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Marche féministe à Luxembourg : « il faut continuer à se battre ! »


Les conditions météo n'ont pas arrêté les quelque 500 manifestantes et manifestants (Photo : Alain Rischard)

Près de 500 personnes ont répondu à l’appel de la plateforme JIF, ce 8 mars, pour défiler dans les rues de la capitale en défendant les femmes et leurs droits.

Les pluies abondantes n’auront à aucun moment entamé l’énergie et la motivation des quelque 500 manifestantes et manifestants qui ont défilé, ce mercredi soir, au centre-ville de Luxembourg pour le droit des femmes. Le rendez-vous pour cette grande marche féministe avait été fixé sur la place Hamilius à 17h par la plateforme JIF. Celle-ci rassemble une vingtaine d’organisations, partis politiques, syndicats autour d’une seule et même cause : les droits des femmes, dont on célébrait la journée internationale ce 8 mars.

Dès 16h45, la foule commence à gonfler, les premiers drapeaux et autres pancartes se soulèvent au-dessus des têtes. Parmi les manifestants, on croise quelques politiques comme la ministre de la Santé, Paulette Lenert, des syndicalistes tels que la présidente de l’OGBL, Nora Back mais aussi et surtout des mères de familles accompagnées de leurs enfants, des lycéennes, des étudiantes, des hommes et bon nombre d’anonymes venus soutenir le mouvement et dénoncer les inégalités qui persistent entre les sexes. Présente avec son mari et ses trois enfants, Maria-Angeles maintient que « même si des progrès ont été faits, il faut continuer à se battre ». « On n’en est pas encore au point où l’égalité entre les hommes et les femmes existe. Cela fait des dizaines d’années que je me bats et je ne vais pas m’arrêter là », annonce déterminée la cinquantenaire, qui n’en est pas à sa première manifestation féministe.

De l’autre côté de la place, Eleen, 18 ans, et ses amies maintiennent en l’air plusieurs panneaux sur lesquels on peut lire « Diversité, égalité, unité ! » et « Salaires égaux, retraites égales ». « Je suis ici pour rappeler qu’en tant que femme, j’ai des droits et que tout le monde doit respecter ces droits », appuie la jeune femme, un cœur rose dessiné sur la joue. Un combat en particulier a beaucoup d’importance pour elle : la différence de salaires entre les genres. « Les femmes et les hommes doivent être payés à égalité », déclare-t-elle avec force.

« Contredire la narrative officielle »

Il s’agit de l’une des revendications portées en étendard par la plateforme JIF. Sur son site, elle en liste quatre principaux : un toit sur la tête, une vie sans violence, de l’argent pour vivre et plus d’égalité dans nos familles. Dans les rangs du rassemblement, nous croisons l’une des organisatrices, Jessica Lopes, assistante sociale à l’ASTI, et membre active de la JIF.

« Je pense que le Luxembourg a un don pour utiliser les statistiques à son avantage mais on a une situation très particulière du fait de la situation transnational », dénonce-t-elle. « Aujourd’hui, on est là pour contredire cette narrative officielle et dire qu’il y a encore beaucoup de chantiers. On va continuer à être dans la rue pour défendre nos droits ».

En tant que membre de l’ASTI, la jeune femme met également en avant l’une des raisons principales de sa présence dans le cortège, ce mercredi. « Les femmes migrantes font partie des groupes plus exposés aux violences sexistes, à la traite des êtres humains, à l’exploitation par le travail. C’est pour cela qu’est important de les présenter. « L’ASTI demande une régularisation de toutes les personnes sans-papier au Luxembourg. Pour lutter contre toutes ces formes de violence faites aux femmes. » Pour rappel, le Statec affirmait dans l’un de ses rapports parus à la fin de l’année 2022 qu’une femme sur cinq avait déjà été victime de violences physiques, sexuelles ou psychologiques.

Musique et revendications

Peu après 17h, la foule se met en branle. Sous une pluie battante, les chants résonnent, les fumigènes s’allument. C’est une longue colonne drapée de violet, la couleur de la plateforme JIF qui s’étire le long des rues. Le tout en musique, aux sons des icônes féministes de la chanson que sont Rihanna, Nicki Minaj et bien sûr Beyoncé. Le cortège se dirige vers la place d’Armes tout en bonne humeur et en revendications, en passant devant la Chambre, le Palais et en empruntant la Grand-Rue.

Avant d’atteindre la conclusion de cette marche féministe qui aura duré une grosse heure, nous rencontrons Charles, 28 ans, l’un des nombreux hommes présents lors de cette manifestation. Il lui tient à cœur que les femmes parviennent à « l’accès au logement, l’accès à des salaires corrects pour toutes celles qui travaillent, toutes celles dont on a besoin pour faire tourner une société correctement ».

Selon lui, aujourd’hui, « tout le monde arrive à être ouvertement féministe et je pense que c’est une bonne chose. Il n’y a pas de question à se poser quand on voit que les revendications concernent tout le monde et profite à tout le monde, il faut y aller ».

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