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Luxembourg Pride : «Attirer l’attention sur les demandes des personnes queers»


La marche pour l’égalité se déroulera le samedi 8 juillet dans les rues d’Esch-sur-Alzette.

La Luxembourg Pride 2023 arrive au début du mois de juillet. L’occasion pour Rosa Lëtzebuerg de mettre en avant des revendications pour les droits des personnes LGBTQIA+.

Le mois des fiertés, c’est quoi ?

Le mois des fiertés est une célébration internationale. Il sert à mettre en avant le combat pour les droits des personnes LGBTQIA+. Il découle des émeutes de Stonewall, qui ont lieu le 28 juin 1969 à New-York. Par leur suite, différentes marches des fiertés ont eu lieu aux Etats-Unis. Elles ont fini par s’étendre au reste du monde et le mois de juin est alors devenu le mois des fiertés.

Le mois des fiertés LGBTQIA+ bat son plein depuis le début du mois de juin. De nombreuses villes autour du monde se parent des couleurs de l’arc-en-ciel pour célébrer le combat des droits LGBTQIA+. L’occasion pour l’asbl Rosa Lëtzebuerg de dévoiler le déroulement et les revendications politiques de la Luxembourg Pride 2023.

Cette année encore, la Pride Week luxembourgeoise se tiendra à Esch-sur-Alzette, la ville partenaire de l’évènement. En 2015, elle avait signé une convention avec Rosa Lëtzebuerg dans le but de soutenir l’association dans son travail de sensibilisation et d’organisation de la Luxembourg Pride. Les festivités dureront toute une semaine, du 3 au 9 juillet. Mais au-delà d’être un moment de célébration et de fête, la semaine des fiertés est aussi l’occasion pour l’association de remettre les droits LGBTQIA+ au cœur des débats. «On profite de la Luxembourg Pride Week pour attirer l’attention de la société et des politiques sur les demandes des personnes queers», explique Laurent Boquet, trésorier de l’asbl.

Surtout dans un contexte où le Luxembourg stagne sur ces questions. Rosa Lëtzebuerg avait notamment regretté, il y a quelques semaines, la descente du Grand-Duché dans le Rainbow Index, le classement qui répartit les pays européens selon leur progression en matière de droits et de libertés des personnes LGBTQIA+. Le Luxembourg a effectivement chuté à la 7ᵉ place du classement, à cause d’un manque d’avancée dans la législation et de projet de loi introduit au Parlement durant l’année écoulée.

Vers un ministère de la Diversité ?

Pour la Luxembourg Pride 2023, Rosa Lëtzebuerg a «choisi cinq revendications parmi leur liste complète». Et en tête de liste figure une demande en lien direct avec la politique du pays : la création d’un Ministère de la Diversité. «Nous croyons que ce serait une réelle solution à la stagnation du pays dans l’avancée des droits LGBTQIA+.» Un tel ministère aurait la mission de promouvoir la diversité et le combat contre les discriminations. Il serait également en charge d’implémenter des stratégies contre les discriminations apparentes, et aussi contre les inégalités législatives et administratives.

Dans la même veine, l’association demande à ce qu’un point de contact LGBTQIA+ soit établi au sein de la police grand-ducale. «Nous avons constaté que certains officiers manquent de connaissances sur les questions LGBTQIA+», se désole Laurent Boquet. Alors, face aux violences queerphobes, il y a souvent peu, voir pas de réponses de la part de la police, ainsi qu’un manque de statistiques sur les affaires qui en relèvent. L’association souligne donc la nécessité de créer un point de contact dédié à ces problèmes, avec des officiers entraînés à les gérer et avec la mission de relever des statistiques pertinentes.

Rosa Lëtzebuerg compte aussi continuer sa lutte pour «l’abolition de la binarité des genres», en commençant par le retrait de la mention de sexe sur les papiers officiels, comme la carte d’identité. L’asbl appelle aussi «urgemment» à une interdiction des thérapies de conversion, toujours légales au Grand-Duché, dont le but est de changer l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne.

«Le parlement européen et nos voisins comme la France et l’Allemagne ont déjà approuvé leur interdiction, le Luxembourg est en retard.» Et pour finir, l’association demande à ce qu’il n’y ait plus d’interventions médicales non consenties sur les enfants qui montrent des variations sexuelles. Une revendication qui va de pair avec la demande pour une plus grande représentation des personnes intersexes.

Un programme étoffé

Côté évènements, le programme est étoffé. La Pride Week se lancera avec une cérémonie commémorative au musée de la Résistance et des droits humains. «Nous voulons prendre un moment pour honorer les personnes LGBTQIA+ qui ont été marginalisées et victimes de violences», explique Nicolas Van Elsué, secrétaire général de Rosa Lëtzebuerg. Une belle manière de débuter la semaine des fiertés, qui se poursuivra avec des expositions et des conférences, ainsi qu’avec une première Pride Run le 5 juillet.

Ce sera le samedi 8 juillet que les rues d’Esch verront défiler le cortège de la marche pour l’égalité. Elle sera suivie du Street Fest, qui animera durant tout le week-end la Place de l’hôtel de ville avec des concerts et des représentations de drag queens. «Nous avons choisi des artistes faisant partie de la communauté LGBTQIA+.»

Le programme complet est à retrouver sur le site officiel.

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