Accueil | A la Une | [Made in Luxembourg] Oignons : le pari réussi de Kim Siebenaller

[Made in Luxembourg] Oignons : le pari réussi de Kim Siebenaller


Kim Siebenaller a appelé son exploitation d’oignons Ënnen van Douawen. Un jeu de mots en luxembourgeois puisque «ënnen» signifie à la fois «oignons» et en «dessous» et «douawen» se traduit par «en haut», donc du Nord, où se situe sa ferme. (Photos : erwan nonet)

Un stage de fin d’étude qui se révèle être une idée de génie ? C’est exactement ce qu’a vécu Kim Siebenaller qui, encore étudiante, ne s’attendait pas à un tel succès avec sa production d’oignons.

Le produit

Kim Siebenaller est une jeune agricultrice de 34 ans installée à Huldange, tout en haut du Grand-Duché. Elle s’est fait un nom dans le pays en choisissant de cultiver les oignons en grande quantité : l’année dernière, elle en a récolté 80 tonnes.
Et pourtant, rien n’était écrit à l’avance puisque c’est à l’occasion de son stage de dernière année au lycée technique agricole de Diekirch, en 2011, que l’idée a germé. «Il fallait que je trouve une nouvelle activité et puisque nous faisions déjà des pommes de terre et que les machines sont les mêmes, je me suis dit que les oignons, ça pouvait marcher», explique-t-elle.

L’idée n’était pas seulement bonne, elle était excellente!  En 2012, j’en ai récolté 1 tonne et maintenant, c’est 80 fois plus!» Il faut dire que les feux se sont mis au vert très rapidement. Après avoir contacté les principaux fournisseurs luxembourgeois, Cactus se montre d’emblée très intéressé. «Ils vendent environ 120 tonnes d’oignons par an et ils espéraient que 30 % d’entre eux soient luxembourgeois, se souvient Kim Siebenaller. Après 4 ou 5 ans seulement, nous y étions déjà.»

La surface cultivée augmente donc progressivement. Les 20 ares du début deviennent 5 hectares aujourd’hui. En 2018, l’agricultrice investit dans un hall de stockage qui lui permet de faire sécher les oignons dans de bonnes conditions.
Chaque année, début avril, Kim Siebenaller achète les bulbes en Hollande et les mets en terre. «Je préfèrerais semer des graines, mais les oignons mettraient davantage de temps à pousser et je risquerais de perdre la récolte lorsque la météo n’est pas bonne…», avance-t-elle. Pour éviter les risques, elle plante six variétés différentes, dont des oignons rouges qu’adorent sa mère ! « Certaines sortes d’oignons préfèrent les saisons sèches, d’autres les saisons humides… en multipliant les variétés, je diminue les risques liés aux aléas climatiques.»

À la mi-août, les premiers sont prêts à être arrachés. La première étape est de passer dans les champs avec une machine qui coupe leurs tiges. La seconde est la récolte proprement dite. Les oignons sont alors mis à sécher pendant deux semaines. Lorsqu’ils sont prêts à être livrés, ils passent dans une calibreuse et les moins beaux sont éliminés à la main. Ils sont ensuite chargés dans des caisses de 20 kg entreposées sur des palettes qu’elle livre au Cactus de Marnach, à une vingtaine de minutes de la ferme. «C’est beaucoup mieux qu’auparavant, lorsque je devais aller les livrer à la Belle Étoile (NDLR : Bertrange), cela me prenait 4 heures de tracteur!»

La productrice

Le dynamisme de Kim Siebenaller est assez impressionnant. En quelques années, elle a totalement transformé la ferme de ses parents. Non seulement elle a introduit la production d’oignons, qui représente environ un quart de son chiffre d’affaires, mais elle a aussi considérablement développé l’exploitation. Ses arrière-grands-parents avaient construit la maison et une étable, son père l’avait agrandie et s’était aussi lancé dans la culture de céréales et de pommes de terre.

En plus des oignons, Kim a mis beaucoup d’énergie dans le développement de la production laitière. «Mon père préférait être dans les champs avec le tracteur, mais moi, je suis beaucoup plus intéressée par les animaux, sourit-elle. J’adore passer du temps avec mes vaches, faire attention à elles. Lorsque j’ai commencé, nous en avions 40 et elles sont désormais 160.» Le lait de la ferme est vendu à Luxlait.

L’envie ne lui manque pas forcément de faire encore grandir son entreprise, mais les considérations économiques ne le lui permettent pas encore. «Cactus m’achèterait bien davantage d’oignons, mais je devrais alors construire un nouveau hall de stockage et une chambre froide pour pouvoir les conserver plus longtemps, analyse-t-elle. À l’heure actuelle, ces investissements seraient trop importants pour moi. Cela coûterait très cher et il faudrait vendre beaucoup plus d’oignons pour tout rembourser…»

Où les trouver?

Les oignons de Kim Siebenaller sont tous distribués par les supermarchés Cactus, il est donc facile de les trouver! Quelques-uns sont vendus à une maison de retraite voisine et à la Ligue HMC, mais cela ne représente qu’une toute petite part de la production. «J’ai grandi avec Cactus qui m’a tout de suite suivi et je ne compte pas changer de distributeur, avance-t-elle. Ils m’ont soutenue quand j’en avais le plus besoin, nous avons tissé une belle relation de confiance et je suis toujours très contente quand je vois mes oignons dans leurs étals!»

En 2012, j’en ai récolté 1 tonne et maintenant, c’est 80 fois plus!

À retenir

• Kim Siebenaller a lancé la production d’oignons dans la ferme familiale de Huldange alors qu’elle était encore étudiante au lycée technique agricole. Un joli coup puisque la chaîne de supermarchés Cactus l’a immédiatement soutenu. Aujourd’hui, elle en récolte 80 tonnes par an.
• La jeune agricultrice de 34 ans est pour le moins dynamique. En à peine plus de dix ans, sa ferme a vécu un bond spectaculaire en passant de 40 à 160 vaches laitières qui sont choyées. Les oignons, eux, représentent désormais un quart du chiffre d’affaires.
• Les supermarchés Cactus détiennent l’exclusivité, ils sont les seuls à vendre les oignons de l’une des fermes les plus nordistes du pays. Ils en écoulent 80 tonnes par an.

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.