La grande migration des supporters luxembourgeois vers Tbilissi a eu lieu mercredi. À 24 heures du coup d’envoi, l’ambiance montait dans les ruelles de la capitale géorgienne.
Tous les chemins mènent non seulement à Rome, mais visiblement aussi à Tbilissi! Les Luxembourgeois voulant assister à ce qui pourrait devenir – tout le Grand-Duché l’espère – le premier pas vers un exploit historique n’ont pas hésité à faire chauffer les sites de réservation de voyages. À défaut d’un vol charter depuis le Findel, voire d’une liaison directe entre les deux capitales, il fallait se montrer inventif pour rejoindre la Géorgie. La liste des aéroports de transit est aussi longue que les périples vécus par les supporters des Roud Léiwen, qui ont soif de victoires, mais aussi de découvertes.
Les premiers sont arrivés dès le week-end dernier, pour voir du pays. Tous les autres ont suivi à partir de lundi, que ce soit via Bruxelles, Charleroi, Cologne, Berlin, Amsterdam, Paris, Munich, Istanbul ou même Milan. «Mon frère a pris un vol depuis là-bas, mais pas vers Tbilissi. Il a atterri à Koutaïssi, à 300 km par la route. C’est avec une voiture de location que lui et ses potes nous ont rejoints», raconte Joe. Le même voyage attendait des supporters partis de Charleroi ou Berlin, faute d’avoir trouvé un siège dans un avion vers Istanbul ou la capitale géorgienne.
Mais quelle est leur motivation ? «On est bien entendu là pour le match. Mais aussi pour découvrir un nouveau pays. Et, on espère pouvoir vivre un moment historique», lance un supporter assis sur la terrasse d’une des nombreuses caves à vin de la ville. «Désormais, les Roud Léiwen vous amènent à voyager dans de nouveaux pays. Ce n’était pas vraiment le cas avant. Je suis venu pour deux équipes, celle des joueurs et celle de mes amis», poursuit Joe.
Mercredi soir, les supporters étaient, a priori, tous arrivés à bon port. Et on pouvait les rencontrer, dans un premier temps en petits groupes, aux nombreuses terrasses, bars et, donc, surtout… caves à vin du cœur historique du «lieu chaud», traduction en français de Tbilissi.
«Je mise plutôt sur mille supporters ou plus»
Une première délégation plus large a déferlé dès la matinée dans le centre-ville. Une quarantaine de supporters a réservé le déplacement par l’intermédiaire d’une agence de voyages luxembourgeoise. «Je suis parti de chez moi à Wiltz, mardi à 14 h, pour rejoindre le Findel et notre vol vers Istanbul, qui est arrivé peu avant minuit. Le vol vers Tbilissi est parti une heure plus tard, pour arriver à l’hôtel vers 6 h mercredi matin», relate Jean-Claude, membre des Éislécker Standard-Men, un club grand-ducal de supporters du Standard de Liège, et secrétaire du FC Wiltz.
Les Nordistes sont d’ailleurs présents en nombre dans la capitale géorgienne. «Après trois heures de sommeil, on a eu droit à une visite guidée, avant de se faire un superbe restaurant, jusqu’à 17 h», reprend le fidèle supporter des Roud Léiwen. Dans ce même groupe de voyage se trouve d’ailleurs au grand complet l’entourage de Leo Barreiro, dont ses parents et sa petite amie.
Mais les rencontres parfois insolites ne se sont pas arrêtées là. Dans les petites ruelles, on a ainsi croisé un autre groupe d’amis. L’un d’entre eux s’exclame : «Nous avons déjà adopté un chien errant. Et devinez? On l’a baptisé Gerson!, rigole-t-il. J’espère qu’il nous portera chance et que le vrai Gerson va marquer!» Dans ce même groupe, certains ont transité par Munich, la capitale bavaroise. «On a eu le temps d’aller à la Hofbräuhaus pour manger un Schweinshaxe et des Mass. Et puis, retour vers l’aéroport pour maintenant être assis, ici, en terrasse, avec « notre » chien», raconte cet autre Luxembourgeois.
Quelques verres de vin et bières géorgiennes plus tard – oui, on en sert à Tbilissi – place au dîner. En terrasse ou dans des restaurants plus traditionnels, les établissements de la capitale de la Géorgie pouvaient se préparer, mercredi soir, à ce qui ressemblait au calme avant la tempête. Le M-Block a, en effet, fixé rendez-vous à la colonie grand-ducale dans l’étroit quartier, entièrement pavé, de la rue Rkinis Rigi.
«Est-ce qu’il n’y a vraiment que 400 supporters ayant fait le trajet ? Je ne suis pas sûr, je mise plutôt sur mille ou plus», avance un membre du FC Ehlerange, accompagné de potes du FC Kiischpelt. On aura un premier élément de réponse ce jeudi en début d’après-midi, si le point de chute rouge-blanc-bleu affiche rapidement complet.
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