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Simone Beissel dérape et enflamme la toile


La députée et échevine de Luxembourg Simone Beissel a eu des mots indélicats qui n’ont pas manqué d’irriter le président de la CCDH, Gilbert Pregno.  (Photo : archives lq/julien garroy)

La députée et échevine de la capitale Simone Beissel a eu un ton et des mots indélicats envers les mendiants et la Commission consultative des droits de l’homme. Elle s’en est excusée.

Elle a dérapé et s’en est excusée. La députée et échevine libérale de la capitale Simone Beissel a eu des mots inconvenants en évoquant le thème de la mendicité avec sa complice Astrid Lulling dans l’émission «Riicht eraus», diffusée sur Apart TV. L’élue s’est emportée contre les «Roms» et les «Sinti», qui ont commencé à envahir les rues de Luxembourg, «il y a une dizaine d’années», conséquence de l’adhésion de la Roumanie à l’Union européenne.

Cette première observation a suffi à faire bondir le président de la Commission consultative des droits de l’homme. Lui-même cité à plusieurs reprises durant l’émission et accusé de «tout mélanger» aurait tort sur toute la ligne, selon les deux protagonistes de l’émission. Leur lecture des droits de l’homme diffère de celle de la CCDH, et son président, Gilbert Pregno, n’apprécie guère la leçon qui consiste à expliquer aux spectateurs pourquoi «il est important d’interdire la mendicité».

En voyage au Cambodge, le président a posté sur les réseaux sociaux l’extrait de l’émission en question qui date de janvier dernier. Il a essayé de se forcer à rire, mais sans y parvenir, écrit-il. «Si nous avions eu seulement des défenseurs des droits humains comme vous deux, nous n’en serions pas là où nous en sommes aujourd’hui», conclut-il dans son post qui a attiré l’attention sur la toile.

Colère à la CCDH

Quand Simone Beissel s’est vantée à plusieurs reprises de «nourrir» les mendiants, refusant catégoriquement de leur «donner de l’argent», les réactions se sont multipliées. La députée, connue pour sa rusticité naturelle, a employé le verbe «fidderen», en luxembourgeois, qui s’utilise, en général, quand on parle de nourrir un animal.

Joint par nos confrères de la radio 100,7, le président de la CCDH ne décolère pas. Il ne comprend pas comment des personnes ayant un mandat politique, comme Simone Beissel, peuvent s’exprimer de la sorte, avec un tel vocabulaire, en ciblant des ethnies bien précises. «Si j’étais populiste, je m’assoirais et je laisserais des gens comme Madame Beissel parler (…)», a déclaré le président qui dit encore ne pas supporter l’attitude des deux femmes qu’il accuse de tracer un boulevard pour les populistes de tous poils.

«Et les autres membres du gouvernement ? Comment acceptent-ils le fait que de telles déclarations méprisantes envers les droits de l’homme soient faites et affaiblissent notre État de droit ?», questionne-t-il.

Excuses publiques

Encore une fois, le président du DP, Lex Delles, a volé au secours d’un de ses membres pour éteindre l’incendie. Après l’affaire de la bruyante dispute du ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch, avec une ex-conquête, voilà qu’il faut excuser les indélicatesses verbales de Simone Beissel.

La députée a elle-même fini par présenter ses excuses, hier, sur les réseaux sociaux. Elle reconnaît avoir utilisé un ton et des mots déplacés. «Pour ceux qui me connaissent, la dignité de chaque personne, le traitement respectueux de chacun et l’engagement envers les plus vulnérables de notre société ont toujours été des valeurs fondamentales que je partage pleinement», a-t-elle ajouté.

Pour les libéraux, le démarrage de cette nouvelle législature n’est pas moins chaotique que pour les chrétiens-sociaux. Le dossier mendicité a fait déraper le ministre des Affaires intérieures, Léon Gloden, face aux députés en séance plénière, ratant ainsi son entrée dans ce nouveau gouvernement.

S’il est une élue qui ne se préoccupe pas des petites histoires de tasse brisée et de langage déplacé, c’est la députée-maire de la capitale. Lydie Polfer a obtenu ce qu’elle voulait. Les rues de la capitale sont beaucoup moins encombrées par les «mendiants agressifs», comme elle a pu l’observer, et elle salue, au contraire, la volonté du ministre des Affaires intérieures, Léon Gloden, de vouloir l’aider à faire régner plus de sécurité en ville.

La bourgmestre libérale de la capitale se dit également sereine en ce qui concerne la base légale du règlement communal interdisant la mendicité simple et se montre déterminée à remporter la bataille judiciaire autour de ce règlement communal qui interdit toute forme de mendicité dans certains secteurs de la ville.

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