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Salaire minium : la riposte virulente de Nicolas Schmit


Le ministre du Travail luxembourgeoise s'alarme d'un projet européen qui obligerait, dans le cas du Luxembourg, à une prise en charge des allocations chômages des travailleurs non-résidents sur douze mois, et non pas trois (photo d'illustration : Jean-Claude Ernst).

Le ministre socialiste du Travail n’hésite pas à remettre à leur place tous ceux qui fustigent son intention d’augmenter substantiellement le salaire social minimum (SSM). Au passage, il fustige le DP et le patronat. Le ministre n’est également pas fermé à une tripartite pour débattre du sujet.

L’ambiance au Conseil de gouvernement de ce vendredi matin risque d’être tendue. Après les querelles internes au sein du DP, révélées le week-end dernier dans nos colonnes, le Premier ministre libéral, Xavier Bettel, se retrouve dès son retour de son voyage en Afrique confronté à un autre incendie. Cette fois, la hausse du salaire social minimum, revendiquée mardi par l’OGBL, cause des vagues, aussi bien dans le camp politique et économique. Mercredi, le ministre socialiste du Travail, Nicolas Schmit, avait laissé transparaître sur les ondes de RTL qu’il était en faveur d’une augmentation substantielle du SSM.

Le DP, pourtant un des deux partenaires de coalition du LSAP, n’a pas tardé à envoyer une fin de non-recevoir au ministre du Travail. « Le DP ne mène pas de politique au détriment des entreprises », a ainsi tranché sur Twitter le jeune député Max Hahn. Le nouveau secrétaire général du DP, Claude Lamberty, a lui estimé sur ce même réseau social qu’ « une hausse du salaire minimum risque d’inverser la tendance » positive que connaît la courbe du chômage.

Le son de cloche n’était pas autre du côté du patronat. « Je comprends la situation difficile des personnes qui doivent vivre avec le salaire minimum, mais le problème se situe plutôt au niveau des prix du logement », a ainsi souligné jeudi sur RTL le patron des patrons, Jean-Jacques Rommes, administrateur-délégué de l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL).

Le CSV appelle Bettel « à mettre de l’ordre »

Le CSV et son chef de file Claude Wiseler se sont eux dit « étonnés » de la sortie de Nicolas Schmit tout en appelant le Premier ministre « à mettre de l’ordre dans son gouvernement ».

Toutes ces réactions ont fait réagir de manière virulente le ministre du Travail, contacté jeudi par Le Quotidien. « On ne peut pas ignorer l’appel syndical », souligne d’entrée Nicolas Schmit. « J’ai réagi en tant que social-démocrate convaincu, et ni en tant que ministre ou en tant que membre du LSAP », enchaîne-t-il. Il affirme vouloir continuer à « rester à l’écoute des gens ».

Tout en soulignant ne pas encore « être en campagne », Nicolas Schmit lance un appel à ses collègues siégeant au gouvernement. « Le gouvernement devra se consacrer à cette thématique. Renvoyer vers l’accord de coalition qui ne faisait pas allusion au salaire social minimum ne doit pas servir d’excuse (…) Si on ne s’y attelle pas en raison des élections, qui sont pourtant encore loin, le gouvernement peut aussi s’enfermer dans une boîte et ressortir uniquement au moment du lancement de la campagne après l’été prochain », balance sans détour le ministre socialiste, qui semble avoir digéré pour de bon son non-départ en 2016 à la Cour des comptes européenne.

Pour approfondir le débat sur la situation sociale au Luxembourg (« Personne ne peut démentir que le pays connait des problèmes sociaux »), Nicolas Schmit affirme de ne pas pouvoir « nier qu’il serait utile » de convoquer une tripartite nationale (gouvernement, patronat et syndicats autour d’une même table). Cette option est également envisageable pour déi gréng, et même pour le CSV. Mais qu’en est-il du DP ? Un début de réponse devrait être connu dès ce vendredi matin.

David Marques

Retrouvez notre page consacrée au débat sur le salaire minimum dans notre édition papier de ce vendredi, 1er décembre.

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