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« Pakt Pro Artisanat » : vers un artisanat 4.0 au Luxembourg


La secrétaire d'État à l'Économie, Francine Closener, a rappelé que l'économie luxembourgeoise était «une économie de service». (photo Fabrizio Pizzolante)

Le «Pakt Pro Artisanat» veut dynamiser le développement du secteur de l’artisanat via la digitalisation et favoriser la transmission et la reprise d’entreprise. Il a été signé vendredi par la secrétaire d’État Francine Closener, le président de la Chambre des métiers, Roland Kuhn, et le président de la Fédération des artisans, Michel Reckinger.

Actuellement, le secteur de l’artisanat occupe près de 90  000  personnes dans plus de 7  000 entreprises. Il est, de ce fait, le premier employeur du pays. Le «Pakt Pro Artisanat» paraphé vendredi par les représentants des trois partenaires, à savoir le ministère de l’Économie, la Chambre des métiers (CdM) et la Fédération des artisans (FDA) et qui dispose d’une enveloppe budgétaire de 500  000  euros, a une triple finalité  : rendre les emplois pérennes dans ce secteur d’activité, dynamiser le développement des entreprises artisanales déjà existantes et enfin favoriser la transmission et la reprise des firmes.

Annoncé par la secrétaire d’État à l’Économie, Francine Closener, en mars 2016, il rentre dans le cadre du 4 e plan d’action PME. Lors de sa présentation, l’accent a surtout été mis sur la digitalisation. Francine Closener a souligné dans son intervention que les entreprises avaient leur présence sur internet surtout pour communiquer. Elle pense, par ailleurs, qu’avec la digitalisation, « l’artisanat a une carte à jouer ». Et les artisans ont besoin d’un accompagnement voire de formation afin de bien aborder cette digitalisation qui a déjà commencé.

Une sensibilisation à la reprise

De son côté, Christian Reuter, le secrétaire général adjoint de la Fédération des artisans, a présenté les résultats d’une enquête lancée fin novembre 2016 sur la «numérisation de l’artisanat luxembourgeois». Quatre cents entreprises tous sous-secteurs et tailles confondus y ont participé. Il en ressort que  67  % des chefs d’entreprise participants considèrent cette numérisation comme une chance « et non comme un risque », affirme Michel Reckinger, le président de la Fédération des artisans. Internet est vu à 79  % comme une « vitrine », selon Christian Reuter. Il est utilisé par 86  % des personnes interrogées pour des opérations bancaires et à 90  % pour la communication. Selon la fédération, la numérisation est «l’affaire du chef d’entreprise au niveau stratégique et souvent aussi au niveau opérationnel». Car il manque encore de personnes qualifiées pour gérer cette digitalisation.

L’autre sujet d’importance pour l’artisanat était la transmission et la reprise d’entreprise. En effet, dans les dix années à venir, près de 3 000 entreprises qui emploient 47  000  salariés seront à transmettre. Souvent, les entrepreneurs se penchent sur la question de leur succession tardivement et peinent à trouver celui ou celle à qui ils transmettront le flambeau. Le Pakt évoque une «campagne de sensibilisation» s’adressant directement aux patrons d’entreprise ayant atteint l’âge de 50  ans. Il les inciterait à préparer la transmission ou la cession, «que ce soit au niveau familial» ou via un repreneur externe.

D’ailleurs, il existe une aide financière destinée à reprendre une firme. Selon les termes du Pakt, le ministère de l’Économie, la Chambre des métiers et la Fédération des artisans s’engagent à «créer une plateforme internet dédiée à la transmission/reprise». Elle recenserait des annonces de transmission ou de reprise pour l’artisanat.

Aude Forestier

 

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