À l’issue d’une première réunion de médiation lundi soir, le climat semble enfin s’apaiser dans les couloirs de Luxair, après deux ans de dialogue social tendu.
Leurs efforts n’auront pas été vains : alors qu’ils se battaient depuis des mois pour faire entendre leurs revendications, parmi lesquelles la fin du chômage partiel et le dégel des salaires, les représentants du personnel de Luxair peuvent enfin souffler.
La grogne des salariés en interne, qui n’a fait que monter cet été, pour arriver à la mobilisation en massive de lundi, avec près de 800 personnes sous les fenêtres du ministère, a finalement fait plier la direction générale, et la fin du plan de maintien dans l’emploi et des mesures de crise a été actée lors de la tripartite Aviation.
Changement d’atmosphère palpable
Un pas important pour restaurer la confiance, immédiatement salué par l’ensemble des syndicats à l’origine de la manifestation, LCGB, OGBL et NGL-SNEP, et qui contribue grandement à l’apaisement du dialogue social.
Le changement d’atmosphère était d’ailleurs déjà palpable mercredi, lors de la réunion trimestrielle de la direction avec la délégation du personnel : «Cela s’est bien passé, avec des échanges très positifs», constate ainsi avec satisfaction Maria Helena Macedo, déléguée pour le LCGB depuis une quinzaine d’années, et chargée de la Sécurité et de la santé au travail chez Luxair.
Les prochaines dates sont fixées
Lors de cette entrevue, le dernier conseil d’administration a été abordé, et sa décision de faire appel à un médiateur, en la personne de l’ancien Procureur d’État, Robert Biever. Une procédure bien accueillie de part et d’autre, qui a démarré dès lundi soir, avec un rendez-vous destiné à se familiariser avec la procédure, à laquelle le président du CA, Giovanni Giallombardo, a souhaité se joindre.
«Cette première médiation s’est tenue dans un climat serein et constructif», se félicite ainsi Michelle Cloos, secrétaire centrale du syndicat Aviation civile de l’OGBL, qui suit le dossier Luxair de près. «L’objectif était surtout de prendre connaissance des modalités et de programmer les prochaines dates des entrevues», précise celle qui a représenté l’OGBL à la tripartite, face aux ministres Bausch et Engel, et à la direction générale.
«Le climat était bon, pourvu que ça dure»
Aucun calendrier n’est imposé, les parties pouvant compter sur l’appui du médiateur aussi longtemps qu’ils l’estimeront nécessaire, leur a annoncé celui-ci. Un arbitrage externe qui change tout : «Le Procureur Biever est calme et dégage une sorte d’autorité naturelle, ce qui aide beaucoup. On repart sur de bonnes bases je pense», ajoute la jeune femme, soulignant qu’un accord pour préserver la confidentialité des débats a été conclu. «J’ai le sentiment que c’est très encourageant», confie-t-elle.
Même ressenti du côté de Paul De Araujo, secrétaire syndical du LCGB, pour qui la mobilisation a été nécessaire pour «enfin être entendu» : «Je vois le médiateur comme un garant de la bonne tenue des discussions. Cette fois, le climat était bon, pourvu que ça dure», lance-t-il, confiant.
Les députés suivent le dossier de près
Les députés de la Commission parlementaire de la Mobilité qui était convoquée hier matin, vont également suivre cette médiation avec intérêt. Le groupe CSV avait ainsi demandé à ajouter à l’ordre du jour un point sur la tripartite Aviation par le ministre François Bausch.
«Il nous a répété ce qu’il a dit face à la presse lundi», rapporte le député chrétien-social Marc Spautz, joint hier au téléphone, «et nous avons demandé des rapports réguliers sur la santé financière de Luxair», poursuit-il.
«Il ne suffit pas de dire que maintenant, ça marche»
Il dit avoir été «choqué d’apprendre ce qui se passait en interne» et interpelé par le fait que de nombreux cadres aient quitté la société en deux ans, «ce qui traduit tout de même un certain climat de tension», juge l’élu.
Il annonce que des liens étroits sont établis avec les syndicats dans ce dossier, «pour surveiller la suite des événements» car «il ne suffit pas de dire que maintenant, ça marche : on doit être certain que tout avance comme il faut», souligne le député.
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