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Réorganisation des bus RGTR : des communes s’inquiètent


Les conclusions définitives de la réorganisation du réseau RGTR ne sont pas encore rendues... mais il y a un risque de complexification, déplorent déjà certaines communes (Photo : Didier Sylvestre).

Le RGTR, le plus important fournisseur de services de transports publics au Luxembourg est en phase de réorganisation. Les communes n’acceptent pas toujours ce qu’on leur propose.

La réorganisation du réseau RGTR en marche depuis trois ans a donné lieu à des enquêtes et des études ainsi qu’à des ateliers de travail et des présentations à travers le pays. Il s’agit d’optimiser les flux mais les communes qui ont maintenant fait parvenir leur avis au ministère de la Mobilité ne sont pas toujours satisfaites du résultat.
Les services de François Bausch ne veulent pas communiquer sur les conclusions qu’ils ont tirées des prises de positions des élus locaux, préférant attendre une prochaine conférence de presse pour les présenter.
En attendant, certaines communes ont publié leur avis sur la toile et les consulter renseigne sur les effets de la réorganisation en cours. Le réseau qui doit être présenté début 2020 au grand public et dont les premiers changements seront mis en œuvre en mai 2020, pose quelques soucis aux élus locaux qui craignent une détérioration par rapport à l’existant. Si de nombreuses mesures ont été saluées comme les lignes express qui constituent avec le réseau ferroviaire les piliers principaux du nouveau réseau, d’autres risquent d’avoir l’effet contraire à celui recherché. En d’autres termes, ceux qui prenaient le bus avant risquent de revenir à la voiture.

« J’espère qu’ils vont retravailler leur document »

«J’espère qu’ils vont retravailler leur document et nous faire une nouvelle proposition», nous confie le bourgmestre de Wormeldange, Max Hengel (CSV). Dans l’avis que sa commune a rendu au ministère, on y lit beaucoup de regrets et déceptions. Des arrêts qui ne sont plus desservis dans les zones résidentielles, d’autres qui auraient mérité d’être créés dans la zone artisanale, une ligne vers l’université d’Esch-Belval supprimée, la même qui assurait une connexion directe avec le domaine thermal de Mondorf-les-Bains. Puis il y a les modifications de trajets parfois hasardeuses : des routes susceptibles d’être impraticables en hiver ou encore une hauteur de pont qui fait obstacle à un bus.
«On a relevé quelques perles dans le document de 400 pages que l’on a reçu du ministère et que nous avons dû parcourir pour retrouver les lignes qui concernaient Wormeldange et ses connexion», peste encore le bourgmestre qui s’attendait à un meilleur service.
Les régions rurales ne seraient pas à la fête à en croire Max Hengel qui les entend se plaindre autant que lui. «À mon avis, cette réorganisation est prématurée tant que le réseau tram n’est pas achevé avec les bus qui amènent les gens vers les stations du tram», estime-t-il. «Ils ont regardé le nombre de passagers actuels mais pas les futurs usagers potentiels», regrette le bourgmestre chrétien-social. Plutôt que de supprimer des lignes, il suggère de diminuer la taille des bus et de garder à l’esprit que la croissance de la population dans les zones rurales explose.

Des réalités ignorées

Dans d’autres avis, comme celui de Larochette, c’est aussi la déception. Des arrêts y sont supprimés alors qu’ils ont «leur importance d’un point de vue touristique» en ce qu’«ils se situent à proximité de campings dont un avec une capacité de 600 emplacements pouvant accueillir 2 000 touristes en même temps», peut-on y lire. Des arrêts délaissés servaient aux habitants de la commune à se rendre aux installations sportives du plateau Birkelt. «Nous ne comprenons pas et n’approuvons pas du tout la suppression des lignes dites lignes d’usine. Pour beaucoup d’habitants de Larochette et en particulier ceux travaillant dans la zone industrielle de Colmar-Berg, ces lignes d’usine revêtent une grande importance puisque les connexions sont adaptées aux horaires de travail irréguliers», note la commune de Larochette.
Du côté de Kopstal, on fait part du mécontentement des citoyens dû aux retards importants des bus RGTR.
«L’observation des horaires planifiés constitue un des défis à prendre en compte lors de la réorganisation du réseau RGTR», relève la commune. Autre critique : de nombreuses lignes RGTR passent actuellement par les localités de Bridel et Kopstal mais ne s’y arrêtent pas. Du moins pas pour laisser descendre les passagers mais uniquement pour les laisser monter. «Incompréhensible», juge la commune de Kopstal. «Chaque bus RGTR passant par notre commune devrait laisser monter et descendre les passagers», conclut-elle.
Kehlen qui a publié elle aussi son avis sur cette réorganisation a très pragmatiquement souligné ses points forts et ses faiblesses. Meilleure desserte d’Olm, excellente cadence de la connexion vers la gare de Mersch, nouvelles lignes, figurent au chapitre des satisfactions. En revanche, là encore on regrette l’absence d’une ligne vers Esch-Belval, ou vers les gares de Capellen et Mamer. Et il y a les points «inacceptables», comme la suppression de lignes très fréquentées.
Keispelt et Meispelt ne sont pas desservis par la ligne 911 et perdraient ainsi leur accès direct vers Kopstal, Bridel, Rollingergrund et Lux-Étoile, regrette la commune de Kehlen qui se plaint aussi des mauvaises cadences prévues dans cette réorganisation.
Le ministère ne pourra certainement pas répondre favorablement à toutes les doléances formulées dans les avis des communes. Reste à voir ce qu’il retiendra de cette consultation.

Geneviève Montaigu

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