, les tirs et les enseignements prodigués à l’école de police, les autres la psyché du prévenu. 

Une psyché sur laquelle reposait presque entièrement le réquisitoire du parquet pour qui «le mobile est clair». «La défense a reconnu l’homicide volontaire», rappelle la parquetière qui cite Me Penning qui avait affirmé que «c’était la vie du prévenu ou celle de l’automobiliste». 

Me Penning avait rétorqué que les anciens collègues du policier ont minimisé son attirance pour les armes à feu «sous serment» à la barre, les experts psychiatres n’ont pas décelé de «fantasme de tuer», tout a été trop vite pour que le prévenu ait pu développer une intention de tuer… «C’est tordu !», s’était offusqué l’avocat. «C’est tordu d’affirmer que mon client a changé le fonctionnement de tout un commissariat de police» pour se créer une situation qui se prête au tir. 

Retrouvez tout le déroulement du procès:

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