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Space mining : guerre des étoiles à la Chambre


Le gouvernement et son ministre de l'Économie visent la Lune en 2020, dans le cadre du «space mining». (illustration AP)

Face aux critiques de l’opposition concernant la gestion financière du «space mining», qui vise à l’exploration et à l’utilisation des ressources de l’espace, le ministre de l’Économie contre-attaque.

Les attaques ne datent pas d’hier, mais plutôt de la période du gouvernement d’affaires courantes postélections législatives 2018, lorsque le CSV a tout fait pour tenter d’approcher le DP en vue de former une coalition avec lui et, par la même occasion, afin d’envoyer le LSAP du ministre de l’Économie, Étienne Schneider, dans l’opposition. Le député chrétien-social Laurent Mosar avait alors tenté de décrédibiliser l’action politique du ministre en matière de «space mining». Dans cette optique, son principal cheval de bataille avait été de dénoncer la perte de près de 12 millions d’euros qui avaient été investis dans une société américaine du nom de Planetary Resources, Inc., qui a déclaré faillite depuis.

Au Parlement, jeudi, le député Laurent Mosar est revenu à la charge : «Le CSV a toujours soutenu, de manière générale, le space mining, et il le soutient encore aujourd’hui. Ceci dit, bien que cette entreprise ait fait une bonne publicité au Luxembourg, les retombées concrètes sont très faibles; mais la gestion financière qui a été faite est de l’ordre de l’amateurisme. Le CSV est d’avis qu’avec davantage d’expertise et de prudence, la perte de 12 millions d’euros (via la société Planetary Resources, Inc.) aurait pu être évitée. Et cela, nous ne pouvons l’accepter!»

Si le CSV ne peut accepter la perte de cette somme, le ministre de l’Économie et les députés de la majorité ont quant à eux une vision bien différente de ce coup de poker. Unanimes, ils ont évoqué «un secteur à risque» et une «stratégie qui portera ses fruits à long terme».

Qui ne tente rien…

Pour sa part, Étienne Schneider est allé plus loin dans une contre-attaque cinglante : «Vous m’accusez d’amateurisme, ce qui signifie qu’un Richard Branson ou que le fondateur d’Amazon sont également des amateurs. Monsieur Mosar a encouragé l’initiative à l’époque et maintenant il retourne sa veste à cause de cette prise de risque qui a mal tourné… Si tout le monde adoptait votre attitude, monsieur Mosar, jamais il n’y aurait eu de secteur industriel au Luxembourg ni de place financière ni de SAS Astra !»

Outre la gestion financière du projet, le député du CSV s’est attaché à fustiger les retombées effectives du projet en termes de création d’emplois : «Le ministre Étienne Schneider avait annoncé que le projet attirerait nombre d’entreprises au Grand-Duché, lesquelles créeraient nombre d’emplois; alors où sont-elles ces entreprises et où sont-ils ces employés ?», s’est interrogé Laurent Mosar.

Selon le député LSAP Franz Fayot, les chiffres parlent d’eux-mêmes : «Plus de 20 entreprises actives dans le secteur spatial se sont déjà implantées au Luxembourg au cours des 148 derniers mois, pour une création de 70 emplois.» Pour enfoncer le clou, le ministre Étienne Schneider a précisé que ce sont au total quelque 800 personnes qui travaillent dans le secteur au Grand-Duché et que le secteur connaît une croissance annuelle de près de 7%.

Claude Damiani

Objectif Lune

Le ministre de l’Économie a confirmé qu’une première mission sur la Lune et sous bannière luxembourgeoise était programmée l’année prochaine.

En effet, après une levée de fonds de 80 millions d’euros en décembre 2017, la société japonaise ispace, qui est implantée au Luxembourg, coopère avec la société SpaceX pour deux lancements sur la Lune et a conclu des partenariats avec le Luxembourg Institute of Science and Technology et le Fonds national de la recherche pour, d’une part, développer un spectrogramme de masse compact visant à trouver de l’eau sur la Lune et, d’autre part, travailler au système de navigation du véhicule lunaire.

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