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Mobilité en Grande Région : «Ça ne se fait pas en un claquement de doigts»


Le Luxembourgeois François Bausch et le Français Franck Leroy assurent que la mobilité dans la Grande Région connaîtra de nettes améliorations d’ici 2030. (Photo : morgan kervestin)

François Bausch, le ministre de la Mobilité et des Travaux publics, et Franck Leroy, le président de la Région Grand Est, ont fait le point, mercredi, sur les travaux prévus pour améliorer la mobilité entre la France et le Luxembourg.

«Nous avons près de 230 000 travailleurs frontaliers, dont la majorité vient de France. Il est donc impossible d’améliorer les conditions de transport sans le faire ensemble.» Ces mots de François Bausch, le ministre de la Mobilité et des Travaux publics, posent le contexte des projets pour la mobilité transfrontalière sur lesquels il a fait le point, hier à Metz, en compagnie de Franck Leroy, le président de la région Grand Est.

Depuis 2018 et le protocole d’accord de Paris, le Grand-Duché et la France financent de nombreux projets afin de «combattre les problèmes de mobilité». Pour les frontaliers quotidiennement confrontés aux chantiers, aux bouchons et aux trains bondés, Franck Leroy appelle à la patience : «Le temps de l’organisation des transports est toujours long, trop long, mais ça ne se fait pas en un claquement de doigts.»

2,5 milliards d’euros pour le Luxembourg

Avant tout, il faut mettre la main à la poche. Pour le domaine ferroviaire, les dépenses du Luxembourg sont estimées à 2,5 milliards d’euros de 2019 à 2016, et à 3,694 milliards pour la Région Grand Est de 2018 à 2030. Conformément à l’accord de Paris, chaque pays finance la moitié des 460 millions d’euros d’investissement prévus dans le protocole de coopération pour les secteurs ferroviaire et routier.

Pour le train, l’accord franco-luxembourgeois prévoit une multiplication par 2,5 du nombre de places assises en heure de pointe, pour passer des 9 000 actuelles à 22 500. En période de pointe, l’offre de trains sera également augmentée afin de proposer dix trains par heure et par direction entre Luxembourg et Metz, dont un TGV. L’objectif est d’avoir un train toutes les sept minutes depuis Thionville, toutes les dix minutes depuis Metz et toutes les demi-heures depuis Nancy.

«Ça sera un trafic de masse, comme celui du RER francilien», compare Franck Leroy. Côté français, 16 rames ont été transférées depuis la Normandie et un centre de maintenance pour les entretenir sera construit à Montigny-lès-Metz en 2024. En outre, les quais de sept gares seront allongés de 250 mètres. Pour les CFL, la livraison progressive des 34 nouveaux trains Coradia, «la plus grosse commande de l’histoire des CFL», devrait s’achever en 2025. Un an plus tard, les chantiers d’exploitation optimale de la ligne Luxembourg-Bettembourg devraient, eux, être terminés.

Après le Grand Paris, la Grande Région ?

«Mais il n’y a pas que le train, il faut aussi faire des investissements dans le domaine routier», rappelle Franck Leroy. Grâce à la coopération transfrontalière, 650 nouvelles places seront construites sur le parking relais de la gare de Longwy, ainsi que 629 au parking silo de la gare de Thionville, opérationnel au premier semestre 2024.

Encore à l’étude, le projet d’A31 bis est aussi l’un des enjeux centraux. Alors que l’élargissement de l’autoroute au nord de Thionville et le contournement de la ville seront échelonnés entre 2027 et 2035, le président de région souhaite accélérer les choses. «L’État n’a plus la capacité pour financer comme il le faudrait», dit-il. Cet été, des discussions auront donc lieu afin de savoir si un recours à la concession est possible sur cette portion de l’autoroute. «Cela devrait être acté en fin d’année.» Les péages sur l’A31 bis et l’écotaxe poids lourds sur l’A31 ont également été de nouveau évoqués.

Son interlocuteur luxembourgeois a, lui, fait le point sur la mise à 2×3 voies de l’autoroute A3, dont les travaux doivent s’achever à l’automne 2030. À propos de cet élargissement, François Bausch a confirmé que les transports publics et le covoiturage auront la priorité sur l’une des voies. «On ne fait pas ça pour déplacer plus de voitures, mais plus d’humains.» Séduit par cette voie prioritaire – «c’est une voie d’avenir» – Franck Leroy a fait savoir qu’il souhaitait étudier la création d’un dispositif similaire, dans la continuité de celui du Luxembourg.

En plus d’un schéma prévu pour préparer l’après-2030, la possible création d’une société de projet, «comme celle du Grand Paris», a aussi été évoquée par Franck Leroy. Elle permettrait le groupement d’entreprises afin de mobiliser plus de moyens pour continuer de répondre aux enjeux des mobilités. D’autant plus que «cette société pourrait être transfrontalière». Interrogé sur la question, François Bausch a répondu : «Je viens d’en découvrir l’existence, mais on va en parler.»

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