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Rixe dans la rue de Strasbourg : ivre, il s’est armé d’un cutter


Le prévenu comparaissait pour trois faits différents survenus dans le quartier Gare, à Luxembourg.

Djamilo semble tout prendre à la légère, même son alcoolisme. Ce «problème» sert pourtant d’alibi à ses comportements délictueux. Il comparaissait pour trois affaires correctionnelles.

«Chaque action de votre part sera suivie d’une réponse judiciaire.» Voilà Djamilo prévenu. Le procureur a requis une peine de 18 mois de prison à l’encontre du jeune homme de 31 ans – et une peine de 3 mois de prison à l’encontre de son complice – dans une des trois affaires pour lesquelles il comparaissait face à la 9e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg. Le magistrat craint «que ce ne soit pas la dernière fois que nous nous croisons» dans un tribunal. Arrivé au Luxembourg en 2012, le prévenu vivotait dans le quartier Gare avant d’être placé en détention préventive.

Djamilo rejette ses erreurs et les inscriptions pour coups et blessures volontaires à son casier judiciaire sur «le problème d’alcool qui me détruit», quand il n’a personne d’autre à blâmer à sa place. Les policiers auraient enquêté à charge au lieu de convoquer des témoins, l’agent d’exploitation d’un parking lui aurait mal parlé et l’agent de sécurité d’un supermarché se tromperait. Le 31 mars 2023, Saïdo et lui ont volé deux bouteilles d’alcool dans le quartier Gare à Luxembourg, où les deux trentenaires avaient l’habitude de traîner. Saïdo a oublié, mais se reconnaît sur les images de vidéosurveillance. «Je purge une peine de 9 ans de prison, ce vol ne change pas grand-chose», reconnaît-il, philosophe. Djamilo assure, quant à lui, avoir abandonné la bouteille en caisse, ne parvenant pas à ôter l’antivol.

Le 28 août 2023, vers 17 h, Djamilo a blessé un de ses amis au visage avec un cutter. «Je sortais d’un rendez-vous avec mon assistante sociale pour parler d’un placement en thérapie pour me débarrasser de mon problème d’alcool. J’ai croisé des amis et nous avons picolé. Nous avons commencé à nous chauffer. Il a sorti un couteau», raconte le jeune Cap-Verdien. «J’ai pris le cutter pour me défendre.» Deux agents d’À vos côtés qui se trouvaient dans le centre sportif de la rue de Strasbourg ont été alertés par des cris. «Le temps que nous réagissions, la bagarre avait déjà commencé», a témoigné l’un d’eux. «Je ne sais pas lequel des deux a sorti son arme en premier.»

«Il nous a crié dessus»

Personne n’a vu qui avait initié la bagarre. Mais un des agents a vu le prévenu blesser son ami. Un homme est finalement parvenu à les séparer à coups de gaz lacrymogène. Le prévenu a ensuite pris la fuite pour échapper à la police. À la barre, il évoque une situation de légitime défense en espérant échapper à une condamnation, mais le procureur lui coupe l’herbe sous le pied. «Le prévenu n’avait pas besoin de riposter. Il pouvait s’enfuir directement.» Son avocat a répliqué en indiquant que tourner le dos à une personne armée pouvait s’avérer très dangereux.

Le 10 décembre 2023, un agent d’exploitation a surpris Djamilo et une amie dans un parking souterrain de la capitale. Selon ce dernier, Djamilo n’aurait pas apprécié qu’il leur demande de quitter les lieux et l’aurait menacé avec un couteau. «Il n’a pas été violent et est parti quand j’ai dit que j’avais prévenu la police», explique le témoin qui précise s’être senti menacé par le grand jeune homme. «Je ne l’ai pas menacé. Je lui ai bien parlé», soutient le prévenu. «Il nous a crié dessus. Nous ne sommes pas des chiens.» D’ailleurs, dit-il, il n’avait pas de couteau, juste une cuillère. «Nous pensions être tranquilles au dernier étage du parking pour prendre de la drogue. On ne peut pas consommer dans la rue.»

Le lendemain, le jeune homme est arrêté par la police dans la rue Joseph-Junck. L’action s’avère musclée et Djamilo est accusé de rébellion. «J’avais consommé de la drogue et de l’alcool avec mes amis. J’ai paniqué. Les policiers m’ont attrapé sans rien me dire», assure le prévenu. «J’avais sept témoins, mais la police a refusé de les entendre.» «Vous ne vous êtes pas laissé faire, vous vous êtes débattu et vous avez essayé de frapper les agents de police», lui répond la présidente. «Mon client n’a pas compris ce qui lui arrivait. Il était en permanence sous influence de stupéfiants ou d’alcool», a essayé d’expliquer son avocat avant de prier le tribunal d’être clément avec Djamilo.

Le prononcé est fixé au 28 mars prochain.

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