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Parking « des camionnettes » à Esch : c’est payant, dehors ou dedans !


Le «parking des camionnettes» d'Esch-sur-Alzette est payant depuis le 29 septembre : 600 euros par an. (photos Hubert Gamelon)

Le parking de la route de Belval est payant depuis le 29 septembre. Un flop, pour le moment. Une aubaine pour les «Pecherten» par ailleurs…

Une belle piste de roller, ça tente quelqu’un ? Le «parking des camionnettes» d’Esch-sur-Alzette est payant depuis le 29 septembre : 600 euros par an. Avec un effet net : plus personne ne s’y gare. Le temps de prendre son abonnement ? Au service de la circulation, on assure que les réservations sont nombreuses. Difficile de le constater. Le parking dédié aux entrepreneurs est vide. Quelques voitures ici et là, que les ouvriers récupèrent le soir en laissant leur camionnette. On est loin de l’occupation passée : un parking toujours bondé, gratuit, avec certes des problèmes de déchets à la clef.

Mercredi matin, sur le «parking des camionnettes» à Esch : visiblement, personne ne veut payer 600 euros par an.

Mercredi matin, sur le «parking des camionnettes» à Esch : visiblement, personne ne veut payer 600 euros par an.

Sauf qu’au moins, les ouvriers eschois (et les employés au salaire modeste d’une façon générale!) trouvaient un point de chute pratique. «Tout est compliqué à Esch, il n’y a pas que le parking, glisse un artisan. Je stationnais sur la route de Belval avant, mais j’ai trouvé une autre solution.» Il ne dit pas laquelle.

Pas la même liberté qu’ailleurs

Probablement la même que ses collègues : se garer ailleurs, de façon à moitié légale, en espérant que les Pecherten ne mettront pas de contravention. Sous le pont du boulevard Prince-Henri par exemple ou le long de la route de Belval. Peine perdue, la police se régale de cette situation : «Allez voir le soir vers 18h, invective un habitué. On met 3 euros la journée dans l’horodateur, mais ils reviennent juste pour coller une contravention à la limite de la bonne heure !» Sous le pont aussi, on a vu des policiers faire des heures supplémentaires pour mettre les camionnettes à l’amende.

Se garer en camionnette au centre est interdit à partir de 18h, afin d’éviter un effet ventouse. Mais aussi pour des raisons esthétiques : Esch, ville de savoir-faire manuels, serait cernée de camions blancs.

D’autres communes du Sud ont mis en place un système similaire. C’est le cas de Differdange. Depuis deux ans, la commune a clarifié sa politique de parkings pour les artisans : «Le parking ‘rocade’, le plus proche du centre, est payant pour 500 euros par an, nous indique un responsable du service circulation. Un autre est en revanche gratuit : le ‘Haneboesch’ à Niederkorn.» Les prix sont donc moins chers qu’à Esch, avec le choix de se garer gratuitement plus loin.

Gestion de l’offre à revoir

À Esch-sur-Alzette, l’option payante a été imposée soudainement, sous prétexte de voir trop de déchets sur la route de Belval. La réalité est tout autre : empêtrée dans des histoires de parkings sous-occupés au centre (place de l’Hôtel-de-ville et surtout du Brill), la commune verse des centaines de milliers d’euros chaque année à un gestionnaire privé, en dédommagement : 800 000 euros en 2016, selon des chiffres communiqués à l’époque par l’opposition.

Un choix stratégique peu judicieux du LSAP, avec une cannibalisation entre l’offre privée et l’offre publique de stationnement. Entretemps, le LSAP a perdu les élections communales. Une alliance CSV-déi gréng-DP se dessine. Le CSV et le DP ont promis une gestion globale plus attractive du stationnement à Esch, durant la campagne. Qu’en sera-t-il du parking des camionnettes ?

Hubert Gamelon

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