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Party.lu a 20 ans : bientôt une renaissance?


«Presque chaque jeune au Luxembourg possédait sa propre page sur party.lu», se rappelle Jacques Pütz. (Photo : dr)

L’ancien site phare de la vie nocturne au Luxembourg, baptisé party.lu, a fêté mardi ses 20 ans. Le créateur, Jacques Pütz, revient sur une aventure hors pair.

Au milieu des années 90, le Grand-Duché, et pas seulement lui, était encore loin d’être une «smart nation» ultraconnectée. Même pour les jeunes trentenaires d’aujourd’hui, il est difficilement aujourd’hui imaginable de se représenter à quoi ressemblait la vie quotidienne sans smartphone ni connexion permanente aux réseaux sociaux.

À l’époque, il fallait pourtant encore se connecter avec un modem. Il fallait faire un choix : téléphoner ou surfer. Et bien des parents ont certainement été désespérés les dimanches lorsque leur progéniture bloquait l’accès téléphonique pour scruter les centaines de photos que party.lu avait mis en ligne, chaque week-end pendant près d’une décennie.

«C’est une belle aventure»

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« C’est une belle aventure qui a commencé en décembre 1997. Un soir, j’étais en train de « chatter » avec un pote. Aucun d’entre nous ne savait où trouver les bons plans pour sortir le soir même », raconte Jacques Pütz, le «père» de party.lu. « Avec deux autres amis, Claude Schuller et Fred Ernst, on a donc décidé de lancer une plateforme en ligne reprenant l’agenda de la vie nocturne. »

Jacques Pütz avait 17 ans à ce moment. Doué en informatique, il a lancé le projet. Mais il était déjà ambitieux. « On savait que cela ne pouvait pas fonctionner tout seul. J’ai donc envoyé à l’aveuglette un mail à Eldoradio. Deux semaines plus tard, le directeur de l’époque, Claude Muller, nous a fixé rendez-vous. On s’est rapidement mis d’accord pour lancer ce projet ensemble », se rappelle le créateur de party.lu.

La date de naissance officielle du premier site de la vie nocturne au Luxembourg est le 3 avril 1998. « La nuit qui a précédé le lancement, prévu à 10 h pile, était très nerveuse. Je n’ai pas dormi une seconde. Pas mal de trucs restaient à régler. Mais finalement, on a réussi à garder ce délai », raconte fièrement Jacques.

Au départ, party.lu ne proposait qu’un simple agenda et organisait des premiers concours pour remporter des billets de concerts. Mais rapidement, l’idée de mettre en ligne les photos prises lors de concerts, soirées et autres évènements de la vie nocturne, a fait son apparition. « En juin 1998, on a couvert l' »Aloha Party », organisée par les futurs bacheliers du lycée Robert-Schuman à l’Atelier. Après cette première, le site n’a plus cessé de croître », se remémore l’informaticien.

De plus en plus de soirées ont été couvertes et party.lu a commencé également à organiser des soirées. Les trentenaires d’aujourd’hui doivent se rappeler de la «Message-Party», organisée régulièrement au Melusina. « C’était une soirée pour trouver son âme sœur. Si on voulait faire connaissance avec une fille ou un garçon présent à la soirée, il fallait remplir une petite carte et la déposer à un comptoir. On affichait alors le numéro de la personne, qui pouvait alors venir retirer son message. Ou pas », rigole Jacques.

Cette soirée, plutôt «analogique», n’a pas empêché party.lu de grandir dans le numérique, au point de devenir le site le plus fréquenté du pays.

Des imitateurs et un rachat

« On organisait notamment des concours sur six mois, où il fallait répondre quotidiennement à une question pour espérer remporter une voiture. Plus de 300 000 actes de participation ont été signés. Ce sont trois voitures qui ont été gagnées », note Jacques.

Au sommet de son art, party.lu comptait 27 000 pages personnalisés de jeunes utilisateurs de party.lu. « Presque chaque jeune au Luxembourg possédait sa propre page sur party.lu. C’était un peu comme Facebook, créé bien plus tard (NDLR : en février 2004) . Mais on n’a jamais eu l’idée du principe des « amis » », dit non sans regrets le Mark Zuckerberg en herbe.

Le succès de sa plateforme a cependant été si important, que d’autres adeptes des nouvelles technologies ont suivi l’exemple. Les plus importants étaient alex.lu, halwer7.lu ou encore zap.lu. « C’est finalement zap.lu qui nous a rachetés », indique un Jacques, qui à l’époque avait le sentiment de mission accomplie.

Aujourd’hui, l’adresse «party.lu» appartient à nouveau au «père» de ce site, à la base d’une aventure hors pair. Avec bientôt une renaissance?

David Marques

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