Un nouveau pacte pour la jeunesse a été lancé, le 27 juin, par le ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, Claude Meisch, à Belval. Comprenant 21 mesures, il met l’accent sur le développement personnel et le renforcement des compétences socio-émotionnelles des jeunes.
Après deux ans de pandémie puis la publication d’un rapport l’année dernière sur la situation des jeunes au Grand-Duché, le gouvernement a décidé de lancer son nouveau plan national pour la jeunesse. Le ministre de l’Education nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, Claude Meisch a présenté lundi, à Belval, les mesures de ce pacte 2022-2025.
« Il reconnaît les jeunes avec leurs ressources physiques, mentales, sociales et émotionnelles et les considère comme des citoyens actifs et responsables de leur bien-être », explique Claude Meisch en introduction. Fil rouge pour les années à venir, ce plan souhaite avant tout mettre le bien-être des jeunes en avant que ce soit à travers l’école ou les structures de jeunesse.
Le bien-être au centre des préoccupations
Si le dernier plan d’action (2017-2022) mettait l’accent sur l’emploi, le logement et la citoyenneté, le nouveau rappelle que la crise sanitaire a fortement impacté le bien-être des jeunes. Les structures éducatives doivent depuis adapter leurs offres face aux nouveaux besoins et demandes et mettre le bien-être au centre de leur intervention. Après consultations des principaux intéressés, 21 mesures ont finalement été retenues à ce sujet.
Si environ 80 % des jeunes s’estiment satisfait de leur vie, il existe de nombreuses ombres au tableau. A l’école, stress, harcèlement et manque de reconnaissance nuisent au bien-être. Plus tard, dans le milieu professionnel, c’est le difficile équilibre entre vie privée et professionnelle qui peut être source de problème. A ces problèmes classiques, s’ajoutent également de nouvelles tendances comme la digitalisation de la société, la pression grandissante de la recherche de performance ou l’aggravation de problèmes sociaux au sein des familles.
Trois axes d’intervention
Le plan d’action a choisi trois axes d’intervention prioritaires : favoriser le bien-être à l’école, le promouvoir au sein des structures de jeunesse et socio-éducative et favoriser les échanges entre acteurs.
Le premier axe implique la participation de l’ensemble de la communauté scolaire (élèves, enseignants, personnel psycho-socio-éducatif, parents d’élèves) afin d’améliorer l’apprentissage et le bien-être de chacun. La participation des jeunes est particulièrement importante car ils peuvent jouer un rôle dans l’amélioration du climat scolaire. Dans ce contexte, il est également important d’améliorer la coordination des services psycho-socio-éducatifs et de les ancrer davantage dans les lycées. L’accès des élèves à ces services sera donc adapté et facilité.
Mais le bien-être passera aussi par la mise en place d’un meilleur régime alimentaire, sain et durable dans les restaurants scolaires, en aidant les jeunes à développer leurs compétences socio-émotionnelles ou encore en instaurant le Jugendtreff dans les lycées qui offrira un lieu de rencontre aux jeunes.
L’importance de l’éducation non-formelle
Le deuxième axe rappelle les bienfaits de l’éducation non-formelle favorisant la découverte et l’expérience. Le travail relationnel avec les jeunes est un élément essentiel et la qualité de cet accompagnement dépend en grande partie des éducateurs. Les offres professionnelles ont donc été élargies dans ce secteur mais il est également important que les compétences et le savoir-faire soient développés. L’expertise et la formation continue dans les domaines de la santé physique et de la santé digitale seront donc renforcées.
Mais le plan souhaite également élargir l’offre de formation en matière d’activités sportives pour les éducateurs ou mettre en place une équipe psychologique mobile pour accompagner les jeunes en souffrance. Il prévoit enfin d’aider les jeunes à mettre en avant leurs propres ressources, notamment par le biais artistique, afin de les valoriser et déconstruire auprès des adultes certains stéréotypes liés à l’âge (vandalisme, incompétence, immaturité).
Un meilleur échange entre acteurs
Les partenaires travaillant avec les jeunes ont souvent exprimé un besoin de collaboration et appellent à une mise en réseau des services, institutions et métiers psycho-socio-éducatifs. Il est donc important de faciliter celle-ci mais aussi d’y associer les jeunes eux-mêmes. Le plan prévoit ainsi la création d’un réseau de jeunes ambassadeurs pour la santé mentale afin de lever les tabous sur se sujet. Une application d’information et d’orientation pour jeunes en détresse, notamment émotionnelle, est également prévu tout comme un catalogue national répertoriant les mesures d’aide et de support à l’attention des jeunes.
En axant sa réflexion sur le bien-être, le gouvernement espère aider les jeunes à traverser cette période pleine d’incertitudes. Après deux ans de pandémie qui ont largement miné les liens sociaux, il est maintenant important de reconstruire pour eux un cadre solide, en particulier face aux crises multiples que la société doit traverser.
Depuis 2018, le Luxembourg dispose de son premier plan d’action national pour la promotion des droits des personnes LGBTI (lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes). Plusieurs volets s’adressent aux enfants et aux jeunes en mettant en place une éducation inclusive et équitable pour tous. Les objectifs sont de traiter de la violence fondée sur l’orientation sexuelle, l’identité de genre et la variation des caractéristiques sexuées et de favoriser l’émergence d’une culture et d’un climat social positifs.