Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Flavio Giannotte n’ira pas aux Jeux de Paris. Il a en effet été battu en quarts de finale du tournoi de qualification olympique à Differdange.
La règle est cruelle. Mais il la connaissait parfaitement : à la fin, il n’en resterait qu’un! Pour aller à Paris, les escrimeurs en lice dans le tournoi de qualification olympique pour l’Europe n’avaient qu’une seule solution : aller au bout du tournoi. Un événement organisé à l’Ecole internationale de Differdange, là même où Flavio Giannotte travaille tous les jours en tant que prof de sport.
Le matin, il a débuté sa journée comme dans un rêve. Auteur d’un parfait 6-0 en poules, il était n°1 à l’indice et abordait donc en position de tête de série n°4 les matches par élimination. En effet, les trois premiers du classement étaient exemptés de poule. Une performance qui lui épargnait le tableau de 32. C’est donc en tableau de 16, peu avant 14 h, que le protégé de Maurice Pizay a fait son apparition, piste 6.
Face à lui, le meilleur Allemand, Marco Brinckmann, ancien élève de Michel Colling du côté de Leverkusen. Colling, qui était assis sur la chaise de coach de Flavio Giannotte. Ce premier match se déroule dans une ambiance indescriptible. Les fans de Flavio Giannotte font du bruit. Beaucoup de bruit. Et ses supporteurs passent par toutes les émotions puisque c’est l’Allemand qui fait la course en tête. Un temps mené de trois touches, le tireur luxembourgeois parvient à renverser la situation et les deux adversaires abordent les trois dernières minutes à égalité (11-11). Tout allait se jouer dans la troisième et dernière manche. Et c’est Giannotte qui marque le premier. Et dans la foulée, il se jette sur son adversaire pour le mettre à deux touches d’avance. Quelques instants plus tard, il peut célébrer en faisant mine de dire « Ici, c’est chez moi! »
Mahringer a le dernier mot
Il se retrouvait ainsi aux portes des demi-finales. Face à lui, son pote autrichien Josef Mahringer, qu’il avait facilement dominé en poules. Mais, comme le rappelle Me Pizay : «En quinze touches, c’est un autre sport.» Face à un adversaire très solide, Flavio Giannotte inscrit certes le premier point. mais par la suite, c’est l’Autrichien qui domine les débats. 3-5 à la fin de la première manche, 7-10 après la deuxième. Le temps presse.
Un moment, porté par une foule littéralement en délire, le tireur grand-ducal revient tout près de son adversaire (11-12). La touche qui suit est capitale car le temps commence à manquer. Et malheureusement pour tous les fans luxembourgeois, c’est l’Autrichien qui la met. Avec moins de trente secondes, Flavio Giannotte n’a plus le choix. Il tente le tout pour le tout. En vain. Pour Josef Mahringer, le rêve continue. Pour Flavio Giannotte, il s’est arrêté.
A l’issue du match, les deux hommes se sont fait une très belle accolade. Flavio Giannotte, forcément très déçu, prend malgré tout le temps de remercier tout le monde. Pour lui, le rêve olympique est passé.
Romain Haas
