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Luxembourg : police et armée unies face au terrorisme


Le comité de la SPFP, présidé par Pascal Ricquier (à d.), a fait part de ses revendications mardi soir. (photo JC Ernst)

Le Syndicat professionnel de la force publique (SPFP) appelle à une coopération renforcée pour lutter contre le terrorisme. Police et armée sont prêtes à se lancer. Suivant cet objectif, une formation commune a été élaborée, dans le cadre du plan gouvernemental de vigilance nationale face aux menaces terroristes, le «plan Vigilnat».

Les temps ont changé et face aux menaces terroristes, le syndicat SPFP vise à renforcer la coopération entre armée et police grand-ducale. Tel est le principal message délivré, mardi soir, par le président du SPFP, Pascal Ricquier, à l’occasion de son Conseil des délégués 2016.

« Le Luxembourg n’est pas une île et peut également être visé par une attaque terroriste », a-t-il prévenu, avant d’évoquer « une sorte de guerre moderne de l’Union européenne face à un adversaire que l’on ne connaît immédiatement l’identité avec exactitude ». Face à cette nouvelle donne, Pascal Ricquier, a appelé les États membres à « tenter de trouver un concept, selon lequel les armées et polices européennes –  en impliquant également les douane  – puissent protéger l’UE ».

Si les 27  pays membres de l’UE sont unanimes sur la question d’une collaboration étroite et sur l’élaboration d’un concept commun, une problématique persiste. « Comme souvent, l’harmonisation des textes légaux sont au cœur du problème », a encore estimé Pascal Ricquier, en citant l’exemple de l’Allemagne, dont les différents Länder n’ont pas tous la même législation relative aux domaines d’intervention de la police et de l’armée.

«La présence de militaires peut rassurer»

Car la question centrale est bien celle de la définition des zones et des circonstances dans lesquelles l’armée peut être déployée au nom de la sécurité intérieure, mission dévolue en temps «normal» à la police. Les frontières sont parfois floues et le degré de la menace influe forcément sur le rôle que chacun doit tenir en cas d’attaque terroriste.

Au niveau national, « nous avons rappelé au ministre (de la Sécurité intérieure, Étienne Schneider) , qu’il y avait des lacunes dans la législation, concernant une assistance militaire », a, pour sa part, indiqué le secrétaire général de la CGFP, à laquelle est affilié le SPFP, Romain Wolff.

Dans ce sens, celui qui est également président de la Confédération européenne des syndicats indépendants (CESI), a souligné l’importance d’une collaboration, non seulement sur le terrain, mais aussi sur le plan syndical, au niveau européen cette fois. « L’union fait la force », s’est-il exclamé, au même titre que le secrétaire général du SPFP, Lex Heles.

Un premier pas dans cette direction a pourtant déjà été fait, avec l’élaboration, par la police grand-ducale, d’une formation commune dans le cadre du plan gouvernemental de vigilance nationale face aux menaces terroristes, le «plan Vigilnat». « La première partie de cette formation sera terminée le mois prochain », s’est tout de même félicité Pascal Ricquier.

Un faible rayon de soleil que cette annonce, puisque le Conseil des délégués du SPFP était forcément le cadre idéal pour pousser des coups de gueule et lancer des revendications aux politiques.

À l’image du premier vice-président d’EUROCOP (Confédération européenne de police qui regroupe 35  syndicats policiers en Europe), Roger Mercatoris, qui n’a pas non plus mâché ses mots vis-à-vis de l’immobilisme politique  : « Il est inacceptable que nos soldats puissent ne pas être encadrés par des prérogatives légales pour intervenir dans des missions visant la sécurité intérieure », s’est-il insurgé.

« La coopération entre armées et polices doit être le maître-mot », a-t-il ajouté, en insistant sur le fait que dans certaines situations, il était nécessaire de faire appel à l’armée pour assurer la sécurité intérieure. « La présence de militaires dans les centres urbains peut rassurer la population, comme elle peut l’effrayer », a-t-il encore concédé, après avoir fustigé le manque de moyens humains et financiers de certaines polices européennes.

La faute à certaines décisions politiques, selon Roger Mercatoris, qui a évoqué la situation relativement précaire de policiers espagnols, grecs ou encore de policiers issus des pays d’Europe de l’Est.

Claude Damiani

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