Réalisée par un spécialiste du son, Yaying Xu, l’acoustique de la Philharmonie a évidemment fait l’objet d’un soin particulier et adapté à chacune des salles de concert.
La Philharmonie possède trois salles de concert. Pouvant accueillir 1 500 personnes, le Grand Auditorium est encadré de huit tours de loges possédant plusieurs fonctions : embellir les murs, offrir une belle vue sur la scène et permettre une meilleure acoustique. Celle-ci a d’ailleurs été réalisée par un spécialiste en la matière, Yaying Xu, qui a pris en compte de nombreux paramètres pour offrir les meilleures conditions, tant aux spectateurs qu’aux musiciens. Il a notamment veillé à la relation entre la hauteur, la largeur et la longueur de la salle, conçue comme une «boîte à chaussures», ainsi qu’au choix des parois qui doivent briser le son et le refléter.
Avec ses 21 plateformes modulables, la scène permet de nombreuses variations selon la composition de l’orchestre et peut accueillir 140 musiciens ainsi que 190 choristes. Son fond peut également s’ouvrir afin de faciliter l’installation et le rangement du matériel et des instruments. Au-dessus, un orgue créé par le Berlinois Karl Schuke rappelle les tours de loges. Il compte 6 768 tuyaux qui permettent à l’organiste d’interpréter un répertoire aussi bien classique que symphonique.
La salle de musique de chambre est située dans la deuxième coque. L’architecte Christian de Portzamparc a choisi de ne pas l’intégrer au bâtiment principal afin de fluidifier la circulation dans la partie centrale du bâtiment. L’ambiance se veut bien plus feutrée que dans le Grand Auditorium, mais 300 spectateurs et une quarantaine de musiciens peuvent tout de même y prendre place. Deux parois arrondies en forme de coque, la présence de bois ainsi qu’un réflecteur placé au-dessus de l’orchestre permettent de répartir le son de manière optimale. Plus ramassée, la salle accueille des petits concerts, des soirées piano et des ensembles de moins grande envergure.
Situé dans les sous-sols, l’Espace découverte complète l’offre musicale. Disposant de son propre foyer, c’est un lieu d’expérimentations pour divers styles musicaux. La plus petite des salles de la Philharmonie – seuls 120 spectateurs peuvent y pénétrer – propose des formes d’expression musicale plus modernes grâce à son acoustique et sa plus grande flexibilité. Entièrement modulables, ses parois peuvent aussi bien absorber que refléter le son.
Un diamant transparent
Si la Philharmonie fait partie du paysage du Kirchberg depuis 2005, son histoire commence dix ans plus tôt. En 1995, le Luxembourg est désigné capitale européenne de la culture. Si l’initiative est un succès, elle met en évidence le manque d’infrastructures culturelles du pays, qui décide alors de se lancer dans la construction d’une salle de concert. À la suite d’un concours, c’est le projet de l’architecte français Christian de Portzamparc qui est retenu en 1997. Le futur bâtiment sera construit sur la place de l’Europe, conçue par l’urbaniste Ricardo Bofill un an auparavant. Le chantier, d’un montant de 113,5 millions d’euros, ne commence qu’en 2002 pour prendre fin trois ans plus tard.
L’édifice est pensé par son créateur comme un diamant transparent au milieu des bâtiments avoisinants. Il imagine une structure divisée en deux coques, abritant chacune une salle de concert, qu’il conçoit comme un phare visible de loin grâce à un éclairage élaboré. L’idée était de proposer un lieu accueillant et ouvert sur l’extérieur grâce à ses 823 colonnes de 20 mètres de haut créant un filtre ni opaque ni transparent. Disposées sur trois ou quatre rangées selon un rythme mathématique précis, à l’image d’une partition, elles amortissent les vibrations du vent grâce à des pendules intégrés dans certaines d’entre elles. La rangée de colonnes intérieure renferme également les installations de ventilation et d’électricité. Les deux angles sont orientés au nord vers l’avenue John-F.-Kennedy et au sud vers la vieille ville afin de créer un lien entre ces deux facettes de la capitale.
Le 26 juin 2005, l’Orchestre philharmonique du Luxembourg se produit pour la première fois en public et en présence du Grand-Duc Henri, qui possède une loge privée, légèrement tournée vers la scène. Les musiciens interprètent la Symphonie n° 8 de Krzysztof Penderecki, spécialement commandée par le Grand-Duché. Depuis, la Philharmonie accueille environ 500 représentations par an.
L important c est de jouer la bonne symphonie. Il n y en a qu une. La 9eme de Dvorak from the new world. Le reste appartient aux fideles.