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Maison de soins « An de Wisen » : 66 emplois menacés, l’OGBL en colère


Pour Nora Back, les méthodes de la direction du centre An de Wisen sont «inacceptables» (photo Tania Feller)

Vendredi, l’OGBL a marqué son étonnement face à l’annonce d’un plan social visant 66 emplois à la maison de soins An de Wisen. Le syndicat envisage une grève et dénonce l’attitude inacceptable de la direction.

Le centre intégré pour personnes âgées An de Wisen, à Bettembourg, a refait parler de lui en cette fin de semaine, à la suite de la volonté de la direction du centre, géré par la société Sodexo, de déclencher un plan social visant 66  personnes. Une décision qui a pris de court l’OGBL, qui entretenait pourtant des discussions de longue date avec la direction.

« C’est une manœuvre inacceptable », a fustigé Nora Back, secrétaire centrale du syndicat Santé de l’OGBL lors d’une conférence de presse tenue vendredi dans l’urgence. « Cette semaine encore, nous avons eu une réunion avec la direction du centre allant dans le sens d’une conciliation et non d’un plan social. Quelques heures seulement après cette réunion, on apprend l’annonce d’un plan social. C’est tout simplement inacceptable et un manque total du respect des procédures et du dialogue social », a souligné la syndicaliste.

Le conflit ne date pourtant pas d’hier. En novembre, les syndicats OGBL et LCGB avaient organisé un piquet de protestation contre des méthodes jugées douteuses de la direction voulant inciter les salariés à signer d’eux-mêmes un nouveau contrat collectif, moins avantageux. Le but étant pour la direction du centre de faire des économies et résoudre un problème de trésorerie. Actuellement, le centre emploie 205 salariés, dont 107 sous contrat FHL. Parmi eux, seuls 33 ont accepté de changer de contrat, et donc de perdre leurs avantages extralégaux. Au total, le plan social voulu par la direction doit concerner 66  personnes. « En fait, c’est 74  personnes, mais huit salariés sont membres de la délégation du personnel », a précisé un membre de cette délégation.

En effet, la direction du centre An de Wisen indique connaître un déficit croissant depuis 2012. Aujourd’hui, il se monterait à 2,5  millions d’euros. Mais sur ce point, l’OGBL tend à nuancer  : « La direction dispose de millions d’euros en réserve. De plus, le centre est géré par la société Sodexo, qui, rappelons-le, génère près de 20  milliards d’euros de chiffre d’affaires à l’international », souffle Nora Back.

Un plan social n’est pas envisageable

Outre le mécontentement de l’OGBL à l’égard des méthodes de la direction du centre An de Wisen, le syndicat se dit prêt à aller jusqu’au piquet de grève et n’entend rien lâcher. « Nous n’envisageons clairement pas de plan social. Nous allons nous battre, comme ce fut le cas lors du plan social chez Hëllef Doheem (NDLR  : le plan social a été abandonné après négociation).»

Même discours du côté de la délégation du personnel  : « Nous allons nous battre pour nos emplois. Il n’est pas question d’abandonner et de commencer à chercher un autre emploi ailleurs. Nous avons beaucoup d’expérience et, à nos âges, retrouver un poste dans une autre structure n’est pas des plus évident s», a expliqué un employé membre de la délégation du personnel.

L’OGBL a donc clairement opté pour un ton ferme et n’entend pas reculer sur ses positions. Le syndicat souhaite même pouvoir s’entretenir avec le ministre de la Sécurité sociale, Romain Schneider. Si rien ne se décante d’ici le 18  février, date de l’éventuelle constatation de l’échec d’une conciliation, le syndicat ira donner de la voix sous les fenêtres de la maison de soins.

Jeremy Zabatta

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