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PME : comment motiver les Luxembourgeois à créer leur entreprise ?


Le secteur des PME compte environ 32 000 entreprises et emploie actuellement près de 210 000 personnes. (photo archives LQ)

La création d’entreprise, c’est un truc de non-Luxembourgeois. Les trois quarts des nouveaux patrons sont étrangers et Félix Eischen (CSV) aimerait que ça change. Il faut motiver les troupes.

Le député chrétien-social avait demandé cette interpellation et le gouvernement a eu le chic de lui couper l’herbe sous le pied une semaine plus tôt. En présentant le 4mai le projet de loi réformant les aides de l’État aux PME, la secrétaire d’État à l’Économie, Francine Closener, avait tout dit. Ou presque.

Rien que l’énumération par la secrétaire d’État à l’Économie, Francine Closener, de toutes les mesures destinées à soutenir les PME au Grand-Duché a pris les trois quarts de son discours ce mercredi à la Chambre. C’est pour répondre au député chrétien-social Félix Eischen qui a interpellé le gouvernement sur la politique à mener en faveur des PME. Une semaine plus tôt, Francine Closener avait présenté le projet de loi réformant le régime des aides en faveur des PME, donc il ne fallait s’attendre à aucune surprise hier.

Le député se plaint du faible intérêt que les Luxembourgeois portent à l’artisanat et à l’entrepreneuriat en général. Rien de nouveau alors que le secteur compte près de 32  000  entreprises et emploie actuellement près de 210 000  personnes, les trois quarts n’étant pas luxembourgeois. « Les trois quarts des entrepreneurs sont étrangers aussi », note le député, qui s’inquiète également du problème des langues. « C’est incroyable qu’un jeune qui a du talent ne puisse aller travailler que pour le secteur communal ou étatique à cause d’un problème de langue! », balance-t-il, estimant qu’il s’agissait là d’un « vrai problème de société ».

Il admet tout de même que les Luxembourgeois ne sont pas animés outre mesure par l’esprit d’entreprendre, mais que certains aimeraient tout de même se lancer dans l’aventure, même sur le tard. II déposera une motion qui invite le gouvernement «à étudier la mise en place d’un système de formation adapté aux besoins des personnes avec un projet de reconversion professionnelle vers un métier de l’artisanat». La motion sera rejetée, étant donné que le nécessaire est déjà fait à ce niveau avec la formation pour adultes. La secrétaire d’État n’a pas sorti la liste de l’existant dans ce domaine, fort heureusement.

Autre inquiétude pour le CSV, la reprise des 3  000  entreprises qui s’annonce pour les dix prochaines années et qui concerne 47 000 salariés. « Beaucoup ne trouvent pas de repreneurs », indique le député. « Ils s’y prennent souvent à la dernière minute », lui répond Francine Closener. Du coup, le gouvernement lance une campagne pour sensibiliser les patrons à une préparation bien à l’avance de la reprise de leur entreprise.

Les places sont chères

Le député s’est ensuite penché sur le problème des zones artisanales. « Je sais bien que la secrétaire d’État a des projets, mais ses partenaires verts freinent ses ardeurs », ironise-t-il. Pas de quoi déstabiliser Francine Closener qui l’informe que le plan sectoriel dédié aux zones d’activités prévoit 600  hectares de plus pour les zones artisanales.

Une bouffée d’air pour les 150 entreprises qui sont sur liste d’attente. Les terrains sont rares, donc chers, mais ils trouvent toujours preneurs.

Le débat d’hier à la Chambre n’était pas attendu de pied ferme par les principaux intéressés. Du côté de la Fédération des artisans, on avoue ne pas avoir suivi la discussion. « C’est toujours les mêmes broutilles », nous déclare Romain Schmit, son secrétaire général. Surtout, il ne s’attendait à rien de nouveau par rapport à la présentation la semaine dernière du projet de loi sur la réforme des aides de l’État aux PME.

Le gouvernement a prévu une enveloppe budgétaire de 89  millions d’euros pour soutenir les PME pour les cinq années à venir. Ce qui représente une hausse de 27  % par rapport à la période précédente. « En définissant le nouveau régime d’aides, nous avons veillé à exploiter toutes les opportunités qu’offre l’encadrement communautaire en matière d’aides d’État à destination des entreprises. Les nouvelles mesures soutiennent davantage l’investissement et le développement continu des PME au Luxembourg, contribuant ainsi à mettre en œuvre la politique de diversification active du tissu économique national », avait déclaré Francine Closener la semaine dernière avant de présenter les nouvelles mesures.

« Les PME vont très bien, les chiffres sont excellents », rappelait-elle sobrement mercredi.

Geneviève Montaigu

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