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Les élèves aussi craignent le burn-out, alerte le Parlement des jeunes


Les jeunes ont présenté des résolutions et des avis à l’occasion du traditionnel hearing à la Chambre des députés. (photo Julien Garroy)

Ils songent à leur santé mentale et au stress qui la malmène et prient le gouvernement d’en tenir compte. Le Parlement des jeunes s’exprime sur des sujets variés avec le même sérieux.

Trop de devoirs, trop de compositions, trop de stress scolaire. Le Parlement des jeunes a eu l’occasion de discuter avec les députés quelques jours avant la présentation du rapport quinquennal sur la jeunesse prévue ce mercredi et leurs avis sont à prendre avec sérieux. Bien avant la pandémie, le stress scolaire était un sujet préoccupant et l’éducation à distance due aux mesures sanitaires n’a pas amélioré la situation.

«Bien trop souvent, les élèves ont l’impression que le stress est quelque chose de normal, car ils le perçoivent aussi chez beaucoup d’autres élèves», a observé le Parlement des jeunes qui veut le réduire «en vue de favoriser leur réussite scolaire et d’accroître leur satisfaction». Les interrogations-surprises les minent et mériteraient d’être mieux réglementées tout comme la somme des devoirs qu’il faudrait revoir à la baisse.

Souvent, et dès le fondamental, les parents sont sidérés de voir le travail à domicile que leurs enfants doivent encore abattre. «Cette situation peut provoquer du stress chez les élèves, car ils manquent de temps libre pour se soucier de leur bien-être mental», préviennent les jeunes parlementaires.

Justement, la santé mentale a fait l’objet d’un avis à côté des cinq résolutions présentées aux députés. «Pour avoir une bonne santé mentale, il est nécessaire d’avoir un bon équilibre de vie, notamment le Work(School)-Life Balance. Il faut ainsi prévoir des moments de répit pour que le corps et l’âme puissent se reposer. C’est important pour se sentir bien dans sa peau et de mener une vie proactive», souligne le Parlement des jeunes. Il alerte d’ailleurs sur le burn-out qui n’existe pas seulement dans le monde du travail mais aussi dans le domaine scolaire et qui «doit impérativement être pris au sérieux ainsi que reconnu», plaident les jeunes.

Chers employeurs

Au chapitre des résolutions, en plus de celle relative au stress qui demande de revoir de fond en comble la charge de travail et la manière de contrôler les connaissances des élèves, on retrouve des sujets variés : politique migratoire du Luxembourg et de l’Union européenne, la non-binarité, la compétitivité des entreprises ou encore l’impact de l’agriculture intensive sur l’environnement et la santé humaine.

Les jeunes plaident clairement pour l’amélioration des conditions de vie des migrants dans les camps de réfugiés ou dans les foyers au Luxembourg, attirent l’attention sur les problèmes qu’ils rencontrent en arrivant au Grand-Duché, ainsi que sur leur santé mentale. Ils proposent la reprise de la discussion sur les quotas d’accueil de migrants au sein de l’Union européenne, des programmes de soutien psychologique et un renforcement des collaborations entre les gouvernements locaux et les Organisations non gouvernementales (ONG).

La résolution consacrée à la compétitivité des entreprises montre l’attachement des jeunes aux PME qui «favorisent l’innovation et la compétition sur le marché intérieur» et surtout qui emploient les jeunes qui ont terminé leur formation professionnelle. Parmi eux, il y a ceux qui se sentent une âme d’entrepreneur, mais là ça coince un peu. Le Parlement des jeunes observe que «souvent, les grandes multinationales sont avantagées par rapport aux PME et que la création d’une entreprise à un euro n’est pas possible dans les faits». Il préconise de réformer l’impôt sur la fortune, de réduire les frais liés à la création d’entreprises et d’améliorer la plateforme MyGuichet.lu.

Sensible à la préservation de l’environnement et à la qualité alimentaire, le Parlement des jeunes se prononce pour un recours moins important aux pesticides et pour la promotion de méthodes de culture alternatives «qui n’ont pas recours à des substances chimiques, comme l’adoption d’une rotation de cultures». Moins d’élevage intensif et une interdiction d’importation de fourrages, voilà qui mènerait, selon les jeunes, à la mise en place d’un cycle énergétique fermé qui restreint le risque de surfertilisation.

Enfin, le Parlement des jeunes veut briser un tabou et pointe du doigt le problème de la non-binarité, un «sujet négligé» selon lui. Les individus concernés se sentent «marginalisés, incompris et seuls». Le Parlement des jeunes est d’avis qu’il est essentiel que les efforts de sensibilisation s’accompagnent d’importantes adaptations structurelles, tout comme il est urgent «d’éliminer les tabous en rapport avec ce sujet, et cela aussi bien au niveau juridique qu’au niveau de l’éducation et du travail».

Geneviève Montaigu

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