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OGBL : «Des lignes rouges sont transgressées»


Les dirigeants de l’OGBL, réunis autour de la présidente Nora Back, ont mis en garde le CSV et le DP d’agir à l’encontre des intérêts des «communs des mortels». (photo Fabrizio Pizzolante)

Le syndicat se voit confirmé dans ses craintes d’un impact négatif sur les salariés de la politique «ultralibérale» que compte mener le nouveau gouvernement. La riposte se prépare.

«Des temps difficiles s’annoncent pour les salariés», prédisait Nora Back dès le lendemain des élections législatives et l’entame de négociations de coalition entre le CSV et le DP. «Il existe un important potentiel de conflits» avec une telle alliance, mettait en garde la présidente de l’OGBL. Aujourd’hui, une semaine après l’entrée en fonction du nouveau gouvernement, elle se voit confirmée dans ses craintes.

Qualifiée de «libérale, voire d’ultralibérale», la feuille de route de la coalition emmenée par Luc Frieden irait fortement à l’encontre des valeurs et principes défendus par l’OGBL. «Des lignes rouges sont clairement transgressées», lance même Nora Back, en évoquant que la politique que comptent mener CSV et DP «s’adresse surtout aux riches et à l’économie». Pas de trace, par contre, de mesures pour rendre la société plus équitable, notamment dans le domaine de la fiscalité.

«On ne va pas avancer vers une répartition plus équitable de la charge fiscale entre les travailleurs et le capital. En dépit des importantes promesses faites avant les élections, ce seront en premier lieu les entreprises et les revenus élevés qui vont être les grands profiteurs. Le commun des mortels peut espérer quelque chose si la trajectoire des finances publiques le permet. En attendant, les inégalités sociales vont continuer à se creuser», fustige la présidente de l’OGBL.

Un regret est que la lutte contre la pauvreté ne semble pas être la priorité annoncée. «Il n’y aura pas de revalorisation structurelle du salaire minimum. Or, si on veut lutter contre la pauvreté, il faut lutter contre la pauvreté au travail. Mais rien n’est fait», martèle Nora Back.

Dans le domaine du logement, l’OGBL dénonce les «cadeaux fiscaux» offerts aux promoteurs et investisseurs privés, au lieu de renforcer le logement abordable. «Le logement est le principal bouffeur du pouvoir d’achat. La solution de miser surtout sur un renforcement de l’offre ne fait que confirmer la volonté du gouvernement d’augmenter encore les marges bénéficiaires des promoteurs», tranche la présidente de l’OGBL.

La liste des manquements du nouveau gouvernement est, donc, déjà longue. Nora Back se dit toutefois «ouverte au dialogue». Or, le syndicat dresse à son tour des lignes rouges, qui, en cas de non-respect, vont rendre impossible tout compromis. L’index en fait partie. «De un, le gouvernement confirme vouloir maintenir l’index, mais, en même temps, il compte convoquer la tripartite si plus d’une tranche tombe sur 12 mois. Cela n’implique rien d’autre qu’une manipulation de l’index, ce qui est inconcevable», met en garde la cheffe de file de l’OGBL.

Rapprochement avec le LSAP ?
Nora Back ouvre la porte

Dans notre Interview du lundi de cette semaine, Taina Bofferding, la nouvelle cheffe de fraction du LSAP, avait évoqué un possible rapprochement entre son parti et l’OGBL. «Cela peut s’avérer intéressant, car l’OGBL est aussi dirigé par une jeune femme. Il importe que les forces où les idées se chevauchent s’allient», affirmait la désormais ex-ministre de l’Intérieur.

Interrogée vendredi par Le Quotidien, dans la foulée de la conférence de presse, la présidente de l’OGBL, Nora Back, a ouvert la porte à un tel rapprochement, tout en soulignant d’emblée que «l’OGBL est une confédération syndicale indépendante». «On peut très bien envisager des alliances avec ceux qui défendent nos idées et revendications. Mais il n’est pas question d’une exclusivité qui serait accordée au LSAP», reprend la cheffe de file du premier syndicat du pays.

Nora Back rappelle au passage que l’OGBL est bien à considérer comme «la plus grande force d’opposition», face au nouveau gouvernement conservateur-libéral. «Nous sommes prêts et tout à fait dans notre rôle pour taper sur les doigts des partis qui ne tirent pas la direction que nous défendons», promet la présidente de l’OGBL.

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