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[Musique] On replonge dans le Siren’s Call!


Depuis leur reformation en 2019, les membres de Bombay Bicycle Club ont perdu leurs cheveux… mais pas leur énergie, qui, à n’en pas douter, fera vibrer Neimënster le 29 juin. (Photo : tom oxley)

Rendez-vous «indie» désormais incontournable, le festival en plein air organisé notamment par Neimënster et l’Atelier s’étoffe, et affine toujours plus sa doctrine.

Un trio de noms avait été dévoilé en amont du déballage complet, hier, prouvant année après année que le Siren’s Call porte en étendard sa qualité de festival urbain et branché : en tête d’affiche du rendez-vous qui investira à nouveau Neimënster, le Melusina et De Gudde Wëllen, le 29 juin prochain, on entendra le rock lumineux et éclectique des Anglais de Bombay Bicycle Club, leur compatriote Bat for Lashes (la chanteuse et multi-instrumentiste Natasha Khan), véritable phénomène de scène qui amènera sa pop mystique au pied des roches, et le virage «shoegaze» des Canadiens de Alvvays, apôtres d’une pop sucrée portée par la voix aérienne et assurée de Molly Rankin. Mais dans le «line-up» complet, c’est un nom en particulier qui retient l’attention : celui de Kim Gordon. Une icône du rock qui vient, à 70 ans, de sortir son deuxième album solo, toujours aussi inspiré et avant-gardiste, et qui s’impose d’emblée comme l’évènement de cette journée estivale sous le signe de la musique et des arts pluriels.

Pourtant, lorsqu’on taquine Michel Welter sur la (petite) place qu’occupe l’ancienne de Sonic Youth sur l’affiche de cette sixième édition du Siren’s Call, le programmateur et associé-gérant de l’Atelier (un des deux piliers de l’organisation, avec Neimënster) répond, sourire en coin, que «c’est une affaire de goût», qui «suit la logique de programmation». Depuis sa création en 2017, l’évènement a accueilli, entre autres, Cat Power, MGMT, James Vincent McMorrow, Metronomy, Phoenix, Eels… Une étiquette résolument «indie» et globalement douce qui fait 50 % de l’identité du festival, niché au sein du programme estival et pluridisciplinaire Bock op, que mijotent chaque année les équipes de l’ancienne abbaye du Grund. Mais, comme le post-punk furieux de Idles à l’édition 2019, le «set» de Kim Gordon a de quoi faire basculer la liesse générale dans une autre dimension…

Pour les 50 % restants, il s’agira surtout de déambuler au gré des propositions extramusicales, toujours plus fournies pour le plus grand bonheur des visiteurs : la Nuit des lampions, des classes de danse et de yoga, l’habituel marché des créateurs, un coin «gastro-bistro» de produits locaux, et même une programmation spéciale enfants, sous le label «Minimënster». Michel Wolter a beau s’occuper exclusivement de musique, il l’affirme : «Siren’s Call est un festival « boutique », où tout est trié sur le volet» pour offrir une expérience unique et «cohérente».

On est sur une philosophie du « klein aber fein », petit mais soigné

La programmation

Car c’est bien sûr la musique, le gros morceau de cet évènement. Et les groupes émergents à l’affiche – de la sensation luxembourgeoise Francis of Delirium aux Anglais énervés de Fat Dog, en passant par les paysages sonores de Lucky Lo – témoignent de la même «envie de partager les pépites qu’on a vues dans les festivals d’Europe et qu’on voulait vraiment inviter», signale Michel Welter. «On est sur une philosophie du « klein aber fein », petit, mais soigné. C’est d’ailleurs tout l’intérêt, pour un programmateur de salle, d’avoir un festival où programmer des groupes qu’on aime et qui n’entrent pas dans la case habituelle. Si on faisait venir à l’Atelier les Néerlandais de Loupe, par exemple, ils joueraient devant 20 personnes et ce serait regrettable pour tout le monde…»

En même temps que l’Atelier manifeste grandement sa présence sur la scène musicale d’été (avec, outre la programmation régulière de la salle d’Hollerich, l’organisation du festival Usina à Dudelange et le Luxexpo Open Air dans la capitale, qui accueillera cet été Calvin Harris, Scorpions et Sam Smith), le Siren’s Call ne cesse d’affiner sa propre doctrine. Surtout face à une offre de plus en plus exigeante, qui ne cesse de s’étoffer et de se réinventer (Francofolies, Congés annulés…). Michel Welter, lui, reste confiant : «L’offre sera trop importante le jour où il n’y aura plus de public devant les scènes.» Un problème que l’Atelier, qui a dépassé «pour la première fois» la barre des 200 000 billets vendus en 2023, n’a a priori pas à craindre. Mais «il ne faut pas se voiler la face : on a beau avancer pied au plancher, il faut régulièrement repenser notre activité, surtout pour un évènement tel que le Siren’s Call.» Affaire à suivre, donc – mais d’abord, musique!

 

Les groupes

Bombay Bicycle Club (G.-B., indie rock)

Bat For Lashes (G.-B., art pop)

Kim Gordon (É.-U., rock)

Alvvays (CAN, indie pop)

Girl Scout (SE, indie rock)

Francis of Delirium (LUX, indie rock)

Fat Dog (G.-B., post-punk)

Lucky Lo (SE, pop)

Loupe (P.-B., indie rock)

Aure (FRA, folk)

Les lieux

Neimënster

De Gudde Wëllen

Melusina

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