Quelques semaines après l’annonce du rachat du Cargocenter, l’inquiétude demeure dans les rangs des salariés. La direction reste muette et, faute d’accord, un piquet de protestation pourrait avoir lieu le 29 septembre prochain.
Souvenez-vous, le 26 septembre 2022, près de 800 salariés de la compagnie aérienne Luxair avaient manifesté entre le Glacis et le Kirchberg, réclamant un dégel des salaires, la fin du chômage partiel, mais aussi des conditions de travail plus adaptées, après des mois épuisants. Quasi un an jour pour jour après cette grève, voilà que les employés de la compagnie menacent à nouveau de fouler le pavé.
En cause cette fois-ci : le rachat du Cargocenter, qui devrait revenir d’ici au 31 octobre à Cargolux. Nous vous l’annoncions dans une précédente édition, la compagnie avait formalisé un projet de reprise des activités de manutention du fret aérien au Findel, alors que de son côté, Luxair ne s’est même pas portée candidate pour la reprise de ces licences.
Un abandon clair de la branche cargo qui passe mal auprès des 1 200 salariés que comprend le Cargocenter, qui se sentent «trahis» et demeurent «très inquiets», malgré le rachat, notamment pour leurs acquis sociaux et extra légaux (voir encadré).
«La question est de savoir comment Luxair va se débarrasser de nous. Est-ce qu’on pourra sauver nos années d’ancienneté ? Nos avantages ? Le système qui nous permet de voyager quasiment gratuitement avec nos familles nous sera-t-il retiré ?», s’inquiétait un agent chez LuxairCargo, il y a quelques semaines.
Pas de réponse claire de la direction
«Il y a une très grande insécurité chez les employés», a confirmé à ce sujet Nora Back, présidente du syndicat OGBL, ce mercredi matin sur les ondes de RTL. «Nous sommes confrontés à de grandes incertitudes, les salariés sont vraiment inquiets», a-t-elle ajouté.
Alors que la communication avec la direction de la compagnie aérienne nationale semble être à la peine, les deux syndicats (OGBL et LCGB) ont réclamé une réunion d’urgence afin de mettre fin aux inquiétudes grandissantes des employés.
«Il faut une réponse directe, claire et précise de la part de la direction», martèle Paul De Araujo, secrétaire syndical du LCGB. «Nous n’avons aucune réponse concrète, ni positives pour les gens, les délais se réduisent et l’inquiétude est grandissante».
Face à cette situation, les deux syndicats sont donc unanimes : si aucun accord n’est trouvé avec la direction ces prochains jours, un piquet de protestation aura lieu le 29 septembre prochain. «Nous ne voulons pas en arriver là. Ce n’est pas une fin en soi : si nous parvenons à trouver une solution ensemble en amont, ce serait mieux».
Bien que rassurés par le rachat de Cargolux, qui devrait assurer le maintien de leurs emplois, les salariés du Cargocenter restent inquiets vis-à-vis de leurs acquis sociaux et extra-légaux.
Concrètement, «on parle de diverses assurances, pensions individuelles, ou encore de réduction de prix sur les billets d’avion, ou d’un projet de description de postes qui trainent depuis des années, ce genre de choses», détaille Paul De Araujo.