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Munsbach : les fruits et légumes de Sandrine tiennent le haut du panier


Sandrine Pingeon aime tous ses produits, mais s’il y en a un qu’elle recommande tout particulièrement, ce sont ses tomates, très goûteuses grâce à la terre riche dans laquelle elle les cultive.

Les paniers de Sandrine sont une référence dans le pays pour les amateurs de produits maraîchers de qualité et goûteux.

Cyril Molard, René Mathieu, Ryodo Kajiwara… Les grands chefs du pays ne jurent que par ses produits ! Depuis dix ans, Sandrine Pingeon s’est fait un prénom dans le petit monde maraîcher du Luxembourg avec ses fruits et légumes et «Les paniers de Sandrine» sont devenus une référence pour les amateurs de produits de qualité et goûteux.

Fèves, céleris boules, artichauts, navets, oignons, pommes de terre, courgettes, poivrons, fraises… En ce mois de mai, les étals du magasin de Sandrine Pingeon, à Munsbach, débordent de couleurs. Pour sûr, il n’y aura pas de soupe à la grimace à la perspective d’un plat de légumes tant les produits qui y sont vendus donnent tous l’eau à la bouche !

Les paniers de Sandrine, c’est à la fois un jardin de production, mais aussi un lieu de revente de produits maraîchers. «Le Luxembourg n’est pas le meilleur endroit pour produire en plein air, les saisons sont courtes», explique Sandrine Pingeon. Du coup, elle achète aussi des produits tant bios que conventionnels chez deux fournisseurs en Allemagne qu’elle revend dans son magasin de quelque 200 m2, aux côtés d’autres produits de producteurs locaux : œufs, lait, miel, fromage, viande… De quoi faire son petit marché !

À noter qu’ici, les sacs plastiques sont presque prohibés (excepté pour les salades) ! On achète en vrac, on pose dans des caisses en carton. «J’utilise un mode de production respectueux, je voulais que ça le reste jusqu’à la maison des clients.»

«Plus bio que bio !»

Au départ, Sandrine Pingeon ne comptait pas faire un jardin, mais simplement acheter et revendre des produits maraîchers. Mais des proches avaient un terrain qu’ils lui ont proposé d’utiliser.

Cette jardinière paysagiste de formation qui avait juré ne pas devenir agricultrice – fille d’agriculteurs, elle a vu de l’intérieur les difficultés du métier – n’a finalement pas échappé à son destin et a fini par suivre peu ou prou les traces de ses parents. «Je pense que j’avais ça dans le sang!», plaisante-t-elle. Après avoir travaillé au sein de l’entreprise Co-Labor, où elle gérait des paniers de produits bios, elle décide de se lancer à son propre compte. C’était en 2012.

«Je voulais commencer avec des produits simples à cultiver : oignons, potirons, pommes de terre. Sauf qu’une fois que j’ai eu mis le nez dans les catalogues, c’était parti ! Dès la première année, j’avais des tomates, des poivrons, etc.!» Chaque année, elle diversifie davantage sa production. Aujourd’hui, elle cultive un peu plus de 2,5 hectares et environ 2 000 m2 de serres «archaïques» : «un arceau en métal avec une bâche dessus». Au sein de la ferme, elle dispose également de deux petites serres, des nurseries réservées aux semis équipées de nappes chauffantes.

Les produits viennent soit du jardin de Sandrine Pingeon, soit de fournisseurs de la Grande Région. Des étiquettes noires signalent les produits qui sont bios.

Si elle a démarré son entreprise toute seule, avec quelques coups de main à droite et à gauche, elle est aujourd’hui à la tête d’une équipe de huit personnes. Quant à sa production, qui n’est plus labellisée bio, «elle reste plus bio que bio !», explique Sandrine Pingeon, qui ne se reconnaît pas dans le bio actuel, avec toujours plus de variétés hybrides et des produits qui parcourent parfois des milliers de kilomètres.

Pas de chimique dans ses terres, donc, même si Sandrine se réserve le droit d’utiliser des produits chimiques de manière très ponctuelle si une épidémie venait à menacer ses cultures.

Baisse de clientèle généralisée

Deux fois par semaine, la boutique de Munsbach ouvre ses portes pour tout un chacun, que l’on soit simple gourmet ou chef étoilé. «La restauration, c’est seulement 5 à 10 % du chiffre d’affaires», indique Sandrine Pingeon. «Il y a une demande énorme, mais ma clientèle principale, c’est la clientèle privée. Je ne veux pas la perdre, parce qu’en mettant sur pied ce projet, l’idée était de reprendre contact avec la clientèle.»

Et en dix ans d’existence, les paniers de Sandrine ont permis de tisser des liens et nouer des amitiés. «Il y a dix ans, j’ai vu les mamans enceintes et maintenant leurs enfants ont neuf ans!» La ferme est aussi le lieu idéal pour rappeler ce qu’est la saisonnalité des produits à des clients qui ont pris malgré eux l’habitude d’avoir tout, tout de suite.

Malheureusement, elle a tout de même constaté une perte de 30 % de sa clientèle depuis l’année dernière. Mais le mystère demeure quant aux raisons de cette baisse. «Je me suis remise en question, j’ai cherché à comprendre ce qu’on avait pu mal faire. Or il s’avère que les autres producteurs disent la même chose.»

Des paniers mystère

En parallèle de la vente directe à la ferme, les paniers de Sandrine, comme le nom l’indique, propose un système d’abonnement à des paniers de fruits et légumes : une fois par semaine, la maraîchère sélectionne des produits et les clients découvrent chaque jeudi un nouveau contenu.

Soixante-dix ménages sont actuellement abonnés aux paniers. Ils étaient 200 auparavant, mais Sandrine Pingeon a préféré arrêter les livraisons sur la ville, pour des raisons de logistique, mais aussi de santé.

Si Sandrine Pingeon reste passionnée par ce qu’elle fait, elle ne recommencerait toutefois pas si c’était à refaire. «On n’a jamais une année comme l’autre : une fois il y a trop d’eau, une autre fois les sangliers… S’il n’y avait pas l’achat et revente, on ne serait plus là…»

Un autre problème est venu récemment s’ajouter : les terres qu’elle loue sont passées en zone industrielle et sont donc désormais constructibles. «Il est évident que je ne peux pas lutter : je ne peux pas acheter. Mais je ne suis pas sûre de vouloir chercher un autre terrain. Ça fait dix ans qu’on enrichit notre terre, je ne me vois pas recommencer à zéro. Et puis je n’ai plus la même énergie non plus ! Mais je crois en ma bonne étoile : je suis sûre que quelque chose se présentera !»

Pour se procurer les fruits et légumes des paniers de Sandrine, il existe plusieurs options. Tout d’abord, la vente directe à la ferme, à Munsbach, les mardis et vendredis de 15 h à 19 h ainsi que chaque 3e samedi du mois de 10 h à 13 h. Sur place, les clients trouveront également du miel, des fromages, des œufs, des pâtes, de la viande, du pain et des viennoiseries ou encore du lait.

Les paniers de Sandrine, c’est aussi, comme le nom l’indique, des paniers «tradition». Vendus 15, 22 ou 30 euros en fonction de leur taille et sur abonnement uniquement, ils contiennent des produits de saison choisis par Sandrine Pingeon : une salade, différents légumes et de deux à quatre types de fruits différents. Le panier est à récupérer chaque semaine à la ferme, le jeudi de 8 h à 20 h.

Une gazette informe les abonnés de l’actualité du jardin et comporte le descriptif du contenu du panier accompagné de quelques recettes pour savoir comment cuisiner certains produits.

Tel : 691 30 09 01 / courriel : info@lespaniersdesandrine.lu

266, rue Principale à Munsbach

Un commentaire

  1. Si les saisons sont courtes au Luxembourg, je ne vois pas pourquoi elles seraient plus longues en Allemagne et donc pour du produit « local « les distances deviennent importantes. En fait, comme dans les autres lieux de ce type dans le pays, on finit par avoir peu de cultivé sur place et beaucoup de produits importés, même si la qualité est à priori au rendez-vous. Et pourquoi ne produit-elle plus de bio ?