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Michèle Detaille : mettre en avant le potentiel industriel luxembourgeois


Michelle Detaille succède à Nicolas Buck à la présidence de la Fedil. (Photo LQ / Hervé Montaigu)

Michèle Detaille, la nouvelle présidente de la Fedil, souhaite mettre en lumière l’industrie du pays, qui souffre d’une pénurie de main-d’œuvre qualifiée et d’un droit du travail trop rigide selon l’association.

À la tête de la Fédération des industriels luxembourgeois (Fedil) depuis quelques semaines, vous succédez à Nicolas Buck. Vous êtes également la première femme à cette fonction. Pouvez-vous nous dire quels sont votre tempérament et votre style de gouvernance?

C’est toujours un exercice difficile, car nous nous voyons rarement comme les autres nous voient. Je pense, et c’est sûrement un héritage de mon passé politique, que j’ai développé le sens des négociations et le goût du compromis. Quand je dis le goût, ce n’est pas par hasard, c’est parce que quand on est dans une association, il faut que les membres adhèrent à ce que l’on propose. D’ailleurs je ne crois pas que l’on puisse avoir un projet et l’imposer. On peut faire cela dans une entreprise, et encore, j’en doute. Je crois qu’il faut plutôt faire adhérer les gens à l’idée que l’on a au départ et cette idée doit être aménageable, à l’écoute des autres.

Qu’allez-vous changer à la Fedil sous votre présidence?

Il faut s’inscrire dans la continuité de la Fedil. Un mandat de président, trois ans, ce n’est finalement pas grand-chose au regard de l’histoire de la Fedil. Cela ne veut pas dire que l’on ne peut pas changer certaines choses. Il faut être à la fois dans la continuité et l’histoire de l’association et en même temps en phase avec les demandes du moment qui sont différentes de ce qu’elles étaient il y a vingt ans et qui ne seront plus les mêmes dans dix ans.

Comment se porte l’industrie luxembourgeoise? Régulièrement, on parle de pénurie de main-d’œuvre, d’industries en difficulté ou d’industriels se plaignant d’un nouveau jour férié, etc. Pourtant les entreprises continuent à tourner…

Ça tourne, ça suit son cours. Mais parce que les industries se sont adaptées. On ne s’en rend plus compte, mais l’industrie c’est tout ce qui est fabriqué, que ce soit du concret comme une table, un Bic, des voitures, et tout ce qui est fabriqué virtuellement, donc il y a un élargissement de l’industrie allant de la construction physique jusqu’au logiciel et à l’information. Et le tissu industriel luxembourgeois est très varié. Nous ne sommes pas les leaders industriels du continent, mais nous sommes dans la bonne moyenne au niveau du taux d’industrialisation. L’industrie se développe bien, mais souffre un peu en visibilité du fait de l’importance du secteur financier.

C’est-à-dire?

Je crois que l’on a un peu perdu dans le pays le lien qui existait auparavant avec l’industrie comme au temps de la splendeur de la sidérurgie où chacun avait un membre de sa famille qui était ingénieur, ouvrier ou autres au sein de cette industrie. Aujourd’hui, si vous parlez avec des résidents qui sont luxembourgeois, ils ont plutôt un lien avec le secteur public. Donc je crois qu’un des efforts que doit faire l’industrie, c’est de se reconnecter avec les résidents, en disant que nous ne sommes (les industries) pas source de pollution, que nous sommes source de progrès, que les industries structurent le paysage et le pays, permettent à des gens avec des profils différents d’avoir un travail. Voilà, je pense qu’il faut faire passer ce message.

Retrouvez l’intégralité de l’entretien avec notre journaliste Jeremy Zabatta dans notre édition du jeudi 13 juin 2019.

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